CHAPITRE I
FERDINAND LEOPOLD OYONO : ORIGINE FAMILIALE,
EDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE
Il serait difficile de réaliser un travail de recherche
de type biographique, sans connaître le personnage ; dans l'optique
d'aboutir à des conclusions satisfaisantes, nous avons examiné
les origines et le contexte historique dans lequel naît et évolue
le diplomate Ferdinand Léopold OYONO.
I- Origine familiale de Ferdinand L. OYONO
C'est presqu'une décennie après la fin de la
première guerre mondiale que voit le jour Ferdinand OYONO, le 14
septembre 1929 à Ngoulemakong (22) dans la lignée Mvog
Zang ; ses camarades et amis d'enfance l'ont pourtant cru Bene (23)
. Une partie du pays vit depuis près de dix ans sous domination
française, tandis que l'autre est sous le contrôle britannique.
Fils de Jean OYONO ETOA de la famille Mvog AKOA, son enfance
passée à Ebolowa a fait croire qu'il était Bulu ;
Ferdinand L. OYONO est un Fong de Ngoazip I, ce groupe avancé des Fong
qui, plus pressé que d'autres dans la course vers la mer, s'est
trouvé bloqué, isolé entre les Bulu et les Mvog Belinga,
leurs compagnons d'échappée (24). Descendant d'une
haute lignée dans sa famille Fong, son père était fils de
Akam Ntse et neveu d'un homme illustre entre tous et dont le nom sert
d'exclamation proverbiale chez tous les Fong : OYONO ETOA MEKONG
(25). Le père de Ferdinand OYONO fut reçu le 22
juillet 1922 à l'examen du certificat d'études primaires
Elémentaires, en même temps qu'un de ses frères Gabriel
Meka OYONO ; le 1er janvier 1923 Jean OYONO ETOA est nommé
écrivain interprète au cabinet du Gouverneur du Cameroun à
Yaoundé.
Du côté de sa mère, l'ascendance d'OYONO
Ferdinand n'est pas du tout la même. En effet la nommée MVODO
BELINGA Agnès était la fille de BELINGA EKODO, chef
supérieur Bene dont la chefferie, héréditaire se
perpétue encore à son siège, Ngoulemakong. C'est
principalement aux côtés de sa mère, couturière
qu'OYONO va passer son enfance au Cameroun, à cela il y a deux raisons ;
d'abord ici l'éducation des jeunes enfants est traditionnellement
à la charge des mères. De plus, son père ayant
épousé trois autres femmes durant son premier séjour
à Ebolowa comme fonctionnaire, n'est plus proche de la mère
d'OYONO et de sa fille Elisabeth MFOUMOU (26).
C'est au quartier Abang à Ebolowa non loin de l'Eglise
Sainte Anne que madame Mvodo Belinga Agnès va s'installer une fois son
mari affecté à Yaoundé. Ferdinand OYONO est à ce
jour l'aîné d'une famille de huit enfants dénommés
respectivement : Elisabeth MFOUMOU, Vincent AFA'A, Philomène OYONO,
Cécile OYONO, Salomé MFOUMOU, Bernadette OYONO, Eugène
OYONO (27). Il est marié et père de trois enfants.
C'est dans une ambiance catholique et de proximité de
la mission que Ferdinand OYONO va grandir avec les prêtres de la mission
d'Abang (28). Pour certains proches, le jeune Ferdinand fait montre
d'intelligence, de dynamisme et de sociabilité; à tel point qu'un
prêtre l'Abbé Pierre NGOTE (29) songea un moment
l'envoyer au séminaire d'Edéa si son père n'avait
été polygame ; tandis que pour d'autres c'est un garçon
turbulent, taquin et très moqueur.
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