Les Réformes du Système Bancaire
Les difficultés économiques et
financières auxquelles se sont confrontés la plupart des pays
d'Afrique Subsaharienne ont été aggravées par une crise du
système bancaire qui a touché presque tous les secteurs de la vie
économique. Lorsqu'un pays est amputé d'une intermédiation
financière appropriée, cela cause des dégâts
énormes dans le processus de reproduction de la richesse nationale et
empêche surtout le système bancaire d'accomplir ses fonctions
vitales qui consistent à recueillir et à redistribuer
l'épargne autochtone, d'attirer les capitaux étrangers et de
faciliter les transactions commerciales.
Dans le courant des années 80, l'acuité de la
crise bancaire au Sénégal a précipité la reforme de
l'ensemble du système financier. Cette reforme avait pour objectif
déclaré de doter le pays d'un système financier viable
apte à faire face aux exigences d'une économie qui gagnait en
complexité.
Pour la résorption de cette crise, les autorités
monétaires, en collaboration avec les politiques, ont dû mettre
en oeuvre une série de mesures condensée dans un plan de
restructuration.
Un plan est un projet élaboré, comportant une
suite ordonnée et cohérente d'opérations, destiner
à atteindre un objectif défini au préalable.
Dans le cas d'espèce, le plan se subdivise en deux
parties : l'une affectée à l'assainissement et l'autre à
la réorganisation, le tout constituant la restructuration. Comme s'il
agissait d'un malade dont la première partie de la cure prévoyait
la désintoxication et la seconde la réhabilitation.
Les réformes entreprises n'ont pas été
circonscrites dans un cadre théorique que les réalités
auraient débordé. Les autorités ont adopté une
attitude pragmatique et proposé des remèdes en fonction du mal
que l'on voulait enrayer.
Section 1 Les Programmes
d'assainissement
Juillet 89/juin 90
Les autorités avaient initialement divisé les
institutions du système bancaire en trois catégories:
a) les banques qui devaient faire l'objet d'une
réorganisation structurelle et / ou financières mais devant
poursuivre leurs opérations.
b) les banques qui devaient fermer leurs portes
c) les nouvelles institutions qui devaient être
créées.
A)la restructuration des banques
Parmi ces banques, la BIAO-S. Elle a été
intensément perfusée avec d'importantes injections en ressources
financières et d'un train de mesures visant à réduire
ses coûts d'exploitation. Par ailleurs, la participation de l'Etat a
été réduite de 35et 18%.Un appel a été
lancé aux privés. Cependant, ces actions devaient être
poursuivies dans la seconde partie de la réforme.
Le même principe a été retenu pour deux
banques privées à savoir le BSK et MFIS, sous réserve de
mobilisation des fonds nécessaires, promises par les actionnaires, dans
des délais raisonnables.
B) La liquidation des banques
A l'origine, il a été prévu de liquider
six banques et un établissement financier.
Ces établissements de crédits ont connu des
situations financières difficilement redressables à des
coûts raisonnables. Il s'agit essentiellement de la BNDS, de l'USB...
Quelques d'entre elles ont été des instruments de l'appareil
d'Etat en vue de financer prioritairement les programmes nationaux de
développement entamés depuis les indépendances.
Dans cette optique, l'éradication de l'USB a
été effective vers le milieu de 1989. Le Crédit Lyonnais a
repris ses prêts productifs et ses engagements correspondants.
Trois banques du secteur public ont été
fermées et une procédure de liquidation
a
été entamée pour la BNDS et une banque commerciale
privée.
Leurs prêts productifs devaient être repris par
une banque à créer et dont le nom devait être:
Crédit National du Sénégal (CNS). Le recouvrement de leurs
avoirs non productifs allaient revenir à différentes
institutions.
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