SECTION 1 Le contexte général
Le Sénégal est situé dans la zone
intercontinentale de l'Afrique Occidentale, limité au Nord par la
Mauritanie, au Sud par les deux Guinée (Conakry, Bissau), à l'Est
par le Mali et à l'Ouest par l'Océan Atlantique. Sa superficie
est de 197161 km².
En 1960, alors qu'il venait de se dérober de la
tutelle coloniale, la République du Sénégal
bénéficiait d'un traitement de faveur pour ses exportations vers
la France. L'économie était bien gérée avec un taux
de croissance de 3% par an. Une politique active de nationalisation des
propriétés coloniales et de substitution des importations avait
été mise en oeuvre et cela coïncidait avec une bonne
pluviométrie et un environnement international favorable du fait de la
flambée des prix de l'arachide et du phosphate.
D'ambitieux programmes ont été
élaborés en vue d'accroître très sensiblement le PIB
(48% au bout de 5 ans). Cependant durant les dix premières
années, le taux moyen n'avait été que 2,2% en termes
réels. Deux contraintes entravaient la réalisation des voeux.
C'est d'une part la sécheresse entre 1968 et 1974 et d'autre part
l'orientation des crédits dans des secteurs à rentabilité
différée.
. Cette orientation des crédits étant
déterminée par la nature des structures économiques, la
priorité avait été accordée aux crédits
à court terme pour la commercialisation de l'arachide et l'exportation
des produits de l'huilerie.
Cette politique était de nature à
pérenniser une structure économique qui privilégiait le
commerce aux dépens de la production. Les ressources longues dont
raffole le secteur industriel subissaient une très faible progression
empêchant l'essor d'un secteur secondaire apte à faire
croître durablement et cumulativement les richesses nationales.
Au cours des années 1970, le Sénégal
s'est confronté à un environnement national et international
défavorable marqué par une sécheresse persistante et une
détérioration sensible des termes de l'échange. Elles se
sont traduites par un essoufflement du modèle arachidier et la baisse
des cours des matières premières. Le Produit Intérieur
Brut (PIB) n'avait pu progresser que de 3,8% en moyenne en valeur. La demande
intérieure, sous la poussée de la consommation privée et
publique, s'était accrue fortement pour représenter 104,6% en
1970 et 114,5% en 1979. La balance commerciale avait connu un déficit
chronique qui passa de 0, 9% en 1976. 6,8% en 1980, en rapport au PIB. Le
service de la dette s'était alourdi en raison de la hausse des taux
d'intérêt et de l'évolution erratique des taux de
change.
A partir de 1979, le Sénégal, comme la plupart
des autres pays de l'UMOA, était en cessation de paiement. Il ne pouvait
plus faire face à ses engagements devant les institutions
financières internationales et les autres partenaires: le poids de la
dette devenait insoutenable. Pour sa résorption, des programmes
d'ajustement structurel ont été imposés.
Par ailleurs, des déséquilibres structurels
avaient été observés.
- Le PIB moyen, en termes réels, croissait à
2,1% alors que le taux de croissance démographique était de
2,7%
- le taux d'investissement relativement faible tournait autour
de 15%
- le déficit budgétaire était
supérieur à 12% du PIB et la masse salariale absorbait plus de
50% des recettes courantes
- la dette extérieure représentait 32% des
exportations ( 1980)
- Le déficit commercial était de l'ordre de 125
milliards en 1981
- l'inflation prenait les ascenseurs alors que la politique
expansionniste du crédit servait plus à une consommation
qu'à un investissement.
Pour mettre fin à ce désordre économique,
un programme de redressement pour atteindre le carré magique a
été mis en oeuvre.
Ce plan de stabilisation de la détérioration des
fondamentaux, avec comme objectifs précis: l'équilibre des
finances publiques, des échanges avec l'extérieur et des
marchés de l'emploi ainsi que la maîtrise de la demande.
Les résultats furent mitigés avec un taux de
croissance du PIB (1,6%) en deçà du démographique. La
principale cause fut une évolution défavorable de la
pluviomètrie.
A l'issue du premier plan, le Plan d'Ajustement à Moyen
et Long Terme (PAMLT) avait été mise en oeuvre.
Ce programme visait à maintenir les acquis obtenus dans
la réduction de la demande, la promotion des investissements, la mise en
oeuvre de politiques sectorielles, et le désengagement de l'Etat en vue
d'une libéralisation de l'économie pour une meilleure
compétitivité des entreprises nationales sur le plan interne
comme externe.
La PIB a crû de 2,9% entre 1985-1989. Le solde
budgétaire s'est amélioré et la masse salariale ne
représentait plus que 41% des recettes courantes. Les soldes
extérieurs se sont améliorés et la position nette du
gouvernement s'est améliorée grâce aux réformes
entreprises dans le système bancaire.
Ces réformes ont été initiées
depuis 1989 en raison des graves difficultés structurelles qu'a connues
le système financier du pays. Ces obstacles ont empêché une
intermédiation financière saine pour l'orientation du
crédit vers des secteurs productifs.
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