Contexte Socio -Politique
Le début des années 80,a été
marqué,au Sénégal, sur le plan politique par la
présence d'un parti-Etat que constituait le Parti Socialiste. La notion
de parti Etat est assez synthétique pour exprimer la confusion que l'on
pouvait faire, sans se tromper, entre les deux termes; l'Etat était le
prolongement du Parti.
Le PS, au pouvoir depuis les indépendances, ne trouvait
aucune entrave institutionnelle (législative ou juridique),de même
que populaire à mener une politique, quelle qu'elle fut. La gestion des
affaires de l'Etat n'obéissait à aucun critère
républicain. La neutralité et l'efficacité furent
relevées au second plan. L'Etat était administré sur des
bases partisanes et clientélistes fondées sur l'affiliation ou
non au parti. La nomination à la direction des entreprises qui
constituaient, par ailleurs, l'essentiel du tissu économique formel
était destinée à des personnes très proches du
Parti en guise de récompenses. Les critères de compétence,
d'efficacité, d'aptitude à faire de bons résultats
étaient substitués à la capacité à
être démagogue, c'est à dire apte à drainer des
foules immenses de personnes affamées, désespérées
et fatalistes.. La petite portion d'intellectuels engagés dont disposait
le pays, dans la même logique, a été écartée,
pourchassée tout juste parce que consciente des problèmes de leur
société, elle s'était encline à leur trouver des
solutions cartésiennes. Quelques-uns furent bâillonnés
tandis que d'autres partirent servir des intérêts
étrangers.
Ainsi jusqu'à la fin des années 70, le
Sénégal était sous la tutelle d'un parti qui ne
manifestait aucune volonté à insérer des changements dans
l'ordre établi. La classe dominante se complaisait dans la satisfaction
des besoins de ses membres et ne se préoccupait guère de bonne
gouvernance, de démocratie...si ce n'était que de
façade..
L'avènement du second président allait
être décisif dans l'observation de changements. Dés son
arrivée en 1981, il a manifesté sa volonté d'assainir
l'Etat. Cependant il fallait attendre sa légitimation populaire par les
urnes en 1983 avant qu'il n'endurcisse son discours par une prise de position
sans ambiguïté contre l'enrichissement illicite.
Ainsi dans son rapport de politique générale
prononcé le 21 janvier 1984, mission a été donnée
au Gouvernement de conduire avec succès le plan de redressement
économique et financier. Ces mesures se focalisaient sur la
reconstitution du patrimoine de l'Etat, au recouvrement des recettes, à
une plus grande discipline dans la politique d'octroi des crédits,
à la réorganisation de l'économie...
Ces mesures, disait-il en substance, devaient faire appel
à beaucoup de fermeté, de rigueur et de courage car devant
créer des bouleversements dans l'ordre existant
caractérisé par de vieilles habitudes malsaines engendrées
par le laxisme, la corruption, les passe droits qui n'ont cessé de
gangrener la société sénégalaise.II La
Présentation du système
|