I-2-REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Le développement humaine et économique en
milieux à risque n'a pas encore fait l'objet de nombreuses études
sociologiques au Cameroun en général et à Douala en
particulier. Les travaux sur le Phénomène s'inscrivent
globalement dans la sociologie des risques et sont beaucoup plus menés
dans les pays et villes autres que le Cameroun et Douala. Cependant, ceux qui
existent se sont plus orientés vers la description physique du
phénomène. En essayant de mettre en rapport l'homme et son milieu
naturel, le but étant de montrer l'impact sur l'environnement physique
(dégradation de la nature etc.). La revue de la littérature prend
en compte trois dimensions : les points des travaux sur le processus de la
constitution des sites à risque, les points des travaux sur les mobiles
des dynamiques socio-économiques dans les sites à risque et les
points des travaux sur les conduites à risque.
I-2-1-PROCESSUS DE CONSTITUTION DES SITES RISQUE :
ANALYSE DESCRIPTIVE DE K. FODOUOP ET P. DUFOUR
La description que K. FODOUOP (1992) fait de la ville de
Douala présente la nature de certaines zones. Il analyse le milieu
social en deux étapes.
Premièrement, il établit la relation
entre l'homme et son cadre de vie, au mieux, la mise en valeur et
l'exploitation de l'environnement. Seulement, il se dégage la
dégradation du milieu écologique et une urgente
nécessité de maîtriser la croissance urbaine de la ville.
Dans un deuxième temps, une analyse du milieu socio-économique
présente des atouts tout en dénonçant les enjeux au bien
être et au plein épanouissement de la population comme l'habitat
spontané, insalubre du fait de la pollution multidimensionnelle.
L'auteur ensuite fait état de l'énigme des catastrophes
hydrauliques comme les inondations, la pénurie d'eau potable et la
hantise du risque hydrique expliquant la forte prévalence des maladies
liées à l'eau. L'auteur traite de l'émergence des risques
dans certains milieux comme une conséquence de la croissance de la
population urbaine. Cette dernière soumise à l'impitoyable
logique de vie dégrade considérablement son milieu de vie donnant
lieu à l'émergence des risques. L'auteur prend pour exemple
certaines zones inondables de Douala où les populations s'entassent, ne
laissant aucune possibilité à une bonne circulation de l'eau. Le
plan d'urbanisation n'est pas respecté, ce qui davantage produit des
implications sur la santé de la population. Les études
menées par le Ministère de l'Administration Territoriale (MINPAT)
dans le projet (PNUD-OPS, 1999) confirme cet état de fait. La croissance
démographique se révèle comme un facteur de
dégradation du milieu physique et l'homme étant au centre. Cette
étude est d'autant plus pertinente car la dégradation de
l'environnement rend certaines zones sensibles, ce qui conduit à la
détérioration de la condition humaine que le sociologue doit
étudier. Toutefois, la dégradation du milieu physique ne peut
mettre uniquement l'homme au centre. Nous voulons dire que même si
l'homme par ses activités rend son milieu sensible, il ne saurait
être le seul facteur dans l'émergence des risques. Si certaines
zones deviennent des sites à risque, ce n'est plus tout simplement
à cause des acteurs en présence dans les sites. D'autres facteurs
contribuent également au processus de la constitution des sites à
risque. La mise en exergue de certaines pollutions telles que
développées par C. DEJOUX (1988)
révèle que l'industrie est une forme de pollution
malgré le reflet direct du développement économique
qu'elle contribue elle-même à promouvoir. L'émergence des
risques ne serait donc absolument pas une conséquence de la croissance
démographique. Si certains aspects de cette pollution peuvent être
considérés comme mineurs (inestethisme, fréquence des
installations industrielles), ou d'une incidence très localisée
ou moins discrète, ont un impact des rejets atmosphériques et des
effluents à toxicité diverse. Outre la nature multiple des
polluants industriels, une même industrie est susceptible de
présenter de grandes variations quantitatives et qualitatives dans ses
rejets , ce qui fait que chaque unité de production industrielle peut
être à la limite un cas particulier , avec une incidence
spécifique. Si la situation camerounaise est encore loin de celle que
nous observons dans les pays dits développés,
Les risques des polluants d'origine industrielle et
ménagère présents n'en sont pas moins grands, car le
laxisme est souvent de règle dans l'application des normes
d'assainissement P.DUFOUR et al (1984 :54)
L'auteur met en exergue l'inapplicabilité de
la loi dans les pays africains en matière de pollution. Pour favoriser
la croissance économique ou inciter l'implantation d'industries
étrangères, de nombreux états africains assouplissent
quant elle existe la réglementation antipollution et les lois devenues
très flexibles ne sont que très rarement des contraintes. La
situation qui prévaut dans certaines zones de Douala est
caractéristique de cet état de fait. Dans son article sur
l'entreprenariat et sciences sociales en Afrique, E. KAMDEM pose même ce
problème des risques industriels et ménagers comme une
réalité dans les états africains. Les déchets
ménagers et industriels sont quasi abandonnés dans les rues et
les décharges publiques. Le ramassage et le traitement des ordures ne
connaissent une amélioration que pendant les périodes
marquées par des événements politiques importants
(fêtes nationales, rencontres internationales, visites
personnalités étrangères). Cette situation est d'autant
plus préoccupant que le sociologue appelle à une éthique
de l'environnement. Il affirme :
L'éthique de l'environnement est
appelée à devenir une préoccupation centrale pour les
décideurs politiques et économiques dans les
sociétés africaines. Les erreurs constatées dans les pays
industrialisés sont de sources d'inspiration inestimable pour
l'élaboration et la mise en oeuvre de nouvelles stratégies
industrielles, respectueuses de l'environnement et des citoyens
(E. KAMDEM 2001 :23)
C'est dire que les industries contribuent de manière
importante à la constitution des sites à risque. Il ne s'agit pus
tout simplement de considérer certains milieux à risque comme
dérivant de l'activité de l'homme dans ces milieux. Mais aussi
considérer l'industrie comme une source de pollution, une cause
fondamentale de l'émergence de certains sites à risque.
Si ces études ont eu pour mérite d'avoir décrit les
origines et la nature de certains milieux à risque, elles sont
restées limitées en ce sens qu'elles n'ont ni accordé la
priorité aux acteurs des milieux à risque, ni rendu compte de
manière spécifique de leurs conditions de vies. En outre les
répercutions environnementales sont analysées, mais celles
relevant de la population demeurent générales et limitées.
Ce qui a constitué le coeur de la demande en sociologie.
I-2-2-DYNAMIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DANS LES
SITES A RISQUE : THESES STRUCTURALISTE DE M. J. BENDOW ET COMPREHENSIVE DE
M. SALL
Sociologues économistes, (M. J.BENDOW et al,
1993) ont mené une étude sur les causes
du phénomène. A travers une approche structuraliste,
ils analysent dans leur article la relation entre la population, son
environnement et l'économie. Les mutations socio-économiques dans
les sites à risque relèvent de la mauvaise structuration des
sociétés africaines. Les compétences n'étant pas
attribuées de manière autonome aux structures en charge des
questions sociales et environnementales. Si les individus s'activent dans
l'exercice des activités économiques en milieux à risque,
c'est à cause de l'absence de sensibilisation. Les gouvernements ne
disposent pas de moyens voulus, ni du personnel compétent pour disposer
à sa population urbaine en croissance rapide la terre. Les services et
les installations nécessaires à une bonne qualité de vie.
D'où l'expansion d'établissements humains illégaux, aux
installations insuffisantes et souvent rudimentaires, surpeuplées et
connaissant une forte incidence de maladies dues à un environnement
à risque. Les dynamiques socio-économiques dans les zones
à risque et ses implications seraient une conséquence des
limites de l'état. Car ne se souciant que de la diffusion de
problèmes liés à l'environnement au lieu de
résoudre ceux existant. Il y a là une défaillance
structurelle. La situation qui prévaut à Maképé
Missoké et Maképé Maturité est-elle
identique ? Or si le phénomène découle de
l'inefficacité structurelle telle qu'analysée par ces auteurs,
comment comprendre que malgré même l'ampleur de la
médiation actuelle de problèmes liés à
l'environnement, la population reste encore relativement peu informée
à ce sujet ? Là est la question que certains auteurs
à l'instar de M. SALL. (1996) n'ont
pas manqué de se poser pour remettre en cause la thèse
structuraliste
Dans une approche beaucoup plus
compréhensive à partir d'un certain nombre d'entretien
réalisé auprès de 40 individus dans la ville de
Yaoundé, l'auteur pense que le recours aux sites à risque est un
phénomène de grande envergure. Il
révèle deux sphères d'information ; la
première est celle qui, se voulant mondiale, fait de questions
d'environnement et de population de « nouveaux
fétiches » (J. M. ELA, 1993 :47). La seconde est celle
des personnes pour lesquelles les questions d'environnement n'ont pas plus de
sens que leur vie quotidienne. Ainsi,
Malgré le fait que les individus
côtoient chaque jour les ordures,
ils évoquent rarement ce problème (...),
malgré l'exercice de leurs
activités dans un décor insalubre, leur
perception est plus focali-
sée sur les problèmes économiques que
sur les problèmes
des ordures. M. SALL (op. cit. 89)
En fait, la crise économique dont ils sont victimes,
leur suggère des perceptions qui ne s'ajustent que par rapport à
l'économie. En d'autres termes, la gestion d'un quotidien de plus en
plus précaire relègue au second plan les problèmes autres
qu'économiques. Ainsi, il semblerait que les pauvres confrontés
à des problèmes de survie, se soucient peu de leur cadre de vie,
contrairement aux nantis qui peuvent se permettre de discourir sur une bonne
protection et une gestion de leur environnement immédiat (GAUD, PONTIE
1993). Les populations soumises à l'impitoyable logique des
impératifs à cours terme A. DURNING (1990), dégradent
considérablement leurs milieux, créant ainsi une sorte de
synergie et de « causalité cumulative » (T. A. SALAU,
1992) entre la pauvreté et milieu à risque. Il ne s'agit plus
dès lors de rapporter le phénomène uniquement comme une
défaillance de l'état, mais comme un choix des individus pour qui
les questions des risques ne font l'objet d'aucune préoccupation.
Certes les problèmes économiques qui sont des conséquences
de la défaillance structurelle sont des raisons dans le choix
délibéré des risques par les populations, mais l'auteur
pense que depuis longtemps les questions d'environnement n'ont pas toujours
fait objet de préoccupation pour le peuple camerounais. Il
préconise plutôt une étude profonde sur la perception que
les populations ont des risques, de leur environnement immédiat pour
mieux appréhender le phénomène. Cette thèse avait
déjà fait l'objet de débat par certains
spécialistes de la sociologie des risques tels que D. JODELET (1989) et
(C. GILBERT 1999).
II-2-3-POINT DES TRAVAUX SUR LES CONDUITES A RISQUE
Si la prise en compte des seules données objectives est
réductrice ne permet qu'un état des lieux des formes possibles de
prises de risque, à l'inverse, la seule prise en considération du
versant subjectif fait l'impasse sur la richesse du lien qui unit les conduites
et les représentations du risque. De la sorte, M. DOUGLAS et M. CALVEZ
(1990) étudient les opinions et les perceptions à l'égard
du risque du sida à partir de déterminants culturels, mais
n'établissent pas de relation avec des conduites de prévention ou
des conduites à risque en matière de sexualité. En
revanche, des études sur le risque inhérent à la conduite
automobile envisagent conjointement l'analyse de comportements
déclarés en matière de conduites dangereuses au volant et
celle des représentations des individus. Elles permettent la mise au
jour de corrélations entre les comportements du conducteur, la
perception de ses capacités de conduire, et son estimation du danger.
Ainsi le sentiment d'être moins vulnérable qu'autrui ou bien
meilleur conducteur que la moyenne comme une sorte d'« illusion de
contrôle », est souvent révélé comme un
facteur permissif de la prise de risque. Cette forme de
dénégation du danger est généralisable à
d'autres domaines de prise de risque comme les conduites économiques
dans les sites à risque, dans certaines pratiques sportives. S. LYNG
(1990) observe ce phénomène chez un groupe de parachutistes qui
attribuent les accidents mortels à des erreurs humaines dont
eux-mêmes se sentent personnellement à l'abri grâce à
un sentiment d'élitisme.
La mise en relation des comportements et des
subjectivités permet en outre de révéler l'existence
possible de décalages entre les risques objectifs et les risques
subjectifs que perçoit et se représente l'individu. Dans une
étude antérieure sur le risque dans la pratique de l'escalade, C.
MARTHA (2001) a pu identifier de tels décalages à travers des
entretiens menés auprès de 15 grimpeurs experts autour de leur
expérience vécue, et souligner de la sorte le caractère
re-construit de la réalité objective. En effet, les
thèmes employés pour évoquer la nature des risques
identifiés dans leur activité renvoient majoritairement à
des dangers perçus tels que la rupture du matériel (notamment la
corde) ou des erreurs d'assurage lourdes de conséquences voire
létales. Beaucoup moins cité mais néanmoins présent
dans les discours, on retrouve le risque de chutes de pierre. Or, de tous les
dangers évoqués dans ces récits, ce sont les chutes de
pierre qui sont les plus objectivables par les faits et se rencontrent
occasionnellement. Les autres types de dangers, notamment la rupture du
matériel, ont dans la réalité une très faible
probabilité d'occurrence. Cet exemple illustre la disproportion qui peut
exister entre l'expérience réelle et objective des dangers, et la
crainte qu'ils suscitent dans l'imaginaire.
De la même manière, J. D. STEVENS (1995) souligne
chez des baigneurs de Port-Alfred la phobie du requin, bien supérieure
à celle de noyade pourtant recensée bien plus
fréquemment : Les centaines de noyades ou de quasi-noyades,
qui se produisent chaque année ne provoquent ni panique ni fuite
généralisée. Lors des vacances de Noël 1983-1984,
à Port-Alfred, une seule personne fut mordue (sans grands dommages) par
un requin taureau. Au cours du même week-end, quatorze estivants se
noyèrent. C'est pourtant l'agression du squale qui retint toute
l'attention des médias.
II-2-3-1-LA PRISE EN COMPTE DU VERSANT MOTIVATIONNEL DANS LES
CONDUITES A RISQUE
C. MARTHA (2002) dans une perspective
psycho-socio-antropologique a mené un certain nombre sur les
différentes conduites à risque. L'étude du sens des
conduites à risque ne peut faire l'économie des facteurs qui les
motivent, c'est à dire les bénéfices escomptés.
Dans le domaine de la santé, elle modélise l'impact des motifs,
de ce qu'ils nomment les « jugements de
préférence », dans la détermination des
conduites à risque, en parallèle avec les représentations
du risque. Selon ce modèle, chacun d'entre nous calculerait plus ou
moins consciemment le rapport entre les bénéfices
escomptés à la prise de risque et la représentation des
risques encourus. Si ce rapport est positif, les bénéfices sont
privilégiés et l'individu choisit de prendre le risque. L'exemple
que l'auteur prend celui du choix d'un rapport sexuel non
protégé par un préservatif chez les jeunes. Pour certains,
le préservatif c'est vraiment trop glauque, ça ôte
tout le charme et ça diminue carrément le plaisir en plus ;
non, moi vraiment c'est hyper rare que j'en mette un. Pour d'autres à
l'inverse, même si le plaisir est au top, et que tu n'as qu'une chance
sur vingt d'avoir le sida, ben ce risque là il est trop fort ...Te
savoir condamné, tout ça parce que tu as décidé une
fois de faire l'amour sans capote, pour un truc qui dure que cinq à
quinze minutes, c'est trop con... cette conclusion a été
déjà tiré par MOATTI et al (1993)dans leurs travaux sur
les comportements face au VIH. Par la suite, MARTHA (op. cit.) élargit
l'étude des motivations à d'autres conduites à risque
afin de pouvoir en établir une typologie, sans prétendre à
l'exhaustivité, au moyen d'une analyse thématique des entretiens.
Il ressort des ses enquêtes que plusieurs facteurs déterminent les
conduites à risque :
Au niveau individuel, les motifs intrinsèques à
l'individu. La recherche de sensations fortes est un des motifs qui revient le
plus souvent dans ses entretiens. Elle a été longuement
décrite et étudiée par ZUCKERMAN (1971) comme le principal
facteur explicatif des conduites à risque notamment en sport, fonction
de la personnalité de l'individu qui détermine le niveau optimal
d'activation qui lui est propre. MARTHA identifie : Les motifs de
fierté personnelle. Les sujets sont nombreux à
évoquer le sentiment de fierté qu'ils éprouvent
après s'être engagés dans une action qu'ils avaient
perçue comme risquée. La fierté constitue une sorte de
récompense personnelle après l'action ; Les motifs
d'accomplissement. (LYNG, 1990) a longuement étudié le
sens des activités limites - edgework - chez un groupe de parachutistes
qui s'engagent volontairement dans des pratiques qui constituent une menace
potentielle à leur intégrité physique. Il les attribue
à une recherche d'expérience permettant la réalisation du
self. De la même manière, prendre un risque « c'est une
façon d'apprendre la vie ».
Au niveau interindividuel, les motifs sociaux. Le partage de
l'expérience vécue dans le risque peut être perçu
comme un moyen de renforcer la cohésion et les liens à
l'intérieur du groupe. Jubilation et bonheur peuvent naître
simplement du partage des
orcé par le caractère intense de ces émotions, issu de
l'engagement. La comparaison, l'intégration, et la valorisation sociale
constituent un motif à part entière de certaines conduites
à risque. Cependant, il est probable qu'ils confèrent au risque
vécu un caractère contraint, donc moins plaisant que le risque
pris pour des motifs intrinsèques à l'individu, ou pour le
partage de l'expérience.
Au niveau normatif, les motifs institutionnels. En fonction du
rapport à la loi des individus, le fait de transgresser un interdit peut
constituer une fin en soi dans certaines conduites à risque. Les
impératifs inhérents aux contraintes institutionnelles, aux
contraintes de temps, ou aux contraintes matérielles influencent
considérablement le fait de prendre un risque par
nécessité.
Au niveau idéologique, les idées
véhiculées au sein d'un groupe, ou plus largement par les
médias, sont susceptibles de valoriser la prise de risque. Il est
relativement commun de supposer l'influence de la médiatisation du
risque connoté positivement dans les images, les publicités, les
discours.... Comme le dit LE BRETON (1991), dans une société
crispée sur une volonté de sécurité, la prise de
risque est valorisée. Cependant, le reproche fait à MARTHA est
qu'elle ne cherche pas à établir les facteurs à l'origine
de la recherche de sensations, mais seulement à présenter
quelques-unes de ses manifestations qui comportent une part de prise de risque.
Si la question de la vulnérabilité humaine et
économique en milieux à risque entre dans l'espace des
discussions aujourd'hui, ce n'est plus simplement pour des raisons
environnementales, mais « Cette question se trouve aussi
poussée par la perception d'un ensemble de désavantages
commerciaux» (Y. RUMPALA, 1999). Autrement dit l'analyse des
conduites à risque implique aussi une lecture des différentes
incidences tant sur le plan économique que sur le plan social, car elles
sont susceptibles de participer à la modification des jeux
concurrentiels intra-communautaire, ce qui ne constitue plus seulement une
ménace économique, mais aussi sociale. Etudiant la vie des
habitants des taudis par exemple, (C.R. GUIMALET, 2007) souligne la forte
concentration des individus pauvres dans des habitations polluées. Leurs
conditions de vie accroissent les risques sanitaires ce qui à des
répercussions sur l'économie dans les ménages. Qu'en
est-il de la population de Maképé Missoké et
Maképé Maturité ?
Ce chapitre avait pour but donc de faire une lecture critique
des differents travaux sur le phénomène étudié.
Parvenu au terme, il faut relever que la plupart des travaux sur le sujet se
limitent dans les pays autres que le Cameroun. Si le phénomène
étudié a fait l'objet de quelques travaux sociologiques, il est
important de souligner que la problématique de notre recherche reste en
suspend. D'où la nécessité de cette étude qui
contribue à la recherche sur les causes des dynamiques
socio-économiques en milieux à risque, sur les conditions de vie
de ces populations, leurs perceptions des risques et les implications
socio-économiques. Mais quelles sont les perspectives théoriques
retenues pour cette étude?
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