I.1.1.2. Le stade éthique
Le saut dans le stade éthique a lieu lorsque, dans son
désespoir, l'individu se choisit lui-même : << Puisque
je ne puis choisir absolument que moi-même ce choix absolu de
moi-même constitue ma liberté, et c'est uniquement par cet acte
que j'ai posé une différence absolue, celle entre le bien et le
mal. »10 Dans le stade éthique, il ne s'agit plus
ici de plaisir mais de devoir. La satisfaction recherchée est celle
procurée par le sentiment du devoir accompli, celle de la bonne
conscience.
L'existence éthique s'est choisie comme être-soi
et a ainsi gagné l'indépendance à l'égard de
l'extérieur, elle est la résultante d'une prise de
décision, et avec elle la vie acquiert sérieux et
continuité. Le temps est vécu dans la durée qu'assure la
fidélité à soimême et à ses engagements.
Aussi le mariage est-il pour Kierkegaard la décision éthique par
excellence. Pourtant ce stade n'est pas non plus capable de conduire à
un plein accomplissement. Car l'homme de l'existence éthique
reconnaît, à travers la possibilité de la faute, qu'il
n'est pas en possession des conditions d'une vie éthique
9S. Kierkegaard, L'existence, op. cit., p.
49. 10 Ibidem, p. 54.
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idéale, parce qu'il est dominé par le
péché. L'issue favorable de cette existence est d'accéder
au stade religieux.
I.1.1.3. Le stade religieux
Selon la conception chrétienne, l'homme, qui se
reconnaît pécheur, comprend qu'il ne peut se libérer seul
du péché. Dieu, et uniquement lui, permettra l'accès
à la vérité: le contenu de la foi est le paradoxe selon
lequel l'éternel est venu dans le temps, c'est-à-dire que Dieu
s'est fait homme.
Puisque Dieu a dû aller vers les hommes pour leur donner
la vérité, la preuve est établie que l'homme n'est pas en
mesure d'accéder par lui-même à la vérité, et
donc qu'il doit recevoir de Dieu la condition de ce dernier saut. Dans la foi,
l'homme se fonde sans réserve en Dieu. Kierkegaard récuse
radicalement toute tentative de rationalisation de la foi et, chez lui, le
sentiment religieux demeure l'expression du hiatus infranchissable entre nature
et esprit, temps et éternité.
En somme, pour le « penseur religieux », (car c'est
ainsi que la plupart des exégètes de ce philosophe danois le
nomment11), affirmer qu'il revient à l'homme de se
réaliser, c'est soutenir que la réussite de sa vie est la grande
affaire de toute existence. Cette existence humaine doit être
perçue comme une « tâche ardue », comme une
réalisation de soi de longue haleine qui doit s'inscrire dans le temps
et dans l'éternité. Ainsi, du stade esthétique au stade
religieux en passant par le stade éthique, la description de l'existence
chez Kierkegaard se présente comme « une
phénoménologie existentielle » dont la finalité est
de conduire l'homme à un saut existentiel qualitatif. Cette
phénoménologie inaugurée par Kierkegaard sera reprise par
Husserl, mais dans une tout autre perspective sur laquelle il convient de nous
y appesantir.
11J. Russ, Les Auteurs, les (uvres. La vie et la
pensée des grands philosophes. L'analyse détaillée des
wuvres majeures, Bordas, Paris, 1996, p. 313; D. Huisman et A. Vergez,
Histoire des philosophes illustrée par les textes, op.
cit., p. 251 ; O. Cauly, Kierkegaard, op. cit., p.14.
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I.2. De la réduction
phénoménologique à la primauté du
moi
pur : la substitution de l'égologie à
l'ontologie
Les 23 et 25 février 1929, Husserl prononce à la
Sorbonne de Paris quatre conférences tonitruantes qui, publiées
en 1931, vont former les Méditations
cartésiennes12, un titre, sans nul doute, inspiré
des Méditations de Descartes, considérées comme le
prototype de la prise de conscience philosophique. Ces conférences
sensationnelles, avant même leur publication, seront qualifiées
par l'auteur
d' uvre déterminante de son itinéraire
philosophique :
« Les Méditations cartésiennes,
déclare Husserl, seront l'°uvre majeure de ma vie, une
esquisse fondamentale de la philosophie qui me revient en propre, une
°uvre fondamentale de méthode et de problématique
philosophique. Mais le plus important est que je me sens appelé à
intervenir par là de manière décisive dans la situation
critique oil se tient aujourd'hui la philosophie allemande. »13
C'est donc en demeurant dans cette uvre majeure où
Husserl confronte sa pensée à celle de Descartes que nous
tâcherons de mettre en relief le caractère égologique de
son entreprise phénoménologique.
I.2.1. La réduction
phénoménologique
Les Méditations de Descartes constituent le prototype
du retour de l'homme sur lui-même, de la démarche orientée
vers le sujet. En effet, par le doute méthodique et universel, Descartes
s'efforce de nous arracher à l'objet pensé (toujours douteux)
pour nous révéler l'homme comme sujet pensant dont l'existence
est indubitable. Ce moment du cogito est aussi présent dans
l'itinéraire husserlien. Mais l'auteur des Méditations
cartésiennes substitue au doute cartésien le mot
épochè : la réduction
phénoménologique. Pour l'expliquer, nous avons choisi parmi de
nombreux passages de
l' uvre husserlienne, cet extrait de l'édition
française de notre livre de référence, les
Méditations cartésiennes où l'auteur s'exprime en ces
termes: «Par l'épochè phénoménologique, je
réduis mon moi humain naturel et ma vie psychique [...] à
mon
12 E. Husserl, Méditations
cartésiennes. Introduction à la
phénoménologie, traduction française par G. Peiffer
et E. Lévinas, Vrin, Paris, 1992.
13 Ibidem, p.10.
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moi transcendantal et phénoménologique.
))14 Autrement dit, je mets entre parenthèses le monde
objectif dans son ensemble et je m'abstiens ainsi de toute croyance
existentielle à son égard : je me saisis alors comme moi pur,
sujet ultime15. Entendu dans ce sens, nous dirons que par la
réduction phénoménologique, Husserl montre que la
phénoménologie est une philosophie orientée vers le sujet
; elle est une automéditation égologique. Nous sommes là
dans un changement radical de perspective, dans une redéfinition
même de la philosophie. Pour Husserl, le sens fondamental de toute
philosophie véritable est de libérer justement la philosophie de
tout préjugé possible pour faire d'elle une science vraiment
autonome, réalisée en vertu d'évidences dernières
tirées du sujet lui-même, et trouvant dans ces évidences sa
justification absolue. C'est une exigence qui appartient à l'essence
même de toute philosophie véritable. Opérer donc un retour
radical à l'ego transcendantal et faire revivre ensuite les
valeurs éternelles qui en jaillissent, tel « est du moins le
chemin qui a conduit à la phénoménologie
transcendantale »16. Ainsi, si la
phénoménologie consiste à revenir aux choses et à
les décrire, la meilleure des choses qu'il faudra prendre comme objet de
description, c'est l'homme en tant que moi pur. Husserl s'explique :
« Quiconque veut vraiment devenir philosophe devra
une fois dans sa vie se replier sur soi-même et, au-dedans de soi, tenter
de renverser toutes les sciences admises jusqu'ici et tenter de les
reconstruire. La philosophie - la sagesse - est en quelque sorte une affaire
personnelle du philosophe. Elle doit se constituer en tant que sienne,
être sa sagesse, son savoir qui, bien qu'il tende vers
l'universel, soit acquis par lui et qu'il doit pouvoir justifier dès
l'origine et à chacune de ses étapes, en s'appuyant sur ses
intuitions absolues )).17
En effet, dans la réflexion naturelle qui s'effectue
dans la vie courante, mais aussi en psychologie, c'est-à-dire dans
l'expérience psychologique de nos propres états psychiques, nous
sommes placés sur le terrain du monde, monde posé comme existant.
C'est ainsi que nous énonçons dans la vie courante : je vois
là-bas une maison ou encore je me rappelle avoir entendu cette
mélodie et ainsi de suite. Au contraire, dans la réduction
phénoménologique transcendantale, nous quittons ce terrain, en
pratiquant l'épochè universelle quant à
l'existence ou la non-existence du monde. On peut dire
14 E. Husserl, Méditations
cartésiennes, op. cit., p. 21.
15 J. Russ, Les Auteurs, les uvres, op.
cit., p. 387.
16 E. Husserl, Méditations
cartésiennes, op. cit., p. 22.
17 Ibidem, pp. 18-19.
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que l'expérience ainsi modifiée, mise hors
circuit comme le dirait Husserl, l'expérience transcendantale consiste
en ceci : nous examinons le cogito transcendentalement réduit
et nous le décrivons sans effectuer, par surcroît, que la position
d'existence que le moi naturel avait en fait spontanément
accomplie18. Husserl écrit plus loin :
« Ce qui a lieu ici peut aussi se décrire de
la façon suivante : si nous disons du moi qui perçoit le 'monde'
et y vit tout naturellement, qu'il est intéressé au monde, alors
nous aurons, dans l'attitude phénoménologiquement
modifiée, un dédoublement du moi ; au-dessus du moi
naïvement intéressé au monde s'établira en spectateur
le moi phénoménologique. Ce dédoublement du moi est
à son tour accessible à une réflexion nouvelle,
réflexion qui, en tant que transcendantale, exigera encore une fois
l'attitude 'désintéressée du spectateur,
préoccupé seulement de voir et de décrire de
manière adéquate. »19
Husserl a imaginé la réduction
phénoménologique pour soumettre la validité de notre
rapport au monde à un examen radical. Nous dirons, en nous appuyant sur
les citations ci-dessus et sur quelques considérations de la
première méditation cartésienne, que la réduction
phénoménologique consiste pour le moi dans la suspension de tout
jugement ou toute croyance sur le monde, de sorte que, au-dessus du moi de
l'attitude naturelle qui exprime naïvement des jugements sur l'être
du monde objectif, soit placé le moi pur qui observe la vie de la
conscience du moi `naturel' et, dans l'analyse transcendantale, décrit
tout juste le rapport dans lequel l'ego transcendantal
appréhende le moi `naturel' ou le moi empirique. Il y a chez Husserl
plusieurs sortes de réduction, mais leurs différences consistent
en nuances, et entreprendre de les distinguer ici dépasserait le cadre
de cette analyse.
Qu'il suffise ici d'indiquer qu'à la réduction
phénoménologique qui suspend tout jugement d'être ou
disqualifie l'existence du monde extérieur fait suite la
réduction transcendantale qui conduit à l'ego
transcendantal, lequel est une instance qui analyse le rapport du moi
phénoménologique pur au moi naturel et décrit les
vécus purs du moi phénoménologique.
18E. Husserl, Méditations
cartésiennes, op. cit., p. 24. 19 Ibidem, p.
33.
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La sphère de la phénoménologie
transcendantale est donc, comme on l'a déjà laissé
entendre ci-dessus, celle des vécus `réduits' du moi, celle du
moi qui ne fait que décrire ses actes ou vécus intentionnels,
sans le moindre intérêt pour la position du monde qui est parfois
contenue dans ses vécus directs. Elle est par la suite
désignée par Husserl comme sphère de la
`primordialité', c'est-à-dire comme sphère des
vécus purs du moi comme sujet.
I.2.2. La substitution de l'égologie
solipsiste à l'ontologie
Après avoir expliqué la réduction
phénoménologique non au sens de négation, ni de remise en
doute de l'existence du monde, mais comme mise en épochè
phénoménologique qui interdit absolument tout jugement
portant sur l'existence spatiotemporelle, Husserl opère un retour
radical vers le sujet pour décrire ses états de conscience
intentionnels. C'est une démarche phénoménologique qui
consiste à accorder une importance prépondérante à
l'individu, mieux, et selon l'expression husserlienne, au << moi pur
>>, à l'ego transcendantal.
« La phénoménologie transcendantale,
systématiquement et pleinement développée, déclare
Husserl, eo ipso une authentique ontologie universelle. Non pas une
ontologie formelle et vide, mais une ontologie qui inclut toutes les
possibilités régionales d'existence, selon toutes les
corrélations qu'elles impliquent »20.
Cette ontologie universelle et concrète dont parle
l'auteur des Méditations cartésiennes
présenterait par conséquent, l'univers des sciences, premier en
soi et ayant un fondement absolu. L'ordre des disciplines, soutient-il, serait
le suivant : << d'abord 1'égologie solipsiste, celle de l'ego
réduit à la sphère primordiale ; ensuite viendrait la
phénoménologie intersubjective, fondée sur
l'égologie solipsiste >>21. Si on s'arrête
à ce niveau, on pensera que Husserl n'accorde que la primauté
à l'égologie solipsiste par rapport à l'ontologie telle
qu'il l'entend, mais lorsqu'on s'enfonce dans la profondeur de sa
pensée, on découvre qu'il y a plus. En effet, c'est à la
fin de la quatrième Méditation cartésienne que Husserl
développe de la manière la plus claire la thématique de
l'idéalisme transcendantal qui est la solution possible au
problème de la théorie de la connaissance, c'est-à-dire au
problème que devait résoudre chez Descartes la théorie
de
20 E. Husserl, Méditations
cartésiennes, op. cit., p. 249.
21 Ibidem, p. 250.
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la véracité divine. A la place de Dieu, il y a
en effet pour Husserl l'ego transcendantal, dans lequel se constituent
tout sens et tout être imaginables. Ce qui permet donc de jeter un pont
entre le transcendant et l'immanent, c'est la théorie de la conscience
constituante : l'être se révèle comme une formation de la
subjectivité ontologique et l'explicitation de l'ego par
lui-même, l'égologie, est en même temps ontologie. Il y a
donc non seulement une identification de l'égologie à
l'ontologie, mais surtout une substitution de l'une à l'autre. Car, la
voie qui mène à une connaissance des fondements derniers, au plus
haut sens, c'est-à-dire à une science philosophique, affirme
Husserl, « est la voie vers une prise de conscience universelle de
soi-même, et embrasse toute science authentique, responsable
d'elle-même >>22. Dès lors, il se trouve
qu'il y a ici une substitution de l'égologie à l'ontologie, et
par là même, l'oracle delphique du « connais-toi
toi-même >> se trouve justifié et acquiert un sens
nouveau23. La science positive est une science de l'être qui
s'est perdu dans le monde. Il faut d'abord perdre le monde par
l'épochè, pour le retrouver ensuite dans une prise de
conscience universelle de soi-même.
De là découle le sens fondamentalement nouveau
de l'idéalisme transcendantal husserlien, car, à la
différence de l'idéalisme kantien, Husserl ne croit pas «
pouvoir laisser ouverte la possibilité d'un monde nouménal
(le monde des choses en soi), fut-ce à titre de concept limite
>>24. Pour Husserl, en effet, souligne Bertrand Bouckaert, il
n'y a pas de réalité absolue qui viendrait de l'extérieur
limiter les pouvoirs constituants de l'ego transcendantal, ce qui
implique du même coup l'illimitation de la sphère
égologique25.
En somme, nous pouvons rappeler que c'est dans les
Méditations cartésiennes que Husserl nous déploie
sa véritable pensée phénoménologique. Dans ce livre
qui retrace son itinéraire philosophique, l'auteur, en emboîtant
le pas à Descartes, nous invite à faire abstention de tout ce que
nous savons sur le monde et à revenir des discours et opinions «
aux choses mêmes >> telles qu'elles apparaissent. En d'autres
termes, il faut mettre en épochè toutes nos
préoccupations touchant le monde extérieur et revenir à
nous-mêmes. Cette attitude nouvelle qui implique une mise entre
22E. Husserl, Méditations
cartésiennes, op. cit., p. 251.
23 Idem.
24 Ibidem., p. 172.
25 B. Bouckaert, L'Idée de l'autre. La
question de l'Idéalité et de lAltérité chez
Husserl., Springer, 2003, p. 115.
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parenthèses du monde extérieur traduit en fait
que la phénoménologie est une conversion du regard qui devra, au
lieu de se diriger vers l'être ou l'altérité, faire un
retour radical sur soi-même afin d'observer la manière dont notre
conscience saisit la structure intime des choses, leur eidos (forme),
leur essence. D'où la définition de la
phénoménologie comme d'une part << science eidétique
» ou science des essences, et d'autre part, elle est perçue comme
une auto-méditation égologique.
Cela dit, la phénoménologie transcendantale de
Husserl, parce qu'elle accorde le primat au moi, à la conscience
intentionnelle du sujet, se mue en une égologie solipsiste, selon ses
propres termes. Elle disqualifie ipso facto l'ontologie fondamentale,
comme pensée de l'être. Cette disqualification de l'ontologie
fondamentale va donc conduire Martin Heidegger, qui a été
longtemps assistant avant de devenir successeur de Husserl à <<
déconstruire » l'approche de Husserl et à prendre une
orientation plutôt ontologique de sa description du Dasein.
Heidegger ne désavoue pas la maxime husserlienne du
retour << aux choses mêmes », mais son questionnement est en
quelque sorte antérieur à celui de son maître Husserl. Ce
dernier présuppose une conscience susceptible de saisir des
phénomènes ; en ce sens, il s'inscrit dans la lignée de
Descartes et de Kant qui privilégient le cogito et l'ego
transcendantal. Heidegger, de son côté va chercher son point
de départ en deçà même de la conscience et du
phénomène. S'il effectue, lui aussi, un retour aux choses, c'est
pour s'interroger sur le fait qu'il y ait des choses, que ces choses soient
là, et là où elles sont. Et c'est dans ce
là que réside tout le problème de
Heidegger26. Dès lors, la question fondamentale devient, non
plus celle de l'ego ou de la conscience, mais surtout celle de
l'être, question de l'ontologie fondamentale dont la réponse est
imprimée dans l'existence même du Dasein, le là de
l'être. Certes, Heidegger est influencé par la notion d'existence
de Kierkegaard et la méthode phénoménologique de Husserl,
mais, ces notions reprises sont dotées d'une autre force. Il
décrit l'homme dans son existence et utilise la méthode
phénoménologique, mais tâchera de nous libérer de
l'anthropologie religieuse de Kierkegaard et de l'engluement égologique
de Husserl. C'est la raison pour laquelle il s'avère nécessaire
de reprendre, et de fond en comble, le problème de l'être au sens
de l'exister du Dasein.
26 J.-A. Barash, Heidegger et son siècle.
Temps de l'être, temps de l'histoire, PUF, Paris, 1995, p. 22.
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