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Politiques de gestion rationnelle des ressources naturelles non renouvellables au bénin: cas de l'exploitation des graviers de la commune de dogbo (au bénin)

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par DATO Prudence et FLIFLI Vincent
UAC Bénin - Maîtrise Sciences Economiques, option Economie. 2008
  

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1.2. Méthodologie de la recherche

L'étude se portera sur une démarche descriptive, quantitative, et analytique. Afin de pouvoir évaluer les externalités et proposer des alternatives en matière de développement durable, la population à étudier est constituée de toute personne exerçant l'activité d'exploitation de gravier dans la commune de Dogbo, des habitants de l'arrondissement de Dévé et de toute autre personne n'exerçant pas cette activité d'extraction de graviers mais ayant connaissance du domaine et pouvant fournir des informations susceptibles de nous aider à mieux cerner le phénomène.

1.2.1. Choix du cadre de travail 1.2.1.1. Justification du choix du cadre

L'étude porte sur l'exploitation des graviers dans la commune de Dogbo précisément dans l'arrondissement de Dévé où l'exploitation est plus effective et les autres arrondissements voisins qui ont des gisements non exploités. C'est pour éviter que les sites de la commune de Dogbo où l'exploitation de graviers est intense ne subissent le même sort

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

d'épuisement rapide que les autres disparus, et pour essayer d'inscrire l'exploitation de ces sites dans l'optique d'un développement durable, que nous avons choisi de mener des recherches dans la commune de Dogbo.

De plus, dans une présentation sur « les opportunités d'investissement au Bénin » au Congrès Africain - BPW - Cotonou 9 - 11 août 2007, la commune de Dogbo est la seule localité à avoir l'activité de graviers comme activités porteuses de développement. C'est d'ailleurs la première activité en plus du palmier à huile. Il est à noter que nous avons une parfaite connaissance du cadre pour y avoir vécu longtemps. La zone d'étude est limitée à la seule commune de Dogbo compte tenu de nos contraintes financières. Néanmoins le constat reste à quelques exceptions près, le même dans les communes voisines du département.

Il va s'en dire que les résultats pourront inspirer d'autres recherches portant sur le gravier dans d'autres localités.

1.2.1.2. Présentation de la commune de Dogbo

La Commune de Dogbo est située au sud-ouest de la République du Bénin, et plus précisément au sud du département du Couffo. Elle est limitée au sud par les Communes de Lokossa et de Bopa, au nord par les Communes de Lalo, Toviklin et Djakotomey, à l'est par les Communes de Lalo et Bopa et à l'ouest par la République du Togo. Elle s'étend sur 375 km2 et fait partie de la zone géographiquement homogène dénommée : "plateau Adja" avec une altitude moyenne de 80 mètres.

La Commune de Dogbo comprend cinquante-deux (52) villages répartis entre sept (07) Arrondissements, à savoir : Ayomi, Dévé, Honton, Lokogohoué, Madjrè, Tota et Totchangni. La ville de Dogbo-Tota ou Tota est le Chef-lieu de la Commune.

La Commune de Dogbo jouit d'un climat du type subéquatorial caractérisé par de faibles écarts de température, avec une moyenne de 27° C sur l'année. Les précipitations annuelles fluctuent autour de 1100 mm, avec quatre saisons, à savoir:

-une grande saison pluvieuse de mars à juillet, -une petite saison sèche d'août à septembre,

-une petite saison des pluies de septembre à novembre, -une grande saison sèche de décembre à mars.

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dans la commune de DOGBO.

On note de plus en plus des perturbations climatiques qui se traduisent par une irrégularité et un retard dans l'installation des pluies de la grande saison et une réduction de la petite saison.

La Commune de Dogbo dispose d'une variété de sols. Les sols dominants sont:

-les sols ferralitiques faiblement dessaturés sur matériaux argilo-sableux remaniés et de grès sur sédiment crétacé,

-les sols ferralitiques faiblement dessaturés sur sédiment meuble argilo-sableux du continental terminal,

-les sols hydromorphes.

La végétation, autrefois faite de savanes arbustives ou arborées, est de nos jours essentiellement dominée par le palmier à huile, les graminées et quelques reliques de forêts dont la plus importante est la forêt classée de Dogbo Ahomey, s'étendant sur une superficie ne dépassant que quelques hectares.

La population de la commune de Dogbo est de 76.947 habitants4 contre 63.722 en 1992, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 1,90%. Ce taux d'accroissement qui se situe largement en dessous de la moyenne nationale (3,23%) s'explique par le fait que Dogbo est une commune d'émigration.

De plus la commune de Dogbo, dans une certaine mesure est d'une importance non négligeable dans le département du Couffo avec un poids démographique représentant 14,67% de la population totale du département qui est de 524.586 habitants (RGPH 2002).

Selon le Service de l'état civil de la Mairie de Dogbo, la population en 2008 (janvier 2008) est estimée à environ 91.879 habitants.

La densité de peuplement est de 161,6 habitants/km, faisant ainsi de Dogbo une commune très peuplée avec une forte pression sur le foncier.

Les femmes représentent 52,5% de la population et les hommes 47,5%; d'où un taux de masculinité de 90,5%. Ce taux est le plus élevé de tout le Couffo qui est un département de forte émigration féminine.

4 INSAE 2003

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Cette population est majoritairement constituée d'Adja (plus de 93% de la population). On rencontre aussi quelques ethnies minoritaires tels que les Sahouè, les Kotafon, les Fon et les Mina.

L'économie de la Commune de Dogbo est assez dynamique avec un taux d'activité de la population estimée à 70,67%. Bien que l'agriculture soit la principale source de richesse, elle n'emploie que 33,03% de la population active qui se trouve plus concentrée dans le commerce (36,40%). L'agriculture est du type traditionnel essentiellement, spécialisée dans la production vivrière pour laquelle le maïs reste la culture principale. La houe et la machette constituent les principaux outils de travail du sol.

En dehors de l'agriculture, l'économie de la Commune de Dogbo est dominée par le commerce et l'artisanat. Le transport et l'exploitation des carrières occupent également une partie de la population active et procurent de revenus à quelques ménages.

Dans les différentes branches, les acteurs opèrent presque tous dans le secteur informel ; ainsi, on ne dénombre dans toute la commune que sept (7) entreprises immatriculées au registre du commerce dont six (6) du secteur tertiaire. Cette situation hypothèque gravement la santé financière de la commune dont le budget est, de ce fait, réduit pour l'essentiel aux droits de place et à la rente provenant de l'exploitation des carrières de graviers.

De façon générale, l'importance des activités non agricoles est difficilement quantifiable faute de données statistiques.

Au niveau des indicateurs qui mesurent le niveau de la pauvreté, la commune de Dogbo présente une Incidence de pauvreté (P0 en %) de 39,5 ; l'Indice de profondeur (P1) est de 0,084 ; l'Indice de sévérité (P2) est de 0,027 et P1/P0 (en % du seuil de pauvreté) est de 21,2. (OCS, Rapport Départemental sur les OMD au Bénin, 2007)

La commune de Dogbo a le déficit de dépense des pauvres la plus faible (21,2%) mais une incidence qui avoisine les 40% (INSAE, EMICOV, 2006).

Les indices de pauvreté humaine (IPH) de la commune de Dogbo en 2006 se caractérisent par : une probabilité de mourir avant 40 ans (en %) de 34.7 ; un taux d'analphabétisme des adultes (15 ans et plus) de 50.9; un pourcentage de population n'ayant pas accès à l'eau potable de 8,1 ; une insuffisance pondérale de 14,4 ; un indice du niveau de

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vie décent de 11.3 et un IPH (en %) de 38.8. (OCS, Rapport Départemental sur les OMD au Bénin, 2007)

1.2.2. Modélisation.

1.2.2.1. Echantillonnage, méthode de collecte et types de données.

Dans le cadre de l'enquête relative à l'explication de l'évolution du volume d'exploitation, nous avons choisi comme unité statistique de la population "un individu propriétaire exerçant l'activité d'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo". Un individu vivant à DEVE représente l'unité de la population relative à l'évaluation d'externalités. En outre, afin de mieux comprendre le secteur de graviers pour une meilleure analyse, nous avons mené une série d'entretien au niveau des exploitants de toutes catégories et au niveau de toutes autres personnes ayant connaissance du domaine d'exploitation de graviers.

Compte tenu du temps et des moyens matériels et financiers dont nous disposons pour mener cette recherche, nous nous sommes limités à une taille d'échantillon de 203 individus pour toute l'enquête, dont 105 pour la MEC, 48 pour les exploitants propriétaires et 50 pour les entretiens. Les données relatives à l'évolution du volume d'exploitation sont celles concernant les volumes trimestriels de graviers sortis de Dévé de la période allant du premier trimestre de l'an 2001 au troisième trimestre de l'an 2008.

Parmi les 105 individus de la MEC, 66 sont proches des voies dégradées et sont habitués aux milieux d'exploitation tandis que 39 sont dans des maisons qui y sont peu éloignées.

L'exploitation se fait sur trois zones, ce qui a amené à interroger 16 exploitants propriétaires par zone pour les 48 exploitants propriétaires interrogés. Les personnes avec qui on a eu d'entretien sont les autorités de la Mairie de Dogbo, de l'arrondissement de Dévé, des responsables du collectif des artisans miniers, des cadres de DG/Mines, de OBRGM, des entrepreneurs, les commerçants de graviers à Cotonou et à Porto-Novo.

Les différentes enquêtes ont été effectuées par administration directe de questionnaire, d'une durée de 30 minutes par personne sur le site. Toute fois, il faut noter que l'observation directe a servi à expliquer un certain nombre de comportements adoptés par la population, ainsi que les dommages.

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Au niveau de la MEC, la plupart des enquêtés connaissent bien le degré de dégradation des sites d'exploitations, des voies et des risques d'accident de l'exploitation du gravier dans l'arrondissement de Dévé, ce qui a facilité l'exercice d'évaluation contingente.

De plus, toute une série d'illustrations de l'impact de cette exploitation sur la santé des exploitants, des populations riveraines, sur les voies et le sol, ont aidé les individus interrogés à émettre et à valoriser leurs préférences.

La question posée était la suivante: «Quel montant maximum consentirez-vous à payer par an dans la mise en oeuvre de la politique visant à améliorer l'exploitation des carrières de graviers à Dévé?» Si la réponse est nulle, on demande quelles sont les raisons du refus de paiement (manque d'information, indifférence, refus du principe de paiement, crainte de payer pour l'autre, etc.).

Cette étude part des données relatives à l'activité d'exploitation des ressources naturelles non renouvelables, notamment les graviers de la commune de Dogbo pour montrer qu'il y a une mauvaise exploitation afin de proposer une politique de gestion efficiente du secteur.

Pour ce faire, on a étudié de façon sommaire la manière dont l'exploitation de gravier est faite à Dogbo à travers l'analyse du volume d'exploitation et de ses déterminants, pour identifier les facteurs qui expliquent cette mauvaise exploitation.

La mesure des externalités est faite par la méthode d'évaluation contingente (MEC) afin de pouvoir proposer aux autorités, des outils de prise de décisions politiques en terme d'arbitrage en matière de tarification pouvant permettre la diminution de l'éventail des dommages causés par l'activité. Toute chose étant égal par ailleurs, ceci permettra un assainissement du secteur qui passe nécessairement par la discipline de ses acteurs.

Par ailleurs des variables socio-économiques ont été prises en compte en vue de mesurer leur influence sur le CAP.

1.2.1.2. Description de la MEC

Ce paragraphe décrit, le déroulement de l'étude par la MEC.

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1.2.1.2.1. Identification du changement de qualité environnementale que l'on cherche à valoriser

Du point de vue de la théorie économique, le changement de qualité environnementale que l'on étudie se traduit par une variation du niveau de bien-être des personnes concernées par le changement. Cette étude cherche à estimer la valeur accordée par la société à une mesure visant à corriger les dommages environnementaux dus à l'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo.

La variation de bien-être liée à la mise en oeuvre de la mesure se classe dans l'un des trois cas suivants :

-Augmentation du niveau de bien-être si la personne interrogée estime que cette mesure est « bonne » pour elle et est favorable à sa mise en oeuvre. Une personne qui voit son utilité augmenter est parfois qualifiée de « gagnante ».

-Diminution du niveau de bien-être si la personne interrogée juge qu'elle sera dans une « moins bonne situation » en raison de la mise en oeuvre de la mesure (car cette mesure amoindrirait le profit qu'elle tire de l'exploitation du gravier). Une personne qui voit son utilité diminuer est parfois qualifiée de « perdante ».

-Aucune variation de bien-être si la personne interrogée est indifférente en ce qui concerne la mise en oeuvre de la mesure.

L'objectif de la méthode d'évaluation contingente est de traduire ces variations de bien-être en une mesure monétaire. Le premier cas (variation positive du niveau de bien-être) signifie que la personne est prête à payer pour bénéficier de la mesure qui augmente son bienêtre. Le consentement à payer est défini précisément comme la somme d'argent qui laisse la personne indifférente entre le statu quo (avec un revenu inchangé) et le nouveau niveau de qualité (supérieur au précédent) avec un revenu réduit de cette somme. Ce consentement à payer est la mesure monétaire de la variation de bien-être engendrée par le changement de qualité environnementale.

Il est à noter, que le consentement à payer est l'une des manières d'estimer la valeur d'un bien ou d'un service environnemental. C'est la mesure appropriée lorsque l'évaluation contingente propose aux personnes interrogées d'acheter un bien (par exemple, une amélioration de la qualité de l'environnement).

Par contre, le consentement à recevoir est le concept théorique approprié quand l'évaluation contingente demande aux personnes interrogées de renoncer au bien étudié. Il

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peut correspondre par exemple à un dédommagement pour compenser la présence d'une usine d'incinération d'ordures ménagères à proximité du lieu de résidence des personnes interrogées.

Dans la plupart des études, c'est le consentement à payer qui est utilisé. En effet, il est généralement très difficile d'obtenir des valeurs fiables avec des questions portant sur le consentement à recevoir, en raison notamment de comportements stratégiques de la part des personnes interrogées.

1.2.1.2.2. Détermination de la population concernée

Une fois que le changement de qualité environnementale que l'on étudie a été déterminé, il est nécessaire de définir la population concernée par ce changement. Cette information est indispensable pour constituer la base de sondage, c'est-à-dire la liste des personnes susceptibles d'être interrogées au cours de l'enquête.

C'est dans l'objectif d'obtenir un échantillon représentatif de la population qui est plus concernée par les effets négatifs de l'exploitation des graviers, que nous avons choisis l'arrondissement de Dévé. Ce choix se justifie selon nos constats par le fait que, d'une part, ce soit dans cet arrondissement que l'exploitation est effective dans la commune. D'autre part, dans cette commune, ce sont les habitants de Dévé qui souffrent le plus des nuisances causées par l'exploitation de graviers.

La population choisie à ce niveau est l'ensemble des individus vivant à Dévé dans la mesure où chaque individu vit les nuisances individuellement. Compte tenu des contraintes financières et de temps, la taille de l'échantillon retenue pour cette étude est de 105 individus dont 66 sont proches des voies dégradées et sont habitués aux milieux d'exploitation tandis que 39 sont dans des maisons qui y sont peu éloignées. Les individus enquêtés ont été sélectionnés de façon aléatoire.

1.2.1.2.3. Rédaction du scénario d'évaluation contingente

Le scénario se retrouve en annexe1 au niveau du questionnaire B (MEC).

Il faut noter que les différents modes choisis ainsi que les informations fournies dans le scénario ont pour objectif entre autres :

- de rendre neutre la description du scénario ;

- de faire une description suffisante pour assurer la bonne compréhension ;

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- de permettre aux personnes interrogées de révéler la valeur qu'elles accordent au changement de qualité environnementale.

1.2.1.2.4. La question de valorisation

Il existe quatre (04) différents modes de révélation de la valeur à savoir : la question ouverte, la question fermée, le système d'enchères et la carte de paiement.

La présente étude, a adopté la question ouverte. Ce choix est issu de la comparaison des différents modes.

En effet, la question ouverte fournit le plus d'information sur le consentement à payer de la personne interrogée. Cela signifie que, pour une même taille d'échantillon, la question ouverte fournit l'estimation la plus précise de la valeur accordée au bien, en supposant que toutes les personnes répondent honnêtement. Néanmoins, cette hypothèse est peut être forte dans la mesure où les personnes qui souhaitent une amélioration de la qualité du milieu peuvent indiquer une valeur plus élevée que leur consentement à payer réel afin d'influencer la décision de mettre en oeuvre une mesure permettant l'amélioration du milieu.

De plus, elle a une facilité de mise en oeuvre, exigeant un faible échantillon, et n'ayant aucun risque d'ancrage.

Mais néanmoins, elle présente quelques limites dont : la faible incitation à la révélation, un effort cognitif élevé, la présence souvent d'un nombre élevé de valeurs nulles ainsi que de non-réponses.

En résumé, la question ouverte permet d'obtenir une même précision qu'une question fermée à partir d'un échantillon de plus faible taille. Les informations sur le consentement à payer sont obtenues directement. Le consentement à payer moyen peut ainsi être calculé directement par une simple moyenne empirique.

En revanche, la question ouverte n'incite pas les personnes interrogées à révéler honnêtement la valeur qu'elles accordent au bien environnemental étudié. Par ailleurs, elle favorise la non-réponse à la question sur le consentement à payer dans la mesure où il est plus difficile de répondre à cette question qu'à une simple question « oui/non ».

Dans notre étude, nous avons privilégié, la simplicité de mise en oeuvre et de traitement statistique et une faible taille d'échantillon. Ceci nous a amené à adopter la question ouverte.

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1.2.1.2.5. Les autres questions

Il est important de prévoir l'inclusion de questions socio-économiques dans le questionnaire. En particulier, les variables suivantes se sont souvent révélées être des bons prédicteurs de l'acceptation de payer et du niveau du consentement a payer : le niveau de revenu, l'age, la profession, et le nombre de personnes en charge. De plus d'autres variables pertinentes et spécifiques a l'étude sont prises en compte : genre, niveau d'instruction, situation matrimoniale, sensibilité, nombre d'accident ou de risque d'accident et la notion de développement durable.

Dans le calcul du consentement à payer au maximum moyen par individu et par an, il sera question de considérer des CAP strictement positifs et les vrais zéros (sans les faux zéros).

Pour identifier ces vrais et faux zéros, un ensemble de choix est proposé dans la réponse à la question de suivi. (Voir annexe1)

Les raisons 2, 3, 6, 9 et 10 correspondent à des vrais zéros, les autres à des faux zéros.

1.2.3. Spécification du modèle

Il s'agit d'utiliser l'approche statistique, ou l'approche économétrique de régression multiple d'une hypothèse à une autre.

1.2.3.1. Evolution de l'exploitation du gravier

Pour analyser l'évolution de l'exploitation du gravier dans le temps, nous avons considéré l'équation linéaire suivante : Z= aT + b avec Z le volume trimestriel de graviers sorti de Dévé, et T le temps exprimé en trimestre, a le coefficient de régression et b la constante.

Pour estimer le paramètre de ce modèle, un ajustement par la méthode des moindres carré ordinaire (MCO) est fait. La pente de la droite d'ajustement qui traduit la relation entre le volume d'exploitation et le temps, sera analysée.

1.2.3.2. Analyse des déterminants de l'exploitation

Pour analyser les déterminants de l'exploitation, il est question d'un modèle de régression linéaire. Ce modèle est de la forme : (1) Y = XA+U,

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Y est le volume mensuel exploité de graviers, X est un vecteur de variables susceptibles d'affecter l'exploitation du gravier, A le vecteurs des coefficients et U le terme d'erreur.

Pr ix de cession

ancienneté

X nombre de personnes en charges Bénéfices

Exigeances de normes

Coûts d ' exploitation

La forme fonctionnelle retenue pour l'équation (1) est donc la suivante :

VOLEXPLOIT = c(1) + c(2)* PRIX + c(3)*ANCIEN + c(4)* NOMBRE + c(5)*REVENU + c(6)* EXIGE + c(7)*DEPENSE.

VOLEXPLOIT : c'est le volume mensuel exploité de graviers.

PRIX : C'est le prix de cession du m3 de gravier dans le mois.

ANCIEN : C'est l'ancienneté dans le domaine de l'exploitation de graviers.

NOMBRE : c'est le nombre de personnes en charge.

REVENU : c'est le bénéfice mensuel tiré de l'exploitation de graviers.

EXIGE : c'est l'exigence de normes. C'est une variable dummy introduite pour voir si les normes ou formalités administratives sont trop contraignantes ou non. EXIGE = 1 signifie que les contraintes sont élevées et 0 si non.

DEPENSE : C'est l'ensemble des dépenses mensuelles effectuées par le propriétaire au cours de l'exploitation.

1.2.3.3. Modélisation du CAP

Considérons le programme primal d'une personne enquêtée qui maximise sa fonction d'utilité U pour un vecteur de prix P et un niveau de revenu Yo donnés. Son programme s'écrit de la façon suivante:

Max U (x,Qo, m)

x > o Px <Yo

x est le vecteur des biens privés et m décrit ses caractéristiques (âge, genre, revenu, niveau
d'instruction...); Qo désigne la politique environnementale (réparation des dommages du à
l'exploitation des carrières de graviers causés à l'environnement ) en vigueur. Ce programme
admet une solution qui est la fonction d'utilité indirecte Vo = V (P,Yo, Qo, m). Elle donne le
niveau maximum d'utilité qui peut être atteint compte tenu des prix et des revenus de la
personne interrogée. Ses caractéristiques et la politique environnementale en vigueur
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interviennent en tant que paramètres de cette fonction. L'amélioration de la qualité ou d'une nouvelle politique environnementale se traduit, toutes choses étant égales par ailleurs, par une augmentation du niveau d'utilité qui atteint V1 tel que: V1= V (P,Yo, Q1, m), V1 Vo Où Q1 désigne la nouvelle politique de l'amélioration de la qualité de l'environnement. Si la situation initiale désigne la situation de référence, le Surplus Compensateur (SC) fournit un équivalent monétaire de cet accroissement. Il est défini par:

Vo = V (P,Yo - SC, Q1, m) Le Consentement A Payer (CAP) est égal au Surplus Compensateur, c'est-à-dire la diminution de revenu qui permet de conserver le niveau initial d'utilité lorsque la nouvelle politique est mise en place. Il dépend donc des prix, du revenu, de la politique environnementale et des caractéristiques socioéconomiques.

En introduisant une variable aléatoire & nous spécifions le modèle économétrique de la façon suivante:

CAP* = f( P,Yo,Qo, Q1, m ) + å

Au cours de l'enquête, les personnes interrogées annoncent une valeur positive ou nulle du CAP. Pour certaines, la valeur zéro traduit effectivement une valeur nulle de l'exploitation de graviers tandis que pour d'autres, il peut s'agir d'un rejet de la question posée et correspond à un faux zéro.

L'information obtenue ne permet pas de classer les réponses en catégories plus homogènes; ainsi, on a fait l'hypothèse que les réponses strictement positives révélaient le CAP, ce qui conduit à retenir un modèle Tobit avec CAP* comme variable latente.

Cette variable peut être positive ou négative alors que le CAP est positif ou nul CAP = CAP* si CAP* > 0 et CAP = 0 si non

Le CAP désigne la valeur monétaire qu'accordent les personnes interrogées à la qualité de l'exploitation de graviers. Le modèle est estimé par la méthode du maximum de vraisemblance (Maddala, 1983).

Les variables explicatives du CAP sont les suivantes : Age, Nombre, Genre, Niveau, Revenu, Durable.

CAP = Consentement A Payer maximal

Durable = Connaissance ou non de la notion du développement durable. C'est une variable Dummy = 1 si le degré de connaissance est élevé ou très élevé, 0 sinon (peu ou pas du tout) ; Genre = Exprime le sexe. Le Genre est une variable binaire, les hommes sont représentés par 0 et les femmes par 1. Les hommes étant les plus actifs dans le domaine d'exploitation et plus responsables vis-à-vis des dommages environnementaux, ils devraient par conséquent être plus prêts à payer pour l'amélioration de la qualité de l'environnement. Le signe attendu est le signe positif ;

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Revenu = C'est le revenu mensuel de l'enquêté ; un signe positif est attendu ;

Niveau = C'est le niveau d'instruction considéré comme la variable la plus fondamentale dans la prise de conscience à l'égard des problèmes environnementaux, voire leur demande de protection. C'est une variable dummy qui prend 0 pour les non-instruits, 1 pour le niveau primaire, 2 pour le niveau secondaire et 3 pour le supérieur ;

Nombre = Nombre de personnes en charge ;

Age = Exprime l'âge de l'enquêté au moment de l'interview. L'âge de l'enquêté est un indicateur pertinent dans l'appréciation du comportement des individus à appréhender les dommages causés par l'exploitation de carrière de graviers. Le signe attendu pour cette variable est le signe positif car les plus âgés devraient être plus informés de l'impact négatif de l'exploitation sur les populations et sur l'environnement; il est divisé en 5 classes d'âge par ordre croissant.

1.2.3.4. Source des données

Les données nécessaires de cette étude sont les informations primaires recueillies grâce à trois enquêtes : une enquête auprès des exploitants (propriétaires et ouvriers), une autre auprès des administrations locales et auprès des structures gouvernementales comme MMEH, DG/Mines, OBRGM ; et une troisième plus approfondie auprès de la population de Dévé, pour s'enquérir des effets réels.

Pour l'enquête auprès des exploitants, nous avons fait recours à une méthode d'échantillonnage basée sur des critères tels que : la zone d'exploitation, l'ancienneté dans le domaine d'exploitation (3 années selon le collectif), l'importance du volume de gravier exploité ou de l'espace d'exploitation, etc.

Pour l'enquête auprès des populations, nous avons collecté des données sur les effets sentis en considérant la proximité des lieux plus exposés aux nuisances. Les entretiens auprès des autorités locales et structures gouvernementales sont faits pour s'informer plus des formalités administratives et politiques adoptées par les pouvoirs public et local pour la gestion optimale de l'exploitation du gravier.

L'enquête sur les populations et sur les exploitants est en coupe transversale. 1.2.3.5. Méthode d'analyse

Pour l'analyse de l'évolution de l'exploitation du gravier dans le temps, la croissance sera traduite par la forme d'une pente positive.

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Quant au modèle de régression linéaire multiple, les estimations seront faites sur EVIEWS 5.0. L'analyse de la significativité et le test d'hypothèse lié aux biais seront faits afin de mieux proposer une politique efficace pour améliorer l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo.

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CHAPITRE H : L'EXPLOITATION DU GRAVIER AU BENIN

2.1. Aperçu général sur l'exploitation du gravier 2.1.1. Evaluation des réserves

Les travaux de recherche ont permis d'identifier des gisements de graviers dans les départements du ex-Mono, de l'Atlantique et de l'Ouémé. Les gisements les plus développés se trouvent dans la partie occidentale et méridionale du plateau de Bopa, plus précisément dans la région de Sè (localités de Gbéji-Sohoumè, Hozo, Haindé, Ouando et Drè), en bordure de la vallée du Mono où une évaluation sur une superficie de 6km2 a donné une réserve de 13081000 m3 (MMEH, 1992).

Il en existe également dans la région de Lokossa puis au Sud-Ouest d'Aplahoué où les dépôts sont plus étendus, mais non encore évalués.

Les extensions de graviers et galets sous la terre de barre seraient très importantes dans toute la région de Sè-Comè où toutefois l'exploitabilité se limiterait aux zones topographiques basses là où seulement la couverture de la terre de barre demeure la plus faible. Ainsi, les zones d'intérêt seraient le front méridional du plateau d'âge pliocène-pléoistocène ou Continental Terminal des anciens géologues, et tous les secteurs topographiquement bas. A Sè les graviers se présentent surtout comme des lentrilles de types fluvio-lagunaires dont les extensions apparaissent limitées. (AFFOUDA, 2004)

Dans le département de l'Atlantique les gisements du secteur Zinvié (Zinvié-Sèdji) identifiés sont de petites tailles et peu intéressant pour une exploitation économiquement rentable (A. AGUIDI et al, 1984). Les teneurs de graviers sont très faibles (teneur 25 %) dans une matrice sablo-argileuse par endroit indurée.

D'autres indices et gisement de graviers ont été signalés (SLANSKY, 1962 ; IRB, 1987) à Abomey-Calavi, Godomè dans l'Atlantique, Sakété et Onigbolo dans le département du plateau, Porto-Novo dans l'Ouémé, Covè et Zagnanado dans le Zou.

Faut-Il noter que c'est dans le département du Mono-Couffo, qu'il existe les plus importants gisements de graviers (Sè, Gbédji, Sohoumè, Hozo, Haindé, Oumako, Lokossa, Djakotomey, Dogbo, Drè).

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dans la commune de DOGBO.

Leur exploitation anarchique engendre des effets néfastes sur l'environnement. Il faudra donc contrôler cette exploitation de graviers.

2.1.2. Description de l'exploitation du gravier.

L'exploitation de gravier dans les régions de Comè, Sè et alentours est artisanale : elle se fait à la pelle, à la pioche et au tamis. La production varie entre 6 et 20 mètre-cube par jour et par exploitant et est fonction des moyens mis en oeuvre (DG/Mines, 1999).

L'exploitation comporte quatre phases à savoir le décapage, l'extraction, le tri et le lavage à l'aide respectivement de bulldozer et de moto-pompe. De façon générale, les conditions de travail sont pénibles, notamment pour l'exploitation artisanale. La plupart des opérations se déroulent sans assistance technique. On assiste souvent à un écumage des gisements ou à l'enfouissement de niveau plus riches mais plus profonds. Une rationalisation des exploitations s'impose, pour un développement durable de la filière. C'est dans ce cadre que des actions d'organisation et de formation sont entreprises par l'administration minière.

2.1.3. Les politiques de restauration.

Les zones d'exploitation artisanale de graviers présentent des effets sur l'environnement :

Parmi ces effets, on peut citer :

- la présence de petits monticules de rebus dont l'érosion par les eaux de ruissellement stérilise par recouvrement les terres agricoles et provoque aussi l'ensablement des plans et cours d'eau ;

- la présence des trous d'excavation parfois couverts d'herbes constitue des risques de dangers permanents aux populations et aux animaux. Les terres agricoles s'amenuisent à cause des espaces occupés par les carrières mais également par la dégradation des surfaces cultivables du fait de l'érosion des rebus.

Pour résoudre ces problèmes, l'Etat a procédé à travers le projet de restauration des sites d'exploitation de graviers dans les départements du Mono et du Couffo, la restauration de 14 hectares. Cet projet de type public (DG/Mines) financé par le budget national est mise en oeuvre courant la période 2003-2006.

Des arbres sont plantés sur les terres restaurées et mis à la disposition des communautés.

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2.1.4. L'Importance du gravier 2.1.4.1. Utilisation

L'utilisation principale des graviers est la construction et dépend de la taille des éléments constitutifs. Ainsi, on peut distinguer :

- le tout venant (mélange de gravier et de sable) qui peut être utilisé dans la construction des routes (terrassement, remblais et bitumage) ;

- Le grain de farine (diamètre allant de 0.5mm à 2mm) pour les travaux d'hydrauliques et la construction des dalles ;

- le grain de riz (diamètre allant de 2mm à 4mm surtout employé dans la construction de dalles très résistantes et non fissurées ;

- le gravier 1/15 (diamètre compris entre 4mm et 10mm) pour le béton armé (poteaux et chaînages) ;

- le gravier 15/25 (diamètre compris entre 10mm et 20mm) indiqué pour les fondations des maisons ;

- le gravier 25/40 (diamètre variant entre 20mm et au dessous de 45mm) conseillé pour les fondations dans les marécages pour le pavage des parterres et également dans la lutte contre l'érosion.

De plus, il est à noter que le commerce de graviers assèche les bas-fonds de Cotonou. C'est le cas de la zone de Godomey où s'installent la plus part des commerçants de graviers de Cotonou. A ces lieux, ils possèdent aux lavages des graviers.

La technique consiste à creuser un trou sur la partie nord de ces terrains inondés pour y faire venir l'eau. Les camions déchargent au bord les graviers sales que des manoeuvres étalent ensuite sur de grands grillages posés sur des trépieds. Tandis que l'eau aspirée par une pompe arrose et lave les cailloux, le sable et la boue se déposent sur le sol comblant progressivement le bas-fond. Ces déchets représentent en moyenne 20 % de la quantité de graviers lavés.

Lors de nos entretiens, certains commerçants ont affirmé que la production hebdomadaire moyenne est de 25 m3 de sable et de boue, soit l'équivalent de quatre camions de terre jaune.

C'est donc un système très simple qui comporte beaucoup d'avantages, aussi bien pour les propriétaires des terrains que pour les exploitants de graviers.

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Mais il est fondamentalement important de se demander où est ce que ces commerçants trouveront de l'eau pour laver leurs graviers, quand les bas-fonds vont s'assécher.

2.1.4.2. Revenu procuré

Le revenu procuré par l'exploitation de graviers se situe à trois (03) niveaux à savoir :

-au niveau des exploitants sous forme de salaire ;

-au niveau du collectif des artisans miniers sous forme de prélèvement dans le but de réparer les dommages causés à l'environnement et de contribuer au développement local ; -au niveau de la commune sous forme de taxe sur transport (Comptes administratifs de la commune 2003-2007).

2.1.4.3. Poids social

Selon la situation d'emploi du secteur minier au bénin, contenue dans le document intitulé : "orientations et plan d'actions stratégiques de développement du secteur minier en république du Bénin" l'ensemble des unités artisanales de production de graviers utilisent un personnel permanent effectif moyen estimé à 600, une moyenne annuelle de la main d'oeuvre occasionnelle de 1400. Le total de l'ensemble des personnes employées s'estime à 2000. (Plan Stratégique minier, 2008)

Ceci montre l'importance du secteur de graviers dans la lutte contre la pauvreté à travers la réduction du chômage.

Par ailleurs l'activité d'exploitation de graviers permet la réduction de plusieurs fléaux sociaux notamment l'exode rurale juvénile, l'insécurité, le vol, le trafic des enfants. Elle permet également à la population de se procurer de revenu afin de pouvoir satisfaire les besoins vitaux. Il est à noter qu'en dehors des exploitants, l'exploitation des carrières permet aux transporteurs propriétaires de camions et aux conducteurs de se procurer aussi de revenus importants. A ceux-ci s'ajoute, le groupe des intermédiaires entre l'exploitant et les conducteurs ou les entrepreneurs communément appelés « démarcheurs ».

2.2. L'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo et ses difficultés

La gestion des carrières de gravier est vue de l'extérieur comme une activité qui devait permettre à la commune décentralisé de Dogbo de s'affirmer et s'auto-suffir, du moins en ce qui concerne ses dépenses de souveraineté. Mais au vu des réalités et des performances

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sur le terrain, on remarque que plusieurs difficultés continuent de gangrener le système. Elles sont liées aussi bien à des facteurs internes, qu'externes.

2.2.1. Facteurs internes.

Les facteurs internes sont tous les éléments liés à l'organisation et aux instances qui, quotidiennement, s'occupent de l'activité. Il s'agit ente autre, des groupements d'exploitants ou d'ouvriers et de l'autorité communale.

Il est question essentiellement des contraintes qui s'imposent à toute personne désireuse d'exercer l'activité d'exploitation du gravier à Dogbo. Elles proviennent de la réglementation en vigueur et constituent une difficulté réelle. Trois conditions peuvent ainsi être distinguées à savoir :

-l'acquisition de terre ;

-l'appartenance à un groupement et l'enregistrement au collectif des Artisans miniers ; -les actions de l'Autorité communale ;

-les difficultés propres à l'exploitation ;

2.2.1.1. L'acquisition de terre

La terre est le premier facteur de production nécessaire pour l'exploitation du gravier. Pour s'acquérir d'une terre il existe généralement trois modes : Héritage, Location et Achat.

2.2.1.1.1. L'héritage

Il consiste à exploiter le gravier sur une terre appartenant à un parent et dont on est légitimement propriétaire. C'est le mode le moins courant actuellement.

2.2.1.1.2. L'achat

L'achat consiste à acquérir la terre au près de tierces personnes qui en sont propriétaire afin d'exploiter le gisement qui s'y trouve. Le coût d'acquisition varie mais le montant moyen au cantin (environ 20m sur 20m) depuis quelques années est de 160.000 FCFA. Ce prix varie de 60.000 à 70.000 FCFA en 2001 et de 140.000 à 200.000 FCFA en 2008. C'est le mode le plus utilisé dans un passé récent.

2.2.1.1.3. La location

Cette dernière consiste à laisser temporairement une superficie donnée de terre à une autre personne contre une somme d'argent. Le locataire est ainsi autorisé à exploiter le gravier

40

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contenu dans le sol et à effectuer le remblai au terme de l'exploitation afin de restituer au propriétaire qui peut l'utiliser pour faire de l'agriculture. Il est à noter ici que le contrat n'est pas de durée déterminée, et ceci peut amener l'exploitant à exploiter cette terre autant d'années qu'il voudra. De plus, le remblai n'est souvent pas effectif et ceci est source de dégradation qui pourra être fatal une fois que la zone se transformera en brousse.

Le mode d'acquisition le plus courant est donc la location. Il n'attache pas la personne qui exploite le terrain car dès qu'il finirait de tirer sa substance du sol, il pourrait aller sur un autre terrain. Ce phénomène engendre une exploitation abusive des sols.

2.2.1.2. L'appartenance à un groupement et l'enregistrement au collectif des Artisans Miniers.

Certains exploitants, pour rentabiliser leurs activités, se sont associés en groupements. Ces groupements sont constitués des exploitants au niveau de chaque quartier. Ainsi on a : le Groupement des Artisans Miniers de Gbakehoue (GAM-G), le Groupement des Artisans Miniers de Zohoudji (GAM-Z) et le Groupement des Artisans Miniers de Hadlouhoue (GAM-H). Ces groupements sont réunis au niveau de l'arrondissement pour former le Collectif des Artisans Miniers de l'arrondissement de Deve (CAM-Dévé).

Ces exploitants paient comme taxes par m3 : 1000 FCFA à la Mairie de Dogbo, 250 FCFA pour le collectif dont 150 au groupement et 100 au collectif.

2.2.1.2.1. L'appartenance à un groupement

Elle n'est pas pour autant une condition obligatoire mais s'impose tout simplement parce qu'il y a un nombre d'individus qui aspirent à exploiter du gravier et qui ne disposent pas suffisamment de moyens. En se réunissant, ils deviennent alors plus forts pour faire face au coût d'obtention du permis d'exploitation. Cette pratique se faisait entre temps.

Mais actuellement, la DG/Mines a interdit, ce regroupement collectif pour avoir le permis d'exploitation au profit d'un permis individuel.

Par ailleurs, l'exploitation au sein d'un groupement confère aussi bien des droits et des devoirs à l'exploitant. L'exploitant est en effet tenu de payer une somme de 20.000 comme droit d'adhésion. Dans les taxes que paie l'exploitant, 150 FCFA revient au groupement auquel il appartient dont 125 FCFA de redevances annuelles et 25 FCFA, de frais de fonctionnement.

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Par ailleurs, depuis que les agents de DG/Mines ne viennent plus superviser l'activité d'exploitation des carrières de graviers à Dévé, chaque groupement s'est donné pour mission de surveiller les membres dans la manière dont l'activité se déroule.

2.2.1.2.2. L'enregistrement au Collectif des Artisans Miniers.

Le Collectif des Artisans Miniers est une organisation qui existe au niveau de l'arrondissement de dévé et qui coordonne les activités de tous les exploitants, qu'ils soient en groupements ou individuels. C'est le Collectif des Artisans Miniers de l'arrondissement de Deve (CAM-Dévé).

L'enregistrement à ce collectif devient alors une obligation à tout exploitant, puisqu'il lui confère la légitimité. Il faut ajouter que, tout comme au niveau des groupements, le collectif perçoit une somme de 100 F sur chaque mètre cube vendu.

Ces taxes ainsi payées constituent l'essentiel des fonds qui permettent au collectif d'assurer son fonctionnement, de contribuer à la réparation des dommages causés à l'environnement, et de contribuer au développement de l'arrondissement.

Malheureusement à ce sujet, des problèmes surgissent. Soit les membres ne s'acquittent pas de leurs taxes, soit les fonds cotisés sont détournés par le bureau directeur et des fois, le peu qui est versé pour les dommages causés à l'environnement est utilisé par l'autorité pour des fins non élucidées.

Néanmoins, depuis près de deux ans, cette situation connaît une amélioration grâce à une prise de conscience tant au niveau des exploitants, qu'au niveau des instances de décision.

2.2.1.3. Les actions de l'Autorité communale.

A ce niveau, selon les informations reçues sur le terrain, l'on pourrait dire que les autorités communales ne s'intéressent guère à l'organisation de l'activité d'exploitation de graviers à Dévé. Mais elles se contentent de prendre une taxe de 1000 FCFA par m3, qu'elles justifient comme étant une "taxe sur transport" du gravier. Il faut noter donc qu'aucune mesure n'est encore prise au plan local pour réorganiser ce secteur qui d'une part, contribue énormément (plus de 30%) au budget de la commune de Dogbo. (Comptes administratifs de la commune 2003-2007). D'autre part, ce secteur est le premier pôle d'activités porteuses de développement dans la commune de Dogbo. (Congrès Africain, 2007)

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2.2.1.4. Les difficultés propres à l'exploitation.

Les difficultés d'exploitation sont liées aux différentes étapes d'exploitation des carrières, allant de l'extraction jusqu'à la commercialisation.

L'activité d'extraction comporte trois étapes :

- La première étape est celle qui consiste à utiliser la pioche pour enlever les graviers du sous-sol. Ici, il est à noter que cette étape exige de la force et est destinée aux hommes. Le produit qui y sort passe par un premier tamis pour sortir le « gravier tout venant »

- La deuxième étape concerne le deuxième niveau de tamis pour sortir les graviers de

types 5/15 et de types « grains de riz ».

- La dernière concerne le lavage puis finalement la vente. A ce niveau, c'est surtout, la non uniformisation des prix et la faible demande qui sont les principales difficultés rencontrées par les exploitants. Ceux-ci sont obligés parfois de céder les graviers à bas prix en se donnant aux jeux de la concurrence, ou en subissant la force du vendeur car n'ayant pas une capacité de stockage. Il est à noter que certains vendent des graviers à crédit, et c'est difficilement qu'ils arrivent à rentrer en possession de leur sou.

En général, l'exploitation est un travail de force et ceci rend malade surtout les ouvriers qui sont obligés de prendre des médicaments de sources douteuses et qui pourront agir plus tard sur leur santé. De plus ils risquent souvent les maladies comme : paludisme, fatigue général, hernie, etc.

Aussi ces ouvriers risquent-ils souvent des accidents mortels tant au niveau de l'extraction, qu'au niveau du chargement et déchargement de graviers du camion.

2.2.2. Les facteurs externes

Ils concernent la réglementation en vigueur et retracent la procédure juridique en matière d'exploitation des carrières de graviers au Bénin. Il sera essentiellement question de faire une lecture réfléchie de la loi 83-003 du 17 Mai 1983 portant code Minier de la République Populaire du Bénin.

Selon la loi ci-dessus citée, il existe quatre étapes à franchir pour exercer l'activité d'exploitation des carrières de gravier à savoir :

-Autorisation de prospection ;

-Permis de recherches de substances de carrières ;

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-Permis d'exploitation des carrières ; -Concession des substances de carrières.

2.2.2.1. Autorisation de prospection

La prospection consiste à sonder, à visiter les champs et les zones censés contenir du gravier de qualité ou les endroits où le gravier a été précédemment exploité. Une fois la zone choisie, les ouvriers sarclent les mauvaises herbes et font la fouille. Après avoir dégagé tout ce qu'il y a au-dessus du sable mélangé aux cailloux, la phase de la prospection peut prendre fin. Si la profondeur est très importante et la qualité de gravier signifiante, l'exploitant conclut que cette zone est stérile et change alors de site si le propriétaire le lui permet.

Ainsi, l'autorisation de prospection constitue une étape importante dans les phases préparatoires à l'activité d'exploitation des carrières de gravier. Elle est consacrée par les articles 37 et 38 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983 et représente la première étape à franchir pour mener cette activité.

Cette autorisation qui constitue une étape importante de la gestion des carrières, n'est malheureusement pas respectée par tous les exploitants qui prospectent d'abord les domaines avant d'en demander autorisation.

Il revient à l'autorité de mettre en place des compétences en vue de juger de l'opportunité de l'exploitation d'un site ou d'un autre, suivant des normes tant sur le plan économique qu'environnemental.

2.2.2.2. Permis de recherche de substances de carrières.

C'est le deuxième acte requis dans la chaîne des pièces à obtenir pour exploiter les carrières de gravier. Aux termes de l'article 39 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983 « le permis de recherche de substance de carrière confère à son titulaire dans les limites de périmètre et indéfiniment en profondeur, le droit exclusif de prospection et de recherche de substance de carrières pour lesquelles il est délivré.». Ainsi, « le titulaire d'un permis de recherche de substance de carrière est autorisé sous contrôle du directeur chargé des mines, à disposer des échantillons provenant des travaux en vu de procéder à toutes les études et essais industriels nécessaire.

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dans la commune de DOGBO.

Toutefois, tous travaux de recherche qui dégénéreraient en travaux d'exploitation sont interdits.». Sa durée de validité varie entre 12 mois et 4 ans. Il peut être renouvelable deux fois pour deux ans à chaque fois.

Le délai de validité de ce permis ne favorise déjà pas un meilleur suivi. En effet, l'exploitant profite de la largesse de ce document pour en faire une exploitation et avant même que l'attention de l'autorité ne soit attirée sur le fait, il aurait déjà eu l'occasion de tirer le maximum de profit et abandonne les lieux. Il importe donc de prendre des mesures en vu d'une plus grande rigueur dans cette étape de la chaîne.

2.2.2.3. Permis d'exploitation des carrières.

D'une durée de validité de trois ans renouvelables, « les permis d'exploitation des carrières constituent des droits mobiliers, indivisibles, non susceptibles d'hypothèques ». En général les préoccupations liées aux permis d'exploitation des carrières sont élucidées dans les articles 50 à 55 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983.

Si l'autorité a prévu un délai de trois ans pour renouveler le permis d'exploitation, c'est en tenant compte d'un niveau d'exploitation limitant les dommages que pourrait causer une exploitation abusive du sol. Mais malheureusement des permis d'exploitation ne sont pas souvent actualisés créant ainsi des problèmes écologiques dont les conséquences économiques et/ou environnementales sont énormes à long terme.

2.2.2.4. Concession de substances de carrières.

« La concession est le contrat par lequel l'administration autorise une personne privée moyennant une redevance à réaliser un ouvrage publique ou à occuper de manière privative un domaine public ». Or, selon l'article 5 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983, les carrières constituent un domaine public particulier dont la gestion est régie par cette loi. De ce fait, elles ne peuvent être exploitées que par l'Etat à travers ses structures. C'est donc conscient de son droit en cette matière, que l'Etat a prévu la possibilité de concession de substances de carrières à des personnes physiques ou morales de droit privé à travers les articles 56 et 57 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983. Sa durée de validité est de 30 ans renouvelables deux fois pour une période de 20 ans à chaque fois.

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CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

3.1. Analyse de l'évolution du volume d'exploitation du gravier dans le temps.

Les résultats de l'estimation de l'équation de régression du volume d'exploitation dans le temps sont présentés dans le tableau 1.

Tableau1 : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité sur toute la période.

Dependent Variable: LVOLUME Method: Least Squares

Date: 10/30/08 Time: 10:43

Sample: 2001:1 2008:3

Included observations: 31

 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

4.187923

0.184996 22.63787

0.0000

LTEMPS

1.773781

0.069672 25.45907

0.0000

R-squared

0.957174

Mean dependent var

8.656262

Adjusted R-squared

0.955698

S.D. dependent var

1.546890

S.E. of regression

0.325591

Akaike info criterion

0.655994

Sum squared resid

3.074282

Schwarz criterion

0.748509

Log likelihood

-8.167901

F-statistic

648.1644

Durbin-Watson stat

0.914688

Prob(F-statistic)

0.000000

Ces résultats montrent que le temps est une variable significative au seuil de 1%. Le coefficient de la variable temps est positif. Ce qui pourrait s'expliquer par une croissance du volume exploité au fur et à mesure qu'on passe d'un trimestre à un autre. De plus le modèle est globalement significatif au seuil de 5%, car Prob(F-statistic) = 0.000000, une probabilité inférieure à 5%. 95,72 % des fluctuations du volume exploité de graviers sont expliquées par le nombre de trimestre (R2=0,957174).

Toute chose étant égale par ailleurs, le volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo augmente de 1,77%, si le nombre de trimestre augmente de 1%. Ce qui montre que l'effet marginal de cette variable temps est considérable.

Nous constatons donc, que le volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo évolue de façon croissante dans le temps.

Ce résultat confirme l'Hypothèse No1 de notre recherche qui stipule que le volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo croît dans le temps.

46

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dans la commune de DOGBO.

Ce résultat peut être expliqué par l'importance d'une part que les habitants de la commune accordent à cette ressource naturelle grâce au caractère commercial qu'elle revêt, et d'autre part, par l'accroissement des grands travaux.

Les habitants de la commune de Dogbo trouvent dans l'exploitation de cette ressource, un moyen de se procurer de revenu pour subvenir à leurs besoins quotidiens. C'est ce qui montre d'ailleurs, le fait que selon nos constats, cette zone a connu une diminution des petits vols, de la délinquance et de l'exode rural juvénile, ainsi que l'amélioration des conditions de subsistances des populations.

De plus, l'accroissement des grands travaux dans les diverses villes du pays se traduit par une demande de plus en plus croissante. Les commerçants et les entrepreneurs, quant à eux, trouvent dans cette exploitation, une source de profit du fait de la croissance de la demande de graviers.

Une observation de l'allure de la courbe présentée dans le graphique No1, nous amène à soupçonner une instabilité de la croissance sur toute la période.

Graphique No1 : Evolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo dans le temps.

30000
25000
20000
15000
10000
5000
0

 
 

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

En effet, la courbe montre une allure ascendante sur toute la période. Mais on constate que cette croissance n'est pas régulière. On note, que la période allant du 1er au 23e trimestre s'achève par une importante chute. De plus, la période allant du 24e au 31e trimestre a connu une reprise très remarquable. En effet, du 21e au 23e trimestre, le volume trimestriel exploité de graviers chute de 34,34% et grimpe de 72,11% du 23e au 25e trimestre. Ce résultat amène à présager une instabilité de la croissance sur les 31 trimestres.

Pour tester cette instabilité, nous avons fait recours au test de stabilité de Chow.

47

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dans la commune de DOGBO.

De tout ce qui précède, nous avons considérées deux sous-périodes : une première allant du 1er au 23e trimestre, une deuxième allant du 24e au 31e trimestre.

Le test de Chow permet de tester la stabilité de l'évolution dans le temps et l'homogéinité d'un phénomène sur un échantillon défini. Dans la présente étude, il est question de tester la stabilité de la croissance sur toute la période des 31 trimestres retenus dans notre échantillon.

Ainsi, il s'agit de tester :

HO : SCR= SCR1 + SCR2

H1 : SCR ? SCR1 + SCR2

On calcule donc, la statistique F* = [ (

SCR SCR SCR k

- + /

) ]

1 2 avec SCR la somme

( SCR1 + SCR2) / ( n - 2k)

des carrés des résidus sur toute la période n= 31, SCR1 la somme des carrés des résidus sur la première période n1 =23, SCR2 la somme des carrés des résidus sur la deuxième période n2 = 8 et k = 2 le nombre total de variables. F*~F(k, n-2k).

Règle de décision :

On rejette Ho si F* > Flu

Les résulats des régressions sur les deux sous-périodes sont présentés respectivement dans le tableau2 et le tableau3.

Tableau2 : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité du 1er au 23e trimestre.

Dependent Variable: LVOLUME Method: Least Squares

Date: 10/30/08 Time: 14:02

Sample: 2001:1 2006:3

Included observations: 23

 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

3.987751

0.201864 19.75463

0.0000

LTEMPS

1.896601

0.084642 22.40730

0.0000

R-squared

0.959854

Mean dependent var

8.243284

Adjusted R-squared

0.957942

S.D. dependent var

1.599883

S.E. of regression

0.328105

Akaike info criterion

0.691974

Sum squared resid

2.260708

Schwarz criterion

0.790713

Log likelihood

-5.957701

F-statistic

502.0871

Durbin-Watson stat

1.094826

Prob(F-statistic)

0.000000

48

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

Tableau3 : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité du 24e au 31e trimestre.

Dependent Variable: LVOLUME Method: Least Squares

Date: 10/30/08 Time: 14:00 Sample: 2006Q4 2008Q3

Included observations: 8

 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

3.681127

1.611787 2.283880

0.0625

LTEMPS

1.861376

0.486687 3.824585

0.0087

R-squared

0.709125

Mean dependent var

9.843572

Adjusted R-squared

0.660646

S.D. dependent var

0.197828

S.E. of regression

0.115243

Akaike info criterion

-1.271235

Sum squared resid

0.079685

Schwarz criterion

-1.251375

Log likelihood

7.084942

F-statistic

14.62745

Durbin-Watson stat

2.197281

Prob(F-statistic)

0.008714

Calcul de F*

F* = [ 3, 074282 - ( 2, 260708 + 0, 079685)]/ 2

( 2, 260708 + 0, 079685) /( 3 1 - 2 * 2)

= 4,2333.

Avec la Table de Fisher, au seuil de 5%, on trouve Flu(2,27) = 3,35.

On constate que F* > Flu, on rejette l'hypothèse de stabilité Ho et on accepte l'hypothèse H1.

On conclut que le coefficient de régression n'est pas stable sur les 31 trimestres. Par suite, on déduit que la croissance du volume exploité de graviers n'est pas stable dans le temps.

La chute du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo à la fin de la période allant du 1er trimestre au 23e trimestre pourrait s'expliquer pas un ralentissement des travaux publics et des travaux de constructions. Ce ralentissement se justifie par la baisse du niveau des activités économiques et de celles de construction dans le pays. La reprise observée à partir du dernier trimestre de l'année 2006, pourrait s'expliquer par la relance des travaux de construction, notamment les grands chantiers de l'Etat.

En effet, selon le document de suivi des indicateurs du Document de Stratégie de la Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (DSCRP), de 2006 à 2007, les niveaux de

49

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dans la commune de DOGBO.

l'activité économique et des infrastructures ont connus une amélioration (OCS, 2008). Ainsi donc, au niveau de l'Axe 1 concernant l'accélération de la croissance, le taux réel de croissance économique passe de 3,8% en 2006 à 4,6 en 2007. Cette évolution traduit l'amélioration du niveau de l'activité économique. Au niveau de l'Axe 2 concernant le développement des infrastructures, le linéaire de routes bitumées passe de 9km en 2006 à 37,3km en 2007. Le linéaire de pistes rurales aménagées ou réhabilitées passe de 249,4 km en 2006 à 397km en 2007. De plus, le nombre d'ouvrages réalisés avec les matériaux locaux de construction et le nombre de carrières et mines en exploitation passe respectivement de 30 et 3 en 2006 à 40 et 15 en 2007. Ceci montre que les transports et les travaux publics ainsi que les infrastructures minières ont connu une évolution.

3.2. Analyse des déterminants de l'évolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo.

Les résultats du modèle relatif aux déterminants de l'évolution du volume exploité de graviers se trouvent dans le tableau 4-a.

Tableau4-a : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité avec les déterminants.

Dependent Variable: VOLEXPLOIT Method: Least Squares

Date: 11/11/08 Time: 09:46

Sample: 1 48

Included observations: 48

 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

105.6288

78.70103 1.342152

0.1869

REVENU

0.030133

0.012555 2.400170

0.0210

PRIX

-0.037242

0.021735 -1.713437

0.0942

NOMBRE

2.772635

1.349328 2.054826

0.0463

EXIGE

11.24985

10.52311 1.069061

0.2913

DEPENSE

0.000383

3.78E-05 10.12030

0.0000

ANCIEN

-0.717332

1.124918 -0.637675

0.5272

R-squared

0.766145

Mean dependent var

67.37500

Adjusted R-squared

0.731923

S.D. dependent var

63.79109

S.E. of regression

33.02859

Akaike info criterion

9.966662

Sum squared resid

44726.39

Schwarz criterion

10.23955

Log likelihood

-232.1999

F-statistic

22.38710

Durbin-Watson stat

1.820107

Prob(F-statistic)

0.000000

Les résultats du modèle montrent que les variables explicatives les plus significatives au seuil de 5%, sont les variables REVENU, NOMBRE et DEPENSE. La variable PRIX est significative à 10%. Les variables EXIGE et ANCIEN ne sont significatives ni au seuil de 5%, ni au seuil 10%. Procédons à quelques tests de validité du modèle.

50

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dans la commune de DOGBO.

3.2.1. Significativité Globale

Nous nous intéressons à la significativité globale du modèle de régression, c'est-à-dire si l'ensemble des variables explicatives a une influence sur la variable à expliquer VOLEXPLOIT. Soit le test :

HO : c(2) = c(3) = c(4) = c(5) = c(6) = c(7 ) 0

) ?0

H1 au moins un c i

: (

Nous utilisons la statistique :

R 2

F*n- k = 2

k -1 1-R

* ; F*~F(k, n-2k).

On rejette Ho au risque de 5% si F* > Flu.

Avec Eviews, il suffira de comparer la Prob(F-statistic) au seuil de 5%. On rejette Ho au risque de 5% si Prob(F-statistic) est inférieur à 5%.

Des résultats du tableau 4-a, Prob(F-statistic) = 0.000000 donc inférieur à 5%. Alors on rejette Ho et on conclut que le modèle est globalement significatif.

De plus il est à noter que R2 est de 0,766145, ce qui montre que 76,62% des fluctuations du volume exploité de graviers sont expliquées par le revenu tiré de l'exploitation, le prix du m3, le nombre de personnes en charge, le niveau d'exigence des normes, les coûts d'exploitations et l'ancienneté dans le secteur du gravier.

Nous allons ensuite procéder, au relâchement d'hypothèses pour faire quelques tests de détection avant de procéder à l'analyse des résultats.

3.2.2. Test de détection d'auto-corrélation des erreurs.

Pour détecter une éventuelle auto-corrélation des erreurs, nous allons procéder par examen visuel des résidus.

A partir de la série des résidus issus de l'estimation, on fait une représentation graphique. Plus il y a régularité au niveau du signe des erreurs, plus la présomption d'autocorrélation est élevée. La visualisation des résidus sur Eviews donne le tableau 4-b.

51

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Tableau4-b Résultats de visualisation de résidu sur Eviews

Date: 11/11/08 Time: 10:20

Sample: 1 48

Included observations: 48

 
 
 
 
 
 

Autocorrelation

Partial Correlation

 

AC

PAC

Q-Stat

Prob

. |*.

|

. |*.

|

1

0.089

0.089

0.4038

0.525

.*| .

|

 

.*| .

|

 

2

-0.177

-0.187

2.0473

0.359

. |*.

|

. |*.

|

3

0.099

0.140

2.5695

0.463

. | .

|

.*| .

|

4

-0.011

-0.077

2.5760

0.631

.*| .

|

.*| .

|

5

-0.129

-0.077

3.5019

0.623

.*| .

|

.*| .

|

6

-0.150

-0.165

4.7944

0.570

. | .

|

. | .

|

7

-0.006

0.001

4.7968

0.685

. |**

|

. |**

|

8

0.275

0.264

9.3202

0.316

. | .

|

.*| .

|

9

-0.028

-0.079

9.3671

0.404

.*| .

|

. | .

|

10

-0.116

-0.035

10.218

0.422

.*| .

|

**| .

|

11

-0.127

-0.270

11.270

0.421

**| .

|

**| .

|

12

-0.191

-0.196

13.696

0.321

. | .

|

. | .

|

13

-0.053

0.002

13.889

0.382

.*| .

|

. | .

|

14

-0.084

-0.043

14.384

0.421

.*| .

|

.*| .

|

15

-0.120

-0.106

15.434

0.421

. |*.

|

. | .

|

16

0.149

-0.014

17.098

0.379

. |*.

|

. | .

|

17

0.094

-0.034

17.780

0.403

. | .

|

. | .

|

18

-0.048

-0.043

17.961

0.458

.*| .

|

. | .

|

19

-0.062

-0.038

18.278

0.504

.*| .

|

.*| .

|

20

-0.092

-0.108

19.006

0.521

L'analyse de cette visualisation montre qu'il n'y a pas une régularité du signe des résidus. Ceci fait penser qu'il y a une absence d'auto-corrélation des erreurs.

3.2.3. Test de détection d'homoscédasticité.

Pour détecter une présence d'homoscédasticité, nous allons utiliser le test de White.

Soit à tester : HO : Homoscédasticidé H1 : Hétéroscédasticité

Ce test consiste à régresser 2esur les Xki et les 2

Xki .

On effectue alors le test de student classique sur chacun des coefficients de ce nouveau modèle. Si au moins un coefficient est significatif, alors on rejette Ho il y a hétéroscédasticité.

Avec Eviews, il suffira de comparer la Probabilité des coefficients au seuil de 5%. On rejette Ho au risque de 5% si au moins une Probabilité est inférieure à 5%.

Les résultats de ce test sont présentés dans le tableau 4-c.

52

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Tableau 4-c : Résultats du test de White

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 1.325233 Probability 0.250905

Obs*R-squared 13.83465 Probability 0.242278

Test Equation:

Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares

Date: 11/12/08 Time: 10:18 Sample: 1 48

Included observations: 48

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C -3138.622 54268.86 -0.057835 0.9542

REVENU 1.449285 4.351796 0.333031 0.7410

REVENU^2 -0.000193 0.001680 -0.114642 0.9094

PRIX 2.479098 24.21884 0.102362 0.9190

PRIX^2 -0.000444 0.002633 -0.168478 0.8672

NOMBRE -146.9417 375.9445 -0.390860 0.6982

NOMBRE^2 11.21724 20.53646 0.546211 0.5883

EXIGE 1215.510 1000.146 1.215333 0.2321

DEPENSE -0.005775 0.010654 -0.542060 0.5911

DEPENSE^2 2.78E-08 1.88E-08 1.481008 0.1473

ANCIEN -111.5778 271.7536 -0.410584 0.6838

ANCIEN^2 2.883370 11.99303 0.240420 0.8114

R-squared 0.288222 Mean dependent var 931.7998

Adjusted R-squared 0.070734 S.D. dependent var 2993.163

S.E. of regression 2885.363 Akaike info criterion 18.98501

Sum squared resid 3.00E+08 Schwarz criterion 19.45281

Log likelihood -443.6402 F-statistic 1.325233

Durbin-Watson stat 2.438964 Prob(F-statistic) 0.250905

De l'analyse des résultats du Tableau 4-c, il ressort qu'aucune probabilité n'est inférieure à 5%. On conclut que nous sommes en présence d'une homoscédasticité des erreurs.

3.2.4. Test de détection de colinéarité des variables explicatives.

Ce test permet de détecter d'éventuelles variables responsables de la multicolinéarité. Tableau 4-d : Résultat de détection de colinéarité sur Statat

Variable | VIF 1/VIF

+

prix | 1.63 0.613519

nombre | 1.38 0.722536

revenu | 1.34 0.747273

depense | 1.25 0.800978

ancien | 1.22 0.820035

exige | 1.14 0.875667

+

Mean VIF | 1.33

53

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V=

j1-R

1

2 j

2

Rj désigne le coefficient de détermination de la régression de la variable Xj sur les autres variables ; Rj est alors un coefficient de corrélation multiple, c'est le cosinus de l'angle dans IRn entre Xj et le sous-espace vectoriel engendré par les variables{ X 1 ,..., X j- 1 , X j+1 ,..., X p} . Plus Xj est "linéairement" proche de ces variables et plus Rj est proche de 1 et donc plus la variance de l'estimateur de âj est élevée ; Vj est appelé facteur d'inflation de la variance

(VIF). Evidemment, cette variance est minimum lorsque Xj est orthogonal au sous-espace engendré par les autres variables.

Le simple examen de la matrice R permet de relever des corrélations dangereuses de variables deux à deux mais est insuffisant pour détecter des corrélations plus complexes ou multicolinéarité. C'est donc l'inverse de cette matrice qu'il faut considérer en calculant les Vj ou

encore les valeurs ( 2 )

1 - Rj qui sont appelées les tolérances.

VIF=Variance Inflation Factor=Facteur d'Inflation de la Variance

Si pour une variable, le VIF est inférieur à 10 (ce qui est équivalent à 1/VIF>0,10) alors aucune « relation linéaire » n'existe entre cette variable et les autres variables explicatives. Par contre si le VIF est supérieur à 10, cette variable est à l'origine de la multicolinéarité.

Dans le présent cas, tous les VIF sont < à 10. Par conséquent il n'y a aucun risque de colinéarité entre les variables explicatives.

3.2.5. Test de normalité

Il est question au niveau de ce test de voir si l'hypothèse de distribution normale du terme d'erreur de l'équation de régression est vérifiée. Nous allons utiliser le test de JarqueBera.

Ce test consiste à tester :

H e suit une loi normale N m

O i

: ( , )

ó

H

: ( , )

e ne suit pas une loi normale N m ó

1 i

La statistique de Jarque-Bera est définie par JB = ( )

2 2

S K - 3

n +

6 24

où S est le

coefficient de normalité de dissymétrie (Skewness) et K le coefficient d'aplatissement (Kurtosis).

JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi de Khi-Deux à deux degrés de liberté.

54

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La règle de décision est :

- on accepte au seuil de 5%, l'hypothèse de normalité si JB < 5,99 ou de manière équivalente si Probabilité > 0,05.

- on rejette au seuil de 5%, l'hypothèse de normalité si JB = 5,99 ou de manière équivalente si Probabilité = 0,05.

Avec Eviews, nous avons les résultats du test de Jarque-Bera qui se présentent dans le tableau 4-e.

Tableau 4-e : Résultats du test de Jarque-Bera

 

RESID

Mean

-3.40E-15

Median

-5.613020

Maximum

143.2491

Minimum

-41.07197

Std. Dev.

30.84843

Skewness

2.390443

Kurtosis

11.10351

 
 

Jarque-Bera

177.0474

Probability

0.000000

 
 

Observations

48

L'analyse de ce résultat, nous permet de dire que les erreurs ne suivent pas une distribution normale (Probabilité = 0,05).

De tous les tests qui précèdent, nous pouvons dire que toutes les hypothèses de base des MCO sont vérifiées à part celle de la normalité des erreurs qui n'entachent pas de doute les interprétations issues des résultats de régression.

Le revenu, le nombre de personnes en charges et les dépenses d'exploitations déterminent significativement le volume exploité de graviers. Ceci s'explique par le fait que c'est le revenu qui attire la plupart des exploitants dans le secteur et ces exploitations sont conditionnées par les dépenses d'exploitations. Ces deux variables ont un coefficient positif ce qui explique mieux leur liaison avec le volume exploité. C'est ainsi que, quand le revenu augmente de 100%, le volume exploité augmente de 3,01%, et quand les dépenses augmentent de 100%, le volume exploité augmente de 0,038%. Ceci montre que le revenu contribue plus à la croissance du volume exploité de graviers que les dépenses. Le volume évolue dans le même sens que le nombre de personnes en charge, dans la mesure où d'une part, plus un exploitant a de personnes à nourrir, plus il voudra avoir de revenu et plus il produira. D'autre part, les exploitants prennent des personnes qui sont à leurs charges pour les

55

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aider dans les activités d'extraction de graviers. Ces personnes leur permettent donc, d'avoir un volume élevé de production.

Sur le terrain, le prix est presque uniforme et cela n'agit pas trop sur le volume. Mais néanmoins, il est à noter que certains exploitants se donnent à des jeux de concurrence. Ces exploitants jouent sur le prix du m3 en le diminuant dans la marge de 250 à 500 FCFA. Ce comportement peut être à l'origine du signe négatif du coefficient associé au prix. De plus, il faut remarquer que la plupart des exploitants n'ont pas un mécanisme de stockage. Ils sont donc obligés de céder au prix proposé par certains clients.

L'ancienneté dans le secteur d'exploitation et le niveau des normes d'exigence ne sont pas significatifs du fait du niveau d'organisation du secteur. Ce secteur n'étant pas bien organisé, les plus anciens ne sont pas forcément ceux qui connaissent les meilleures pratiques et qui ont assez de bons clients. De plus, aucun respect des normes n'a été constaté sur le terrain. Ces exploitants ne produisent pas dans les normes requises et n'ont aucune autorisation. A l'évidence, tout ceci explique la non significativité de ces variables.

Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons dire que l'hypothèse 3 qui dit que l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo a des externalités négatives sur les exploitants, sur l'environnement et sur la population de la commune de Dogbo, est vérifiée.

3.3. Analyse des externalités dues à l'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo.

Cette analyse est faite en deux phases. Une première phase descriptive se consacre au calcul empirique du CAP moyen et une deuxième phase explicative se consacrant à l'utilisation de modèles économétriques.

3.3.1. Phase descriptive

Compte tenu de la robustesse des résultats, la théorie économique recommande de déduire le coût social de la dégradation de la qualité de l'environnement pour la population exposée à partir des consentements à payer maximums déclarés lors de l'enquête. Dans cette perspective, il convient, en premier lieu, de calculer le consentement à payer moyen pour l'ensemble de la zone d'investigation, tel que recommandé par la littérature; ces moyennes tiennent compte des déclarations positives sauf les « faux zéro » (CARSON, 1999).

Le consentement à payer moyen représente ce qu'un individu est disposé à payer pour éviter les dommages ou les risques imputés à l'exploitation des carrières de graviers.

56

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Selon les résultats du Tableau 5, le consentement à payer moyen est de 10.883,17FCFA en 2008, par individu par an.

Une fois ce consentement à payer moyen calculé, nous allons déterminer le coût social.

CSD = CAPM *Pop, avec CSD désignant le coût social de la dégradation, CAPM, le consentement à payer moyen et Pop, la population exposée.

Détermination du coût social

L'évaluation du coût social de la dégradation de la qualité de l'environnement dans l'arrondissement de Dévé consistera à faire le produit du consentement à payer moyen et le nombre de personnes exposées.

Ce produit est encore appelé consentement à payer total (CAPT) ou coût social de la dégradation (CSD).

CSD = CAPM * Pop = 10.883,17* 9.440

= 102.737.125 FCFA par an.

Cette valeur du coût de la dégradation représente l'évaluation monétaire des dommages qu'impose l'exploitation des carrières de graviers à la population. Il désigne le coût social de l'activité d'extraction de graviers.

Ce coût social constitue un outil d'aide à la décision pour les décideurs en matière de politique de gestion durable de l'exploitation des carrières de graviers.

De plus le tableau 5 montre que le CAP maximum est d'une valeur de 200.000 FCFA, et celui minimum de 0 FCFA avec une médiane de 2000 FCFA. Ainsi, 50% des personnes interrogées ont déclaré un CAP supérieur à 2000 FCFA et 50% des personnes interrogées ont déclaré un CAP inférieur à 2000 FCFA.

TABLEAU5: DESCRIPTION STATISTIQUE DU CAP

 

CAP

Mean

10883.17

Median

2000.000

Maximum

200000.0

Minimum

0.000000

Std. Dev.

28115.52

Skewness

4.388231

Kurtosis

24.86236

 
 

Jarque-Bera

2335.579

Probability

0.000000

 
 

Observations

101

57

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Mais cette valeur du CAP moyen, cache beaucoup de disparités par rapport aux variables socio-économiques.

C'est ainsi que les résultats des tableaux 5, 6 et 7, nous renseignent respectivement sur les disparités au niveau de l'âge, du sexe et de la profession.

Tableau6 : calcul du CAP moyen par classe d'âge

Classe d'âge

[0-20[

[20-40[

[40-60[

[60-80[

[80- 100[

ÓCAP

59000

740700

583500

2000

0

Effectif

6

67

26

1

1

CAP moyen

9833,33

11055,22

22422,31

2000

0

Tableau7 : calcul du CAP moyen par profession. Tableau8 : calcul du CAP moyen par sexe.

profession

Non exploitant

exploitant

ÓCAP

469500

629700

effectif

66

35

CAP moyen

7112,64

17991,43

genre

masculin

Féminin

ÓCAP

910500

190700

effectif

52

49

CAP moyen

17509,62

3891,84

L'observation de ces tableaux montre que le CAP moyen par classe d'âge augmente au fur et à mesure qu'on passe d'une classe à une autre jusqu'à la troisième classe d'âge ([40- 60[) avant de diminuer pour enfin s'annuler à la dernière classe ([80- 100[). Les individus de la classe d'âge [40-60[ont déclaré un CAP moyen le plus élevé. Ceci peut s'expliquer par le fait que les personnes adultes se retrouvant dans cette classe d'âge sont d'une part plus conscientes des effets de ces dommages et d'autre part des personnes ayant généralement des revenus relativement élevés, comparé à ceux des autres classes. En effet, ces personnes adultes sont conscientes que si quelque chose pourrait être faite pour maintenir et sauvegarder le secteur, ils consentent, du moins théoriquement à s'impliquer.

Le CAP moyen déclaré par les individus exploitants est nettement supérieur à celui des non exploitants. Ceci pourrait se justifier, d'une part par le fait que les exploitants sont plus exposés aux effets des dommages causés par leur activité d'extraction de graviers. D'autre part, par le fait que les non exploitants estiment que les exploitants sont plus responsables des effets causés par l'exploitation des carrières. De ce point de vue, les exploitants comprennent mieux la pertinence des actions qui seraient engager pour éviter ces effets néfastes.

58

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Enfin, les individus de sexe féminin ont déclaré un CAP moyen nettement inférieur à celui des individus de sexe masculin. Cela pourrait s'interpréter à trois niveaux.

On constate sur le terrain qu'il n'y a pas assez de femmes qui soient exploitants propriétaires. Ce qui faire penser aux femmes que c'est une activité masculine, donc toute question liée à l'amélioration du secteur incombe les hommes. De plus, dans le milieu les femmes ont généralement un revenu plus faible que les hommes. Enfin, culturellement les femmes ont cette mentalité de réserver les sujets de grande responsabilité aux hommes, par conséquent, toute initiative de financement d'une structure publique est du ressort des hommes. Toute fois, il est à noter que nombreuses sont les femmes qui interviennent dans l'activité d'extraction de graviers entant qu'employé.

3.3.2. Phase explicative

Afin de pouvoir mieux comprendre les déterminants des réponses (CAP) des personnes interrogées et en particulier, contrôler la validité des résultats obtenus, nous avons, comme le recommande la théorie économique, adopté un modèle économétrique dont les résultats de la régression se retrouvent dans le Tableau 8.

Tableau9 : Résultats d'estimation par le modèle tobit du CAP.

Dependent Variable: CAP

Method: ML - Censored Normal (TOBIT)

Date: 10/31/08 Time: 16:02

Sample(adjusted): 1 101

Included observations: 101 after adjusting endpoints Left censoring (value) at zero

Convergence achieved after 9 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

 

Coefficient

Std. Error z-Statistic

Prob.

C

22918.57

14700.64 1.559018

0.1190

DURABLE

-23940.20

8888.341 -2.693438

0.0071

GENRE

13536.89

5884.992 2.300240

0.0214

REVENU

0.265972

0.093974 2.830263

0.0047

NIV

-5608.562

3256.113 -1.722472

0.0850

NOMBRE

-358.7220

1213.834 -0.295528

0.7676

AGE

-418.8948

5567.001 -0.075246

0.9400

 

Error Distribution

 

SCALE:C(8)

26017.04

1894.223 13.73494

0.0000

R-squared

0.159194

Mean dependent var

10883.17

Adjusted R-squared

0.095908

S.D. dependent var

28115.52

S.E. of regression

26733.30

Akaike info criterion

22.04559

Sum squared resid

6.65E+10

Schwarz criterion

22.25273

Log likelihood

-1105.302

Hannan-Quinn criter.

22.12944

Avg. log likelihood

-10.94359

 
 

Left censored obs

6

Right censored obs

0

Uncensored obs

95

Total obs

101

59

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

Les résultats du modèle montrent que les variables explicatives les plus significatives au seuil de 5%, sont le genre (les hommes donnent plus volontiers un consentement à payer positif), le revenu (les individus ayant un revenu élevé déclare un CAP élevé), la notion du développement durable.

La probabilité de payer augmente avec le revenu, et est plus élevée au niveau des hommes.

Cela s'explique bien car d'une part, les hommes se sentent plus responsables pour assumer la responsabilité de participer aux financements d'une initiative de réparation de dommages causés par l'activité sur l'environnement. D'autre part, plus les individus disposent de moyens financiers, plus ils sont aptes à révéler un CAP élevé. De plus, la relation négative liant le CAP et la notion du développement durable pourrait s'expliquer par le fait que dans le milieu, ceux qui ont une certaine notion du développement sont généralement des individus à faible revenu. Ce qui ne leur permet pas de déclarer un CAP élevé en fonction de leur maîtrise de la notion du développement durable.

Les variables explicatives NIV, NOMBRE, AGE ne sont pas significatives au seuil de 5%. Ce qui veut dire que le niveau d'instruction, le nombre de personnes en charge et l'âge, n'influencent pas significativement la déclaration d'un consentement à payer. Mais néanmoins, la variable NIV est significative au seuil de 10%.

La variable niveau d'instruction n'est pas significative car elle manque certainement de nuance. Elle a été construite à partir du nombre d'années de scolarisation, ce qui explique son caractère limité en matière de l'éducation environnementale.

Quant aux variables nombre de personnes en charge, et âge, cela peut s'expliquer par le fait que les dommages causés à l'environnement sont sentis presque de la même manière par les individus, quelque soit leur âge et quelque soit le nombre de personnes supportées.

De tout ce qui précède, l'on pourra dire que l'hypothèse 3 qui dit que l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo a des externalités négatives sur les exploitants et sur la population de la commune de Dogbo est vérifiée. Cette externalité est mesurée par un CAP moyen d'une valeur de 10.883,17 FCFA par an et par individu, donc différent de zéro. Ce CAP moyen rapporté à la population totale de Dévé, permet de déduire un coût social d'une valeur de 102.737.125 FCFA par an.

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

3.4. Limites et suggestions de l'étude 3.4.1. Limites et critiques de l'Etude

L'objectif général de cette étude est de proposer une politique de gestion durable de l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo. Pour ce faire, nous avons supposé des hypothèses.

La première difficulté de cette étude est liée à l'absence de données et à l'accès difficile des informations sur le secteur. En effet, l'exploitation de graviers à Dogbo, se fait de façon informelle. Ce qui fait qu'il n'a pas été mise en place, une base de données. Il est à noter que certaines données liées aux volumes exploités par exploitant devraient se situer auprès des responsables du Collectif des artisans miniers ou à défaut auprès des autorités communales. Mais force est de constater que ces responsables des artisans miniers, la plupart analphabètes, ne tiennent pas régulièrement ces registres et ceux disponibles ne sont pas gardés pour une éventuelle exploitation. De plus, certaines données enregistrées au niveau de la mairie de Dogbo comme les recettes mensuelles du gravier sont demeurées presque inaccessibles.

Les déterminants choisis dans cette étude sont limités par des considérations personnelles des exploitants comme : recherche de puissance dans le secteur (donc produire plus), de prestige, d'admiration, etc. Ces considérations peuvent influencer leur décision et leur manière de produire.

Les comportements constatés au niveau de l'individu peuvent être temporaires, passagers et donner lieu à une situation bien pire dans le futur.

L'observation des déterminants de l'évolution du gravier et l'évaluation du CAP, doit donc se faire sur une longue période. Or, la présente étude faite donc sur des données en coupe transversale, n'a pas fait ressortir l'évolution dans le temps de ces différentes variables.

Toutefois, ces limites ne font que renforcer la validité de cette étude qui a d'abord analysé l'évolution du volume de graviers exploité dans le temps, ainsi que ses déterminants. Elle a ensuite montré que cette exploitation a des externalités négatives sur l'environnent et sur les populations à travers la mesure du CAP.

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dans la commune de DOGBO.

3.4.2. Implications et suggestions de l'étude.

La présente étude a montré dans un premier temps dans, que le volume de graviers exploité croît dans le temps. Cette croissance n'est pas stable sur toute la période. C'est ainsi que l'étude a montré que la croissance est devenue plus remarquable au niveau du dernier trimestre de l'an 2006 du fait du lancement des grands travaux de l'Etat. A ce niveau, il faut donc remarquer que les grands travaux d'infrastructures ont un impact positif sur le volume exploité de graviers, dans la mesure où, le gravier fait partir de ces matériaux locaux utilisés.

Il faudrait donc que l'Etat, dans sa politique puisse d'une part, accorder une place aux infrastructures mais d'autre part, imposer aux entrepreneurs d'utiliser de façon importante des matériaux locaux comme le gravier. Cette utilisation pourrait accroître le niveau du volume exploité de graviers et contribuer ainsi à l'augmentation des ressources financières de la commune et par conséquent à l'amélioration des conditions de vie des populations.

L'analyse des résultats des déterminants de l'évolution du volume de gravier exploité révèle que les variables les plus significatives du volume exploité de graviers sont les dépenses, le revenu tiré de l'exploitation, le nombre de personnes en charge ainsi que le prix du m3 de gravier. Les variables niveau d'exigence et ancienneté n'influencent pas significativement l'évolution du volume parce que le secteur n'est pas bien organisé.

Pour pourvoir améliorer ce secteur de gravier à Dogbo, il faudrait une réorganisation totale du secteur, avec la mise en place de structure durable de gestion.

De façon spécifique, il s'agira :

Au niveau de l'Etat :

- d'intervenir d'avantages dans ce secteur comme gardien du patrimoine national ;

- de chercher un mécanisme d'uniformisation du prix du m3 de graviers en imposant un guichet unique comme c'est le cas dans le secteur des concassés. L'instauration d'un guichet unique pourrait faciliter l'uniformisation du prix, ce qui pourrait faire éviter aux exploitants le jeu de concurrence, un jeu qui ne fait que diminuer leur marge bénéficiaire déjà dérisoire.

- de revoir le code minier béninois et l'adapter aux réalités du terrain ; principalement l'obtention du permis d'exploitation doit être revue à travers la simplification des formalités et des conditions d'obtention d'autorisation d'exploiter. Il serait préférable que les permis s'obtiennent par groupement comme cela se faisait dans le passé, du

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

fait que le travail est manuel et le prix de vente est faible. Les exploitants ne disposent pas assez de moyens pour faire face à ces coûts jugés élevés. Ceci pourrait faciliter la formalisation du secteur ainsi que le contrôle de l'Etat.

- d'organiser des contrôles réguliers au niveau des sites d'exploitation ;

- de refaire un programme de formation et d'échanges de tous les acteurs du secteur de graviers ;

- de procéder à une industrialisation de ce secteur en accordant des licences d'exploitation à des industriels qui vont y investir et faire l'exploitation avec les moyens modernes. Les exploitations pourraient se faire dans les règles de l'art en privilégiant entre autres : la restauration des terres par les exploitants, l'interdiction de dépasser une certaine profondeur lors de l'extraction. L'installation de ces industriels dans la localité pourrait contribuer au développement de celle-ci par les actions sociales et humanitaires de ces industriels à l'endroit des populations.

- de mettre en application la politique de restauration des terres en plantant assez d'arbres sur des sites déjà exploités ;

- de mettre en place une base fiable de données pour d'éventuelles études ;

- de former des comités ad hoc au niveau de la commune pour mieux appréhender les réels problèmes de ce secteur ;

- d'organiser des séances de sensibilisation tant au niveau des exploitants qu'au niveau
des populations sur les dangers liés à l'exploitation abusive des carrières de graviers ;

Au niveau de la Mairie :

- de donner plus de place au secteur de graviers dans l'élaboration et dans la mise en oeuvre de ses politiques. La Mairie devrait faire du gravier un pôle privilégié d'investissement du fait que l'activité de graviers est vue comme la première activité porteuse de développement de la commune. La Mairie devrait adopter des mesures incitatives de politiques qui visent à faciliter l'installation des industriels dans le secteur, à améliorer les conditions de travail des exploitants et à renforcer le contrôle. Elle pourrait par exemple, réduire les frais d'installation des industries dans la localité, mettre en place des infrastructures routières et électrifier la localité.

- de participer à l'organisation de ce secteur en aidant les exploitants par une amélioration de leurs conditions de travail ;

- d'attirer des investisseurs dans ce secteur afin qu'il soit industrialisé et qu'il apporte plus de ressources à la mairie ;

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- de mettre en place au sein de la mairie, une base fiable de données liée à l'exploitation de graviers afin de formaliser les activités de ce secteur pour faciliter le contrôle;

- de créer avec les autres communes où se fait encore l'exploitation de graviers, un réseau intercommunal qui aura pour mission d'acheter et stocker les graviers pour ensuite les revendre dans un marché commun afin d'éviter le bradage de cette ressource naturelle ;

Au niveau des exploitants :

- de prendre conscience de la mauvaise organisation qui prévaut au niveau de ce secteur de graviers afin de chercher des solutions appropriées pour son amélioration. Ils pourront sur le plan sanitaire prendre plus conscience des effets négatifs que l'exploitation a sur leur santé et sur l'environnement, respecter les normes d'exploitation (profondeur limite d'exploitation, manière de creuser, etc.) afin d'éviter les pertes en vies humaines et les dégâts corporels. Si ces exploitants sont convaincus de l'amélioration, il serait beaucoup plus facile de mettre en place des politiques de gestion durable du gravier sans que ces exploitants ne sentent leurs activités menacées. De plus, il faudrait qu'ils soient animés d'un esprit de solidarité tant sur le terrain, au sein des groupements qu'au sein du collectif, et ne plus se laisser à un jeu de concurrence. L'adoption de ces comportements pourrait renforcer les liens qui existent entre eux et favoriser la prise de décisions collectives. Ensuite, chaque exploitant devrait être conscient de l'importance du gravier dans la commune de Dogbo. A cet effet, il faudrait qu'ils participent beaucoup plus et de façon remarquable au développement de la commune en générale, de l'arrondissement de Dévé en particulier.

A l'endroit des responsables de groupement et du collectif :

- de garantir de débouchés aux exploitants, introduire et développer l'alphabétisation au niveau des groupements des artisans miniers ;

- de lutter pour une augmentation des prix et une amélioration de leurs conditions de travail ;

- de mettre à jour la liste complète de tous les exploitants afin de faciliter leur gestion.

La mesure du CAP moyen renseigne sur la valeur qu'accordent les populations de DEVE à une amélioration de l'exploitation de graviers. L'observation de la disparité au niveau de ce CAP, nécessite des critères importants à prendre en compte dans l'élaboration de la mise en place d'un fond pouvant permettre d'atteindre cet objectif d'amélioration de l'exploitation.

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dans la commune de DOGBO.

Ainsi, il faudrait :

- plus compter sur les personnes adultes actives que sur des jeunes et des vieux ; - plus compter sur les hommes que sur des femmes ;

- plus compter sur les exploitants que sur les non exploitants ;

- plus compter sur ceux qui ont de revenus importants.

A ce niveau, une sensibilisation doit être faite au niveau de toutes les couches sociales de la population afin que chaque acteur se sente vraiment concerné par la préservation de cette ressource naturelle non renouvelable, source d'importantes richesses pour la commune.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius