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Portage de grains de plomb et des parasites digestifs chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal

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par Adrien NAHAYO
Université Cheikh Anta Diop/Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar - diplome d'état de docteur vétérinaire 2005
  

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES

Ce chapitre présente le matériel et les techniques qui ont été employés pendant cette étude ainsi qu'une description détaillée des méthodes de collecte et d'analyse des données.

1.1. RECHERCHE DE TERRAIN

La recherche de terrain comprend une étude du milieu ainsi que la réalisation des prélèvements qui devront faire objet d'examen de laboratoire.

1.1.1 Présentation de la zone d'étude

Cette recherche a eu pour cadre les trois zones cynégétiques du parc national des oiseaux de Djoudj situé dans le delta du fleuve Sénégal. Cette zone éco-géographique d'intérêt écologique mondiale est située à environ une soixantaine de Kilomètres au Nord de Saint Louis. Le bassin du Djoudj est occupé dans ses parties basses par un système hydrographique assez complexe constitué d'une série des lacs ou de mares (lac de Lamantin, grand lac, khar etc.). Ce bassin qui correspond à une cuvette de 18 000 hectares, héberge des unités paysagères avec une végétation assez variée constituée entre autres, des complexes de Nymphéa, des Phragmites, de Tamarix et des Arthrocnemum qui composent les hydrosères naturelles du delta. Ce parc qui se situe à la frontière mauritanienne entre les latitudes 16° 34'et 16° 54' Nord et les longitudes 16° 18' et 16° 33' ouest, est une continuité du parc national de Dawling en Mauritanie. Le parc national des oiseaux du Djoudj présente dix zones d'intérêts cynégétiques (Z.I.C). Notre étude a été réalisée dans trois de ces ZIC à savoir: les trois marigots, caïman-Djeuss Nord et Débi.

1.1.1.1 La Z.I.C des trois marigots Sud

Cette zone couvre une superficie de 10.944 hectares. C'est une zone très irriguée, dotée des mares artificielles. Son eau est légèrement salée avec un pH légèrement basique qui varie entre 7,5 et 8. Elle abrite une végétation variée et composée essentiellement de : Sporobolis sp, de Phragmites sp, Nymphea lotus, Oryza bartii, Eragostis sp et les Tamarix.

Son potentiel faunique est largement dominé par l'avifaune notamment les anatidés paléarctiques, et aussi des limicoles et les anatidés éthiopiens. Dans cette zone, on trouve également les mammifères dont les plus représentatifs sont : les phacochères, les mangoustes, les chacals dorés et les patas ...

I.1.1.2 La Z.I.C de Caïman-Djeuss Nord

Il s'agit de deux zones (Caïman et Djeuss Nord) qui couvrent une superficie respectivement de 15 000 hectares et 20 000 hectares, et abritent des lacs, des marigots et des mares artificielles. Cette eau est légèrement salée. Le pH augmente au fur de l'installation de la saison sèche suite à l'évaporation et à l'accumulation du sel. Les unités paysagères de ces zones abritent une végétation variée et composée essentiellement de : Sporobolis sp, Phragmites sp, Nymphea lotus, Oryza bartii, Eragostis sp, Thyphan des Tamarix et les Accacia nylotica. La faune quant à elle, y est largement dominée par l'avifaune notamment les pélicans blancs, les cormorans, les oies mais aussi d'autres anatidés tant paléarctiques qu'éthiopiennes. Les limicoles mais aussi les rapaces tels que les Balbuzards, les aigles pécheurs et le hibou des marais Africains y sont fréquents. Concernant les mammifères, les Z.I.C de Caïman-Djeuss Nord abritent une grande population de phacochères et de chacals. Sur ces sites, on trouve également les varans et les crocodiles.

1.1.1.1.3 La Z.I.C de Débi

Cette zone qui couvre une superficie de 7 500 hectares est une zone inondable irriguée par des marigots, des mares et de nombreux canaux. L'eau a un pH légèrement basique. Dans cette zone, les unités paysagères abritent une végétation variée et composée essentiellement de : Oryza bartii, Eragostis sp, Thyphan, Phragmites sp, Nymphea lotus, Scirpus sp, Sporobolis sp, Sporobolus robustus, de Tamarix senegalensis et les Accacia nylotica. La faune y est essentiellement dominée par l'avifaune notamment les anatidés paléarictique, les anatidés éthiopiennes mais aussi par des différents échassiers et limicoles. Les tourterelles et les rapaces y sont également observés. Les mammifères quant à eux sont essentiellement représentés par les phacochères et les chacals dorés.

1.2. EXAMENS DE LABORATOIRE

1.2.1. Matériel animal

Cette étude a été effectuée sur 336 oiseaux d'eau tués, de sexes et âges confondus. Ces oiseaux ont été chassés lors de la campagne cynégétique 2004-2005.

La répartition des oiseaux suivis est présentée au tableau II.

Tableau II : Répartition des oiseaux

Espèces

Canard
siffleur

Canard souchet

Dendrocygne fauve

Oie d'Egypte

Sarcelle d'été

Sarcelle à oreillons

Total

Effectif

5

3

12

2

297

17

336

1.2.2. Le matériel technique

Le matériel technique est constitué par le pHmètre, une paire de ciseaux, un scalpel, une lame bistouri, les sachets en plastique, les flacons, une glacière, les tiges en bois, les fiches d'enregistrement (Annexe 5), le stylo et les marqueurs. Au laboratoire, le matériel d'analyse est composé de :

* Des bacs en plastique, et des bacs en inox pour contenir les échantillons ;

* Une paire de ciseaux pour ouvrir les gésiers en vue d'analyser leurs contenus ; * Des sachets en plastique pour conserver les contenus digestifs de chaque gésier * Une loupe pour visualiser les parasites ;

* Une éprouvette graduée pour diluer du formol ;

* Une pince à dents de souris pour décapsuler la muqueuse ;

* Un portoir pour la manutention des tubes à essai ;

* Les boîtes de Pétri ;

* Un microscope optique pour visualiser les parasites ;

* Les lames et lamelles ;

* Un bêcher ;

* Des tamis ;

* Une centrifugeuse ;

* De l'eau salée hypertonique ;

L'ensemble de ce matériel nous a permis d'analyser les contenus des gésiers pour y chercher les grains de plomb. Il nous a permis également de mettre en évidence les parasites dans la lumière intestinale, au niveau de la muqueuse et la sous muqueuse des gésiers.

1.3. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

1.3.1. Collecte des informations sur le terrain

Sur le terrain, la collecte des informations a été réalisée grâce à une fiche établie pour consigner toutes les informations concernant les oiseaux et leur milieu de vie. Celui- ci est caractérisé par trois paramètres : le pH, la profondeur de l'eau et les espèces végétales dominantes. Ces trois paramètres constituent des critères décisifs dans la fréquentation et l'habitat des oiseaux.

Pour mesurer la profondeur de l'eau, une échelle de 0 à 3 mètres a été utilisée. Le pH a été déterminé à l'aide des bandelettes indicatrices de pH dans les échantillons d'eau prélevés sur chaque site. Ces mesures ont été prises lors des visites hebdomadaires sur le terrain. Une moyenne est établie au bout des 11 semaines de notre étude. La détermination des espèces végétales

dominantes, a été faite lors de nos visites sur le terrain, mais aussi à l'aide d'information recueillies au centre de recherches biologiques de Djoudj.

Les analyses de laboratoire ont été effectuées aux laboratoires de Parasitologie et Helminthologie et au laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'Ecole Inter-Etats des Sciences et Médicine vétérinaires de Dakar (EISMV).

1.3.1.1. Mode de capture

Les oiseaux sur lesquels nous avons travaillé ont été chassés pendant la saison cynégétique du 26 Novembre 2004 au 13 Mars 2005 pour les gibiers d'eau. Après une journée de chasse, nous nous chargeons de récupérer les prélèvements auprès des chasseurs. Les prélèvements s'effectuent donc sur les oiseaux abattus la veille à la fréquence de deux à trois fois par semaine.

1.3.1.2. Prélèvement des échantillons

Le prélèvement des ailerons est réalisé par section d'un aileron gauche ou droit au niveau de l'axillaire. Les ailerons sont récupérés et conservés au congélateur dans des sachets en pastique avant d'être acheminés au laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse (M.I.P.I) de l'E.I.S.M.V.

Pour les gésiers, les prélèvements sont réalisés par section de l'organe au niveau du jabot et de l'intestin grêle. Le gésier est récupéré et conservé dans des sachets en pastiques en même temps que l'aileron de l'oiseau correspondant. Les sachets sont ensuite conservés au congélateur avant d'être acheminés au laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'E.I.S.M.V.

Enfin, nous procédons au prélèvement des intestins par section d'une portion intestinale comportant une partie de l'intestin grêle et une partie du gros intestin.

La portion est ligaturée aux deux bouts. Le nombre des ligatures est variable et permet de reconnaître à quel oiseau correspond l'intestin. Ces portions sont récupérées et conservées dans des flacons contenants du formol à 10 pour 100. Chaque flacon pouvait contenir de 5 à 8 intestins. Ces flacons sont conservés à l'air libre avant d`être acheminés au laboratoire de Parasitologie et Helminthologie de l'E.I.S.M.V.

1.3.2 Analyse de laboratoire

1.3.2.1. Identification des espèces

L'espèce, l'âge et le sexe des oiseaux ont été identifiés à travers le plumage de leurs ailerons. En effet, chez des nombreuses espèces, les plumes des ailes portent des motifs colorés avec un contraste qui permet de les identifier. Les mâles ont en général un plumage plus contrasté

que celui des femelles et le plumage des jeunes est différent de celui des adultes. Il est généralement moins contrasté. Toutefois le contraste n'étant pas toujours évident, il nous a fallu, plusieurs fois, tenir compte de la taille de l'oiseau pour estimer son âge.

1.3.2.2. Recherche des grains de plomb dans les contenus des gésiers

La recherche des grains de plomb ingérés par les oiseaux à travers les contenus des gésiers se fait de façon macroscopique. Cette méthode visuelle consiste à vider le contenu du gésier dans un bac en inox ou dans une boîte de Pétri. On sépare ensuite les graines végétales, les grits et les débris végétaux. La recherche des grains de plomb est réalisée à l'aide d'une loupe. Cette recherche a été effectuée au laboratoire de M.I.P.I de l'E.I.S.M.V.

1.3.2.3. Analyse des contenus des gésiers

Le contenu des gésiers est vidé dans un bac en inox ou dans une boîte de Pétri. On procède ensuite à la séparation des graines végétales, des grits et des débris végétaux. Une échelle de 0 à 3 points est utilisée pour chaque élément du contenu. Les notations s'effectuent selon la prédominance de l'un ou l'autre élément avec 0 pour l'absence totale d'un élément et 3 pour sa prédominance. La note totale d'un gésier étant 6 suite à la présence permanente des grits, ce qui empêche d'avoir deux notes 0 dans un même gésier. Dans la plupart des cas, tous les trois éléments sont présents à des proportions différentes (3 -2-1 ou 1-2-3 ou 3-1-2, ou encore 2-1-3). Par ailleurs, avec cette méthode à la fois qualitative et quantitative, il est possible d'observer les trois éléments avec les proportions homogènes (avec trois notes 2). Ce qui fait toujours un total de 6 pour chaque gésier.

1.3.2.4. Recherche des parasites dans les gésiers

La recherche des parasites a été également macroscopique. Les parasites sont d'abord recherchés dans la lumière des gésiers et ensuite dans la muqueuse et la sous muqueuse. Apres avoir vidé le contenu, on procède au nettoyage des gésiers à l'eau courante, ce qui permet de visualiser les corps des parasites. On procède en fin à la décapsulation de la muqueuse pour mettre en évidence certains vers qui restent accrochés à la sous muqueuse. Ces derniers sont prélevés à l'aide d'une pince, comptés et mis dans des tubes vénojects dans lesquels nous avons pris le soin de mettre du formol à 10% pour les conserver avant de les identifier.

1.3.2.5. Identification des parasites

L'identification des espèces, a été faite par échantillonnage. Pour les tubes contenant 1 à 10 parasites, deux sont prélevés et pour ceux contenant 10 à 20 parasites, trois sont prélevés et pour les tubes qui contiennent 20 à 30 parasites, quatre sont prélevés. Les parasites sont donc retirés du formol et plongés dans le Polyvinyle de Lactophénol pendant 2 à 5 minutes avant d'être visualisés au microscope aux grossissements 10 et 40.

1.3.2.6. Recherche des ookystes de coccidies et parasites dans les intestins

La recherche des ookyste des coccidies et des parasites dans les intestins a été effectuée à l`aide d'une méthode double. La méthode macroscopique qui consiste à rechercher des parasites dans les contenus intestinaux après le tamisage, et la méthode microscopique qui consiste à recherche les ookystes des coccidies dans le filtrat.

Le contenu intestinal est vidé dans une boîte de Pétri contenant l'eau. La solution est ensuite filtrée à l'aide des trois filtres des calibres décroissant, ce qui permet de chercher les parasites du plus gros filtre au plus petit mais aussi des oeufs dans le filtrat enrichi. L'enrichissement utilisé est également une double technique qui combine la sédimentation et la flottation.

Après avoir centrifugé le filtrat à 3000-4000 tours pendant 5 minutes, le surnageant est versé. Le culot est complété avec de l'eau salée hypertonique. Une lamelle est posée sur le ménisque supérieur de la suspension pendant 5 minutes et les oeufs qui flottent viennent s'y accoler. On enlève ensuite la lamelle qu'on pose sur une lame porte-objet et enfin la préparation est examinée au microscope optique aux faibles grossissements (10 et 40).

1.4. ANALYSE ET TRAITEMENT STATISTIQUE DES RÉSULTATS

Le traitement des données a été conduit au moyen d'outils informatiques comme le tableur « EXCEL » pour la saisie régulière des données recueillies. A partir de ces données, on calcule les moyennes et les écarts types. Les variables ont été ensuite créées pour pouvoir réaliser les analyses statistiques descriptives et les analyses des variances à l'aide du logiciel SPSS (Statistical Pactage for the Social Sciences Personal Computer).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore