CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
Ce chapitre présente le matériel et les techniques
qui ont été employés pendant cette étude ainsi
qu'une description détaillée des méthodes de collecte et
d'analyse des données.
1.1. RECHERCHE DE TERRAIN
La recherche de terrain comprend une étude du milieu ainsi
que la réalisation des prélèvements qui devront faire
objet d'examen de laboratoire.
1.1.1 Présentation de la zone
d'étude
Cette recherche a eu pour cadre les trois zones
cynégétiques du parc national des oiseaux de Djoudj situé
dans le delta du fleuve Sénégal. Cette zone
éco-géographique d'intérêt écologique
mondiale est située à environ une soixantaine de
Kilomètres au Nord de Saint Louis. Le bassin du Djoudj est occupé
dans ses parties basses par un système hydrographique assez complexe
constitué d'une série des lacs ou de mares (lac de Lamantin,
grand lac, khar etc.). Ce bassin qui correspond à une cuvette de 18 000
hectares, héberge des unités paysagères avec une
végétation assez variée constituée entre autres,
des complexes de Nymphéa, des Phragmites, de Tamarix
et des Arthrocnemum qui composent les hydrosères naturelles du
delta. Ce parc qui se situe à la frontière mauritanienne entre
les latitudes 16° 34'et 16° 54' Nord et les longitudes 16° 18' et 16° 33'
ouest, est une continuité du parc national de Dawling en Mauritanie. Le
parc national des oiseaux du Djoudj présente dix zones
d'intérêts cynégétiques (Z.I.C). Notre étude
a été réalisée dans trois de ces ZIC à
savoir: les trois marigots, caïman-Djeuss Nord et Débi.
1.1.1.1 La Z.I.C des trois marigots Sud
Cette zone couvre une superficie de 10.944 hectares. C'est une
zone très irriguée, dotée des mares artificielles. Son eau
est légèrement salée avec un pH légèrement
basique qui varie entre 7,5 et 8. Elle abrite une végétation
variée et composée essentiellement de : Sporobolis sp,
de Phragmites sp, Nymphea lotus, Oryza bartii, Eragostis sp et les
Tamarix.
Son potentiel faunique est largement dominé par
l'avifaune notamment les anatidés paléarctiques, et aussi des
limicoles et les anatidés éthiopiens. Dans cette zone, on trouve
également les mammifères dont les plus représentatifs sont
: les phacochères, les mangoustes, les chacals dorés et les patas
...
I.1.1.2 La Z.I.C de Caïman-Djeuss Nord
Il s'agit de deux zones (Caïman et Djeuss Nord) qui
couvrent une superficie respectivement de 15 000 hectares et 20 000 hectares,
et abritent des lacs, des marigots et des mares artificielles. Cette eau est
légèrement salée. Le pH augmente au fur de l'installation
de la saison sèche suite à l'évaporation et à
l'accumulation du sel. Les unités paysagères de ces zones
abritent une végétation variée et composée
essentiellement de : Sporobolis sp, Phragmites sp, Nymphea lotus, Oryza
bartii, Eragostis sp, Thyphan des Tamarix et les Accacia
nylotica. La faune quant à elle, y est largement dominée par
l'avifaune notamment les pélicans blancs, les cormorans, les oies mais
aussi d'autres anatidés tant paléarctiques
qu'éthiopiennes. Les limicoles mais aussi les rapaces tels que les
Balbuzards, les aigles pécheurs et le hibou des marais Africains y sont
fréquents. Concernant les mammifères, les Z.I.C de
Caïman-Djeuss Nord abritent une grande population de phacochères et
de chacals. Sur ces sites, on trouve également les varans et les
crocodiles.
1.1.1.1.3 La Z.I.C de Débi
Cette zone qui couvre une superficie de 7 500 hectares est une
zone inondable irriguée par des marigots, des mares et de nombreux
canaux. L'eau a un pH légèrement basique. Dans cette zone, les
unités paysagères abritent une végétation
variée et composée essentiellement de : Oryza bartii,
Eragostis sp, Thyphan, Phragmites sp, Nymphea lotus, Scirpus sp,
Sporobolis sp, Sporobolus robustus, de Tamarix senegalensis
et les Accacia nylotica. La faune y est essentiellement
dominée par l'avifaune notamment les anatidés
paléarictique, les anatidés éthiopiennes mais aussi par
des différents échassiers et limicoles. Les tourterelles et les
rapaces y sont également observés. Les mammifères quant
à eux sont essentiellement représentés par les
phacochères et les chacals dorés.
1.2. EXAMENS DE LABORATOIRE
1.2.1. Matériel animal
Cette étude a été effectuée sur 336
oiseaux d'eau tués, de sexes et âges confondus. Ces oiseaux ont
été chassés lors de la campagne cynégétique
2004-2005.
La répartition des oiseaux suivis est
présentée au tableau II.
Tableau II : Répartition des oiseaux
Espèces
|
Canard siffleur
|
Canard souchet
|
Dendrocygne fauve
|
Oie d'Egypte
|
Sarcelle d'été
|
Sarcelle à oreillons
|
Total
|
Effectif
|
5
|
3
|
12
|
2
|
297
|
17
|
336
|
1.2.2. Le matériel technique
Le matériel technique est constitué par le
pHmètre, une paire de ciseaux, un scalpel, une lame bistouri, les
sachets en plastique, les flacons, une glacière, les tiges en bois, les
fiches d'enregistrement (Annexe 5), le stylo et les marqueurs. Au laboratoire,
le matériel d'analyse est composé de :
* Des bacs en plastique, et des bacs en inox pour contenir les
échantillons ;
* Une paire de ciseaux pour ouvrir les gésiers en vue
d'analyser leurs contenus ; * Des sachets en plastique pour conserver les
contenus digestifs de chaque gésier * Une loupe pour visualiser les
parasites ;
* Une éprouvette graduée pour diluer du formol ;
* Une pince à dents de souris pour décapsuler la
muqueuse ;
* Un portoir pour la manutention des tubes à essai ;
* Les boîtes de Pétri ;
* Un microscope optique pour visualiser les parasites ;
* Les lames et lamelles ;
* Un bêcher ;
* Des tamis ;
* Une centrifugeuse ;
* De l'eau salée hypertonique ;
L'ensemble de ce matériel nous a permis d'analyser les
contenus des gésiers pour y chercher les grains de plomb. Il nous a
permis également de mettre en évidence les parasites dans la
lumière intestinale, au niveau de la muqueuse et la sous muqueuse des
gésiers.
1.3. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
1.3.1. Collecte des informations sur le
terrain
Sur le terrain, la collecte des informations a
été réalisée grâce à une fiche
établie pour consigner toutes les informations concernant les oiseaux et
leur milieu de vie. Celui- ci est caractérisé par trois
paramètres : le pH, la profondeur de l'eau et les espèces
végétales dominantes. Ces trois paramètres constituent des
critères décisifs dans la fréquentation et l'habitat des
oiseaux.
Pour mesurer la profondeur de l'eau, une échelle de 0
à 3 mètres a été utilisée. Le pH a
été déterminé à l'aide des bandelettes
indicatrices de pH dans les échantillons d'eau prélevés
sur chaque site. Ces mesures ont été prises lors des visites
hebdomadaires sur le terrain. Une moyenne est établie au bout des 11
semaines de notre étude. La détermination des espèces
végétales
dominantes, a été faite lors de nos visites sur le
terrain, mais aussi à l'aide d'information recueillies au centre de
recherches biologiques de Djoudj.
Les analyses de laboratoire ont été
effectuées aux laboratoires de Parasitologie et Helminthologie et au
laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'Ecole
Inter-Etats des Sciences et Médicine vétérinaires de Dakar
(EISMV).
1.3.1.1. Mode de capture
Les oiseaux sur lesquels nous avons travaillé ont
été chassés pendant la saison cynégétique du
26 Novembre 2004 au 13 Mars 2005 pour les gibiers d'eau. Après une
journée de chasse, nous nous chargeons de récupérer les
prélèvements auprès des chasseurs. Les
prélèvements s'effectuent donc sur les oiseaux abattus la veille
à la fréquence de deux à trois fois par semaine.
1.3.1.2. Prélèvement des
échantillons
Le prélèvement des ailerons est
réalisé par section d'un aileron gauche ou droit au niveau de
l'axillaire. Les ailerons sont récupérés et
conservés au congélateur dans des sachets en pastique avant
d'être acheminés au laboratoire de Microbiologie Immunologie et
Pathologie Infectieuse (M.I.P.I) de l'E.I.S.M.V.
Pour les gésiers, les prélèvements sont
réalisés par section de l'organe au niveau du jabot et de
l'intestin grêle. Le gésier est récupéré et
conservé dans des sachets en pastiques en même temps que l'aileron
de l'oiseau correspondant. Les sachets sont ensuite conservés au
congélateur avant d'être acheminés au laboratoire de
Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'E.I.S.M.V.
Enfin, nous procédons au prélèvement des
intestins par section d'une portion intestinale comportant une partie de
l'intestin grêle et une partie du gros intestin.
La portion est ligaturée aux deux bouts. Le nombre des
ligatures est variable et permet de reconnaître à quel oiseau
correspond l'intestin. Ces portions sont récupérées et
conservées dans des flacons contenants du formol à 10 pour 100.
Chaque flacon pouvait contenir de 5 à 8 intestins. Ces flacons sont
conservés à l'air libre avant d`être acheminés au
laboratoire de Parasitologie et Helminthologie de l'E.I.S.M.V.
1.3.2 Analyse de laboratoire
1.3.2.1. Identification des espèces
L'espèce, l'âge et le sexe des oiseaux ont
été identifiés à travers le plumage de leurs
ailerons. En effet, chez des nombreuses espèces, les plumes des ailes
portent des motifs colorés avec un contraste qui permet de les
identifier. Les mâles ont en général un plumage plus
contrasté
que celui des femelles et le plumage des jeunes est
différent de celui des adultes. Il est généralement moins
contrasté. Toutefois le contraste n'étant pas toujours
évident, il nous a fallu, plusieurs fois, tenir compte de la taille de
l'oiseau pour estimer son âge.
1.3.2.2. Recherche des grains de plomb dans les contenus
des gésiers
La recherche des grains de plomb ingérés par les
oiseaux à travers les contenus des gésiers se fait de
façon macroscopique. Cette méthode visuelle consiste à
vider le contenu du gésier dans un bac en inox ou dans une boîte
de Pétri. On sépare ensuite les graines végétales,
les grits et les débris végétaux. La recherche des grains
de plomb est réalisée à l'aide d'une loupe. Cette
recherche a été effectuée au laboratoire de M.I.P.I de
l'E.I.S.M.V.
1.3.2.3. Analyse des contenus des
gésiers
Le contenu des gésiers est vidé dans un bac en
inox ou dans une boîte de Pétri. On procède ensuite
à la séparation des graines végétales, des grits et
des débris végétaux. Une échelle de 0 à 3
points est utilisée pour chaque élément du contenu. Les
notations s'effectuent selon la prédominance de l'un ou l'autre
élément avec 0 pour l'absence totale d'un élément
et 3 pour sa prédominance. La note totale d'un gésier
étant 6 suite à la présence permanente des grits, ce qui
empêche d'avoir deux notes 0 dans un même gésier. Dans la
plupart des cas, tous les trois éléments sont présents
à des proportions différentes (3 -2-1 ou 1-2-3 ou 3-1-2, ou
encore 2-1-3). Par ailleurs, avec cette méthode à la fois
qualitative et quantitative, il est possible d'observer les trois
éléments avec les proportions homogènes (avec trois notes
2). Ce qui fait toujours un total de 6 pour chaque gésier.
1.3.2.4. Recherche des parasites dans les
gésiers
La recherche des parasites a été
également macroscopique. Les parasites sont d'abord recherchés
dans la lumière des gésiers et ensuite dans la muqueuse et la
sous muqueuse. Apres avoir vidé le contenu, on procède au
nettoyage des gésiers à l'eau courante, ce qui permet de
visualiser les corps des parasites. On procède en fin à la
décapsulation de la muqueuse pour mettre en évidence certains
vers qui restent accrochés à la sous muqueuse. Ces derniers sont
prélevés à l'aide d'une pince, comptés et mis dans
des tubes vénojects dans lesquels nous avons pris le soin de mettre du
formol à 10% pour les conserver avant de les identifier.
1.3.2.5. Identification des parasites
L'identification des espèces, a été faite
par échantillonnage. Pour les tubes contenant 1 à 10 parasites,
deux sont prélevés et pour ceux contenant 10 à 20
parasites, trois sont prélevés et pour les tubes qui contiennent
20 à 30 parasites, quatre sont prélevés. Les parasites
sont donc retirés du formol et plongés dans le Polyvinyle de
Lactophénol pendant 2 à 5 minutes avant d'être
visualisés au microscope aux grossissements 10 et 40.
1.3.2.6. Recherche des ookystes de coccidies et parasites
dans les intestins
La recherche des ookyste des coccidies et des parasites dans
les intestins a été effectuée à l`aide d'une
méthode double. La méthode macroscopique qui consiste à
rechercher des parasites dans les contenus intestinaux après le
tamisage, et la méthode microscopique qui consiste à recherche
les ookystes des coccidies dans le filtrat.
Le contenu intestinal est vidé dans une boîte de
Pétri contenant l'eau. La solution est ensuite filtrée à
l'aide des trois filtres des calibres décroissant, ce qui permet de
chercher les parasites du plus gros filtre au plus petit mais aussi des oeufs
dans le filtrat enrichi. L'enrichissement utilisé est également
une double technique qui combine la sédimentation et la flottation.
Après avoir centrifugé le filtrat à
3000-4000 tours pendant 5 minutes, le surnageant est versé. Le culot est
complété avec de l'eau salée hypertonique. Une lamelle est
posée sur le ménisque supérieur de la suspension pendant 5
minutes et les oeufs qui flottent viennent s'y accoler. On enlève
ensuite la lamelle qu'on pose sur une lame porte-objet et enfin la
préparation est examinée au microscope optique aux faibles
grossissements (10 et 40).
1.4. ANALYSE ET TRAITEMENT STATISTIQUE DES
RÉSULTATS
Le traitement des données a été conduit
au moyen d'outils informatiques comme le tableur « EXCEL » pour la
saisie régulière des données recueillies. A partir de ces
données, on calcule les moyennes et les écarts types. Les
variables ont été ensuite créées pour pouvoir
réaliser les analyses statistiques descriptives et les analyses des
variances à l'aide du logiciel SPSS (Statistical Pactage for the Social
Sciences Personal Computer).
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