Portage de grains de plomb et des parasites digestifs chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal( Télécharger le fichier original )par Adrien NAHAYO Université Cheikh Anta Diop/Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar - diplome d'état de docteur vétérinaire 2005 |
CHAPITRE II : LES OISEAUX D'EAU CHASSES AU SENEGALPour mieux gérer son potentiel faunique en général et avifaunique en particulier, chaque année le conseil supérieur de la chasse et de la protection de la faune dresse une liste des oiseaux qui ne sont pas protégés ou partiellement protégés. Seules ces espèces peuvent donc être chassées au Sénégal pendant la campagne cynégétique en cour. 2.1. Méthodes d'identification des oiseaux L'identification d'un oiseau peut se faire par son bec, son plumage, sa silhouette en vol, sa voix, ses parades nuptiales, son comportement migratoire etc. 2.1.1. Identification par le bec Le bec de l'oiseau, constitué de deux parties cornées (mandibules), remplit diverses fonctions. Il permet de rechercher, de capturer et, le cas échéant, de dilacérer la nourriture. Il sert également à transporter des matériaux pour le nid, à soigner le plumage et, au besoin se défendre. Bien que les limites établies entre les groupes soient particulièrement glissantes, la forme du bec est souvent un bon indice pour l'étude du mode de nutrition de l'espèce. Ainsi pour les nombreux échassiers aussi appelés limicoles tel que le héron, la cigogne ou encore de barge, un très long bec proportionnel à leur tête, est nécessaire pour fouiller la vase humide ou les eaux peu profondes. Un rapace ne pourrait pas déchiqueter sa proie avec un bec large comme celui d'un canard, et un oiseau qui se nourrit des graines dures doit pouvoir disposer d'un instrument suffisamment puissant pour les briser [38]. Les canards disposent ainsi d'une sorte d'épuisette avec laquelle ils récoltent les particules de nourriture en filtrant l'eau. Les oies utilisent aussi leurs becs pour brouter l'herbe. 2.1.2. Identification par le plumage, la voix et la silhouette en vol Les plumages sont l'apanage des oiseaux. Excepté le bec, leur corps est entièrement recouvert des plumes. Le plumage donne au corps de l'oiseau son aspect lisse et compact, conserve sa chaleur, le protège de la brûlure du soleil, de l'humidité et confère à l'espèce sa forme et sa couleur caractéristique. Outre ces rôles, la voix tout comme le plumage et ses traits biologiques sont des indices de reconnaissance de l'espèce et parfois même du sexe et de l'âge de l'oiseau [79]. Chez de nombreuses espèces, les plumes des ailes portent des motifs colorés très contrastés. Ainsi, de nombreux canards ont sur l'aile une tâche de couleur délimitée par une bande d'une autre couleur appelée le miroir. Le premier plumage complet des jeunes est désigné sous le nom de plumage juvénile. Il est d'ordinaire différent de celui des adultes. Nombre d'espèces arborent durant la période de reproduction un plumage aux couleurs et aux motifs très contrastés : c'est le plumage nuptial. Pour le reste de l'année, le plumage de l'oiseau reste plus terne : c'est le plumage d'hiver. Toutefois, c'est en hiver que le plumage des canards mâles est plus beau alors qu'en été, ils sont en éclipse [50]. Par ailleurs, bien que les expressions vocales de l'oiseau ne soient pas forcément mélodieuses aux oreilles humaines, elles sont si caractéristiques qu'elles permettent à elles seules de l'identifier. Ainsi, le cri ou le chant est un critère d'identification important pour l'ornithologue [4]. Les mouvements des oiseaux ou leur silhouette en vol sont aussi caractéristiques et constituent un critère d'identification. Ainsi, le cygne, le héron, la cigogne ou le pélican blanc se reconnaissent aisément en vol à la façon dont ils tiennent leur cou et leurs pattes. D'autres comme les sarcelles ont des vols très rapides, en groupe compacts pouvant atteindre des dizaines de milliers d'individus, avec un brusque changement de direction. 2.1.3. Identification par le comportement migratoire En raison de leur aptitude au vol, qui n'a été perdue que dans quelques cas particuliers, les oiseaux ont une certaine indépendance vis a vis du milieu. Le comportement migratoire qui fait que les phénomènes d'isolement géographique ne se présentent guère chez les oiseaux, est aussi l'un des critère d'identification d`un oiseau [79]. Certains ont pu coloniser les régions nordiques où ils ne disposent pas de nourriture en quantité suffisante toute l'année. Pendant la saison froide, ils migrent vers les régions au climat plus favorable. La plupart des oiseaux migrateurs voyagent seuls ou en petits groupes ; d'autres se déplacent en grandes troupes. Un oiseau sédentaire peut être observé toute l'année dans la région où il niche. De nombreuses espèces telles que l'ibis hagedash, le héron garde boeuf, anhinga roux, le grébifoulque du Sénégal, le cormoran africain (petit cormoran) ou l'ibis sacré ne quittent jamais leur territoire de nidification ; d'autres comme la poule sultane, la sarcelle à oreillons, le dendrocygne veuf ou encore la râle noir se dispersent dans un certain rayon autour de celui-ci. Les migrateurs nichent dans une zone autre que celle d'hivernage, le plus souvent la zone de nidification est le nord et celle d'hivernage le sud plus chaud [38]. 2.1.4. Identification par les parades nuptiales et le nid Lors des parades, les mâles cherchent à attirer l'attention des femelles de façon très diverses. Selon les espèces, il peut s'agir des vols spectaculaires comme dans le cas du vanneau coiffé, ou de démonstration mettant en valeur la taille et la beauté de l'individu, comme chez le grand tétra ou encore chez la grue couronnée. De plus, le site et le mode de construction du nid varient suivant les espèces. Ainsi, certaines espèces abritent leurs nids dans les cavités des arbres ou dans les anfractuosités des roches ; on les appelle les cavernicoles. Les oiseaux nichant au sol quant à eux, tapissent une dépression dans le sol, plus ou moins dissimulée dans la végétation. Le nombre d'oeufs pondus par la femelle varie également selon les espèces. Chez de nombreuses espèces de rapaces, il n'y en a généralement que 1 ou 2, mais la perdrix peut pondre 10 à 20. Souvent, on reconnaît par la morphologie et la couleur de l'oeuf l'espèce à la quelle la ponte appartient. La taille, la forme, la couleur et les taches des oeufs diffèrent d'une espèce à l'autre. Les jeunes oiseaux se répartissent en deux catégories : les nidifuges qui sont déjà assez développés pour quitter le nid quelques heures ou au plus tard quelques jours après l'éclosion et les nidicoles dont le développement est encore très incomplet au moment de l'éclosion. Les colombidés, les rapaces et les passereaux sont typiquement nidicoles. Par contre, les canards et les oies, les gallinacés, les sternes et les limicoles sont typiquement nidifuges [38]. 2.2. Les espèces d'oiseaux d'eau chassés Au Sénégal, la liste des espèces d'oiseaux d'eau autorisés à la chasse, et qui sont aussi des oiseaux non protégés ou partiellement protégés, est faite chaque année par le Ministère de l'Environnement en concertation avec le conseil supérieur de la chasse et de la protection de la faune. Il s'agit de certains canards et oies, ainsi que de certains limicoles. 2.2.1. Les canards et oies Les canards et oies chassés au Sénégal sont : les sarcelles, les canards pilets , les canards siffleurs canards souchets les dendrocygnes, les oies d'Egypte et les oies de Gambie. Les figures illustrant cette présentation sont issues de la source : http// www.oiseaux.net/oiseaux/anseriformes.html 2.2.1.1. La sarcelle d'été (Anas querquedula) 2.1.1.1. Description Elle mesure 37 à 41 centimètres de taille, 58 à 69 centimètres d'envergure, 36 à 43 millimètres au bec, et pèse 250 à 600grammes. Au vol, le mâle se distingue par le devant de l'aile gris bleu pâle [12] [59]. La poitrine brune contraste vivement avec le ventre clair. Au repos, un large sourcil blanc sur la tête brune, des épaules gris bleu et un large miroir vert bordé largement de blanc caractérisent le mâle [4]. Le mâle en éclipse garde l'aile bleue et le sourcil blanc ; les femelles quant à elles émettent une sorte de crépitement [38] [59]. Figure 1 : La sarcelle d'été femelle 2.1.1.2. Habitat et distribution La sarcelle d'été se nourrit la nuit sur les mares et marais peu profonds pourvus de végétations ; elle se repose le jour sur les grands plans d'eau. La femelle pond une dizaine d'oeufs crème. L'incubation dure 21 à 23 jours. Les canetons sont nidifuges; quelques heures après l'éclosion, ils gagnent l'eau et entament les premiers parcours exploratoires [59]. Sa longévité maximale est de 20 ans [22] [62]. Migrateur paléarctique très commun d'octobre à mars, elle hiberne dans la zone allant du Sud Mauritanien au Tchad en passant par le Nord Sénégal. Toutefois, elle est aussi signalée au Nigeria, au Gabon et au Cameroun [48] [62]. 2.1.1.2. Sarcelle à oreillon ( Nettapus auritus) 2.1.1.2.1 Description Plus petite que la sarcelle d'été, avec 30 à 33 centimètres de taille, 50 à 60 centimètres d'envergure et 23 à 27millimètres au bec, la sarcelle à oreillon pèse 260 à 285 grammes et a une silhouette rondelette. Elle se caractérise par son dos noir à reflets verdâtre, son ventre blanc, ainsi que sa poitrine et ses flancs roux [35] [37]. Le mâle a la face blanche et une large tache verte liserée de noir à l'arrière de la tête et du cou qui est très visible. Le bec est jaune [12] [79] Quant à la femelle, sa tête est blanchâtre avec l'arrière du cou gris verdâtre. Le bec est orangé [49]. En vol, la bande alaire blanche tranche nettement avec le dessus foncé. Les flancs sont roux et le ventre est blanc [15]. La voix est un faible sifflement [4]. 2.1.1.2.2. Habitat et distribution La sarcelle à oreillon habite les marais riches à végétation flottante (nenumphars), les rizières et même les forêts. On la trouve pratiquement partout pourvu que l'habitat lui convienne [37]. C'est une espèce locale. 2.1.1.3. Canard pilet (Anas acuta) 2.1.1.3.1. Description Les caractéristiques du canard pilet sont : 51 à 66 centimètres de longueur, 80 à 95 centimètres d'envergure et 44 à 53 millimètres au bec; son poids varie entre 0,55 et 1,1 kilogrammes pour le mâle et entre 0,4 et 1 kilogramme pour la femelle. C'est un canard assez grand et élancé [37]. Son cou est long et sa queue pointue [59]. Son long cou se remarque quand il nage. En période nuptiale, le mâle a un dessous blanc, les ailes gris brun, la tête brun marron avec un trait blanc de chaque côté. Le cou est blanc [4]. En éclipse, le mâle perd la couleur de la tête et ressemble à la femelle sans être aussi tacheté qu'elle sur le dos [70]. La femelle a le dos gris-brun et le dessous gris-blanc sale taché de brun clair. La femelle est difficile à distinguer de la femelle du siffleur, du colvert et du chipeau [69]. Ils se déplacent couramment avec les sarcelles d'été, en vols rapides, souvent nocturnes. 2.1.1.3.2. Habitat et distribution Le canard pilet se nourrit dans les marais, se repose sur les lacs, les lagunes côtières et les zones d'inondation. Migrateur paléarctique présent en Afrique d'octobre à mars surtout commun dans la zone allant du Sud - mauritanien et du Sénégal au Tchad, il est rencontré aussi au Nord du Nigeria et du Ghana [22] [48]. 2.1.1.4. Canard souchet (Anas clypeata spattula) 2.1.1.4.1. Description Les caractéristiques du canard souchet sont : 43 à 56 centimètres de taille, 70 à 85 centimètres d'envergure et 56 à 72 millimètres au bec, le canard souchet pèse 0,5 à 1,1 kilogrammes. Au vol, le long et gros bec spatulé le distingue des autres canards [12] [60]. Le mâle nuptial se caractérise par sa tête vert sombre, sa poitrine et ses scapulaires blancs, ses flancs et son ventre châtain, ainsi que son dos brun foncé [37] [50]. Pour le mâle éclipse, à part son bec en forme de cuillère, il se caractérise par son devant de l'aile bleu clair et le miroir vert séparé du bleu par un trait blanc [4]. La femelle bien que peu voyante, se distingue des autres femelles de canard par : le bec, la silhouette assez massive, le cou court et une bande bleuâtre plus ou moins apparente sur les côtés [11]. En vol, la partie avant de l'aile est bleue. Le mâle est l'un des seuls canards avec le ventre foncé et la poitrine blanche. Le vol est assez lourd mais rapide [70]. Il nage avec l'avant profondément enfoncé dans l'eau, le bec tombant. Il vit solitaire, par paire ou par petits groupes. La voix est quasiment silencieuse en Afrique [37] [70]. En Europe, il émet en vol, un « touk-touk » bas ou un « gagack » doublé et bas chez le mâle [59]. 2.1.1.4.2. Habitat et distribution Le canard souchet fréquente les marais d'eau douce ou saumâtre peu profonds et riches en invertébrés. La femelle pond 8 à 12 oeufs dont l'incubation dure 22 ou 23 jours [22]. Comme chez la grande majorité des canards, les petits sont nidifuges. Sa longévité maximale est de 21ans [11]. Il est aussi un migrateur paléarctique végétarien peu connu mais assez répandu. Il niche dans des prés humides, les marais et broussailles, du Sénégal au Tchad. Il est signalé aussi en Guinée Bissau, au Burkina Faso, au Ghana et au Nigeria [48] [70]. Figure 2 : Canard souchet mâle Figure 3 : Canard Souchet Femelle 2.1.1.5. Canard siffleur (Anas penelope) 2.1.1.5.1. Description Le canard siffleur mesure 75 à 86 centimètres d'envergure, 45 à 51centimètres de longueur et 31 à 38 millimètres au bec, il pèse respectivement 0,4 à 0,95 kilogramme et 0,5 à 1,09 kilogrammes pour la femelle et le mâle adulte [11] [37]. Sa tête est ronde et son bec gris-bleu est court. Ses pattes sont également courtes et gris bleues [12]. Posé, le mâle a une tête rousse avec une bande crème sur le sommet et le front. La poitrine est rose et le corps gris. Le ventre est blanc et l'arrière du corps est noir. Quant à la femelle, sa teinte est généralement rousse. Une bande claire sur le côté n'est pas toujours bien visible [59]. Au vol, le dos est grisâtre et le devant de l'aile clair ou carrément blanc chez le mâle adulte. Le ventre est blanc et les flancs gris. Le mâle émet une sorte de sifflement [37] [70]. Figure 4 : Le canard siffleur mâle Figure 5 : Un groupe des canards siffleurs mâles et femelles 2.1.1.5.2. Habitat et distribution Le canard siffleur fréquente les bords de mer ou eaux continentales et se nourrit à terre ou en eau peu profonde [70]. L'incubation débute après la ponte du dernier oeuf et dure habituellement 25 jours en moyenne [11]. La femelle passe environ 90% de son temps sur le nid. Les petits sont nidifuges, ils quittent le nid environ 24 heures après l'éclosion Sa longévité maximale est de 18 ans [22]. 2.1.1.6. Oie de Gambie (Plectropterus gambensis) 2.1.1.6.1. Description Appelé aussi canard armé, L'oie de Gambie est l'un des anatidés de très grande taille caractérisée par : 75 à 100 centimètres de longueur, 135 à 175 centimètres d'envergure, 57 à 63 millimètres au bec et un poids de 4-6,8 kilogrammes [4] [37]. Les deux sexes sont de couleurs semblables mais les mâles sont nettement plus grands et plus lourds que les femelles [21] [79]. Au sol, il se distingue par sa taille, le dos noir à faible reflet contrastant avec le dessous blanc sale [13][36]. Le miroir blanc à l'aile est remarquable au vol [70] C'est une espèce grégaire mais les mâles peuvent se livrer à des violents combats en période de reproduction. 2.1.1.7. Oie d'Egypte (Alopochen aegyptiacus) 2.1.1.7.1. Description Appelée également Ouette d'Egypte, c'est un canard élancé avec 134 à 154 centimètres d'envergure, 63 à 73 centimètres de longueur et 1,5 à 2,5 kilogrammes de poids [22] [37]. Il s'agit donc du plus grand des anatidés de la zone, avec des jambes assez hautes, une teinte grisâtre à roussâtre, une tâche marron autour de l'oeil et une autre en bas de la poitrine ; le bec et les pattes sont roses[59]. Posé, sa silhouette est élancée [79]. Sur le côté, une barre blanche sur l'aile et un miroir verdâtre est bien visible même au vol. Le bec et les pattes sont rouges pâles [12] [50]. La taille et la couleur sont sans confusion possible avec les autres espèces. Les femelles sont à peine plus claires ; les jeunes sont plus pâles et n'ont pas de tache brun sombre sur la poitrine et autour des yeux. La tache châtain sur le bas de la poitrine est généralement bien discernable [4]. C'est une espèce grégaire vivant généralement en groupe de quelques dizaines à plusieurs centaines d'individus. Elle émet des cris peu bruyants rappelant ceux d'oie domestique [37] [70]. La femelle pond 5 à 11 oeufs crèmes. L'incubation dure environ 28 à 30 jours, assurée par la femelle seule. Les naissances sont synchronisées. Les poussins sont élevés par les deux parents. Les couples sont unis pour la vie [22]. Le nid se trouve dans les cavités, sur le sol et même sur les arbres [70]. Sa longévité maximum est de 25ans [11]. 2.1.1.7.2. Habitat et distribution L'oie d'Egypte habite les marais, les zones de crues, les rizières, les berges ou îlots sableux des rivières, parfois sur les terrains secs. Elle effectue des déplacements du sud Mauritanien (17° N) et au Nord du Sénégal au Tchad et la R.C.A. On le retrouve également en Guinée Bissau, en Guinée Conakry, en Sierra Leone, au Bénin, au Nigeria, au Gabon, et dans la vallée du Nil. Elle est absente des régions de forêt [48]. Figure 6 : Un couple d'Oie d'Egypte. Figure 7 : Deux Oies d'Egypte et les canetons 2.1.1.8. Dendrocygne veuf ( Dendrocygna viduat) 2.1.1.8.1. Description Le dendrocygne veuf est un canard de taille moyenne, avec 38 à 48 centimètres de longueur, 67 à 78 centimètres d'envergure, 45 à 53 millimètres au bec et 500 à 820 grammes de poids[37]. Sa silhouette est élancée et il est haut sur pattes [12] [20]. Posé, il se tient fréquemment très dressé grâce à ses longues pattes. La face et la gorge blanches contrastent bien avec la nuque noire et le cou marron. Les flancs sont rayés finement, crème sur noir. Le dos est rayé de couleur brune et rousse, et la poitrine est châtain. Au vol, c'est un canard lent, d'aspect sombre, à ailes rondes, aux battements d'ailes lents à la tête blanche bien visible [79]. Il est très grégaire et souvent crépusculaire. L'immature a la face gris claire [4] [50]. Au vol, il crie constamment avec une voix caractéristique. La femelle pond 10-12 oeufs. L'incubation dure de 26 à 28 jours et est assurée par les deux parents qui défendent aussi le nid. Les naissances sont synchronisées. Le couple a des liens très forts et restent probablement unis pour la vie [22]. Le nid léger est placé dans les hautes herbes, parfois loin de l'eau [70]. Figure 8 : Un groupe des Dendrocygnes Veufs 2.1.1.8.2. Habitat et distribution Les Dendrocygnes nagent relativement peu. Ils se nourrissent sur les marais et rizières, et se reposent au bord des lacs, des rivières et estuaires, souvent avec les Dendrocygnes fauves. Commun au sud du 17°N, il est signalé presque partout .Il évite la forêt [37] [70]. 2.1.1.9. Le dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor) 2.1.1.9.1. Description Les caractéristiques de dendrocygne fauves sont : 45 à 53 centimètres de longueur, 72 à 75 centimètres d'envergure, un bec de 40 à 50 millimètres et 621 à 755 grammes de poids, le dendrocyne fauve est un canard de taille moyenne , à silhouette élancée et haut sur pattes [79]. Au sol, il a le même port dressé que le veuf mais il est un peu plus haut et plus gros. Sa tête et toutes ses parties inférieures sont rousses, son dos brun foncé [12]. Le dimorphisme sexuel n'est pas net [4]. Au vol, la silhouette est assez fine et comparable à celle du veuf. Les sus-caudales et souscaudales blanches ainsi que les raies crèmes aux flancs sont bien visibles. Les pattes dépassent légèrement la queue [50]. Sa voix bruyante; et son cri en vol est un excellent caractère [4] [70]. Figures 9 et 10 : Deux dendrocygnes Fauves 2.1.1.9.2. Habitat et distribution Il se nourrit dans les marais et rizières et se repose à découvert sur le bord des lacs et rivières. Ils sont très grégaires mais souvent en compagnie de dendrocygnes veufs. Au sol, il se tient dressé [37]. La femelle pond 8 à 15 oeufs beige clair; l'incubation dure de 24 à 26 jours. Les deux parents s'occupent des jeunes [22]. Le nid est souvent posé sur un tapis d'herbes aquatiques au dessus de l'eau [37] [70]. Sa longévité maximum est de 20 ans [11]. 2.1.2. Les limicoles. Les espèces très prisées par les chasseurs au Sénégal sont essentiellement les barges à queue noire, les bécasseaux et bécassines et les chevaliers. Les figures illustrant cette présentation sont issues de la source : Http// www.oiseaux.net/oiseaux/charadiformes.html 2.1.2.1. La Barge à queue noire (Limosa limosa) 2.1.2.1.1. Description La barge à queue noire est un limicole d'assez grande taille à allure élancée. Il a 36 à 44 centimètres de longueur, 70 à 82 centimètres d'envergure, et respectivement 244 à 500 grammes et 160 à 440 grammes de poids pour la femelle et le mâle adulte. Son bec très long, mince et droit, est rose jaunâtre à pointe noire. La taille du bec varie également en fonction du sexe : 79 à 123 millimètres chez le mâle et 95 à 122 millimètres chez la femelle [37]. Les pattes, grises verdâtres, sont très longues. Le cou est également long [79]. En plumage nuptial, la tête, le cou et la poitrine sont roux et le dessus brun-noir est maculé de roux et de gris. Les flancs et le ventre blanc sont barrés de brun-noir [69]. En éclipse, le dessus est gris-brun et le dessous plus pâle. Les Juvéniles ont le cou et la poitrine roussâtres. Le sourcil pâle et assez net [59]. Au vol, la queue blanche avec une très large barre terminale noire et la large barre alaire blanche sont des critères repérables même à grande distance [50]. Le vol est rapide, droit et élevé [70]. Elle émet des cris rauques surtout en groupe. Elle est grégaire, et vit parfois en bandes nombreuses. 2.1.2.1.2. Habitat et distribution Figure 11 : La Barge à queue noire en vol Photos 12 : Les barges à queue noire 27 La barge à queue noire vit dans les marais, les zones d'inondations, les rizières, et les vasières littorales. C'est un migrateur paléarctique qu'on retrouve au Sénégal et au Tchad, mais il est rare en Guinée Bissau, en Sierra Leone et au Ghana [48] [70]. 2.1.2.2. Bécassine des marais (allinago gallinago) 2.1.2.2.1. Description C'est une bécassine de petite taille au corps allongé, avec 25 à 27 centimètres de longueur, 44 à 47 centimètres d'envergure, 60 à 74 millimètres, et 72 à 180 grammes de poids. Les pattes grises verdâtres, sont assez courtes et fines. Le bec, long et droit est brun foncé à base brun rosé [50] [59]. Posée, sa tête est brune avec des raies médianes fauves et une calotte sombre partagée par une raie médiane claire au sommet du crâne. Le sourcil jaunâtre est bien visible. La poitrine est brunâtre tachetée de brun, le ventre est blanc et les flancs légèrement rayés [37]. Le bec est incliné vers le bas, les ailes brun-noir sont bordées d'un fin liseré blanc à l'arrière, le dos noir et roux fortement rayé de jaunâtre et la queue rousse est bordée de blanc au bout [70]. Le vol est assez rapide, avec des crochets. Au décollage et en vol surtout crépusculaire, en petits groupes, elle émet un cri typique, bref et rauque [4] [59] [79]. 2.1.2.2.2. Habitat et distribution Les bécassines des marais sont des migrateurs paléarctiques présents d'août à mars-avril. Elles fréquentent les plages boueuses des mares et marais, généralement près d'un couvert végétal, ou dans la végétation peu dense des différents types de zones humides. Selon MACIKUNAS, 1998 [45], l'humidité du sol est le facteur important qui détermine l'attrait de l'habitat pour les bécassines des marais. Ils sont communs du Sénégal au Tchad mais aussi au Ghana, au Nigeria et au Cameroun [22]. 2.1.2.3. Le chevalier combattant (Philomachus pugnax) 2.1.2.3.1. Description Le chevalier combattant mesure respectivement pour le mâle et la femelle 26 à 32 centimètres et 20 à 25 centimètres de longueur, 54 à 58 centimètres et 48 à 52 centimètres d'envergure, 30 à 42 millimètres et 26 à 34 millimètres au bec. Le mâle est plus grand et plus lourd avec 91 à 262 grammes de poids contre 67 à 170 grammes pour la femelle. Les pattes fines et longues peuvent être de diverses couleurs : oranges, rouges, vertes, jaunes, grises etc. Le bec est assez court et de couleur variable : orange, jaune, gris ou noirâtre [37]. Posé et en éclipse, le dessus est gris brun tacheté de brun-noir et liseré blanc ce qui donne une impression de dos « écailleux ». Le dessous est blanc, la poitrine et les flancs sont gris brunâtre [4] . Nuptial, le mâle arbore une collerette et une double crête de plumes érectiles et ses « oreilles » de diverses couleurs ou se combinent le noir, le brun, le roux et le blanc, lui donnent un cou gonflé au vol. Ce plumage est rarement observé en Afrique [59] [70]. En vol, une étroite barre alaire blanche est visible au milieu de l'aile longue et pointue. L'extrémité de la queue est foncée avec une tâche blanche de chaque côté [79]. Les pattes dépassent peu la queue. Il est silencieux, mais les gloussements gutturales occasionnels sur les lieux de parades ont été observés [37] [59]. Il est très grégaire et les groupes compacts et parfois très importants peuvent former de véritables nuages [50]. 2.1.2.3.2. Habitat et distribution Migrateur paléarctique présent d'août à mai, localement abondant [37], le chevalier combattant fréquente les zones d'inondation, les bords des marais avec une prédilection pour les rizières, surtout après la moisson [75][76]. Commun du Sénégal au Tchad, sporadique au Ghana, à l'Est du Nigeria, au Gabon, et parfois aux Iles du cap vert [57] [70]. Ce qui précède montre la systématique des différents oiseaux d'eau chassés au Sénégal. Par ailleurs la chasse touristique des oiseaux d'eau, est l'un des moyens de gestion et de la valorisation de son avifaune. Cette valorisation passe d'abord par la gestion du cheptel y compris son suivie sanitaire dont l'importance pour la santé publique n'est plus à démontrer |
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