CONCLUSION GENERALE
Le but de notre étude était de mesurer
l'influence de la participation du dirigeant au capital sur la performance.
Notre motivation à un tel thème s'explique par la
vérification du modèle de structure de propriété
dans les entreprises camerounaises. Nous voudrions savoir si les seuls
indicateurs comptables utilisés permettent de confirmer ou d'infirmer
les travaux existants. Nous avons aussi testé l'influence des liens avec
l'actionnaire majoritaire pour montrer l'existence des relations d'agence. A
travers cette préoccupation, nous avons appréhendé dans un
premier temps les fondements théoriques de la participation du dirigeant
au capital, leurs problèmes empiriques ainsi que le problème
posé par l'indicateur de performance
Premièrement, nous avons calculé l'incidence de
la participation du dirigeant au capital sur la performance avec le ratio
VA/CA, et deuxièmement avec le ratio RE/FP. Dans les deux cas, la
participation du dirigeant au capital et performance est corrélée
positivement mais pas de façon significative. D'où le
caractère neutre de la structure de propriété des PME
camerounaises.
A travers de la deuxième hypothèse, nous voulons
mesurer l'influence des liens de l'actionnaire majoritaire avec la performance
dans le cas où le dirigeant ne participe pas au capital. A cet effet,
nous avons choisi de croiser les variables de la nature des liens (ami,
familial, ancien dirigeant) avec la performance. Les résultats issus de
notre test sont significatifs et nous permettent de valider notre
hypothèse.
Les entreprises de l'échantillon ont pour la plupart
un capital concentré. L'âge du dirigeant actionnaire compris
entre 41 et 50 ans. Ces derniers ont un niveau d'étude universitaire. Il
est curieux de constater que la moitié des dirigeants n'ont pas une
formation en gestion. La structure actionnariale quant à elle
représente un nombre d'associés assez élevé. Bon
nombre des entreprises camerounaises ont des dirigeants actionnaires qui
détiennent une fraction du capital. Dans notre échantillon, plus
de 50% des entreprises sont créées entre 1990 et 2000.
Concernant les liens du dirigeant avec l'actionnaire, les
entreprises sont le plus souvent dirigées par les amis et les membres
de la famille du principal actionnaire.
Les résultats de cette recherche apportent les
éclaircissements quant aux problèmes de mesure de l'indicateur
des performances. Il ressort de ce constat que :
- Si l'on retient l'objectif de maximisation et la valeur
globale de la firme (VA/CA), la performance des firmes à capital
supérieur à 25% apparaît grande. La convergence des
intérêts dans ces firmes est à l'origine de la
supériorité de leur performance. Inversement si l'on retient
l'indicateur de maximisation de la valeur actionnariale (RE/FP), la performance
des entreprises camerounaises apparaît aussi élevé mais en
deçà de la performance globale. Par contre les entreprises
gérées par une relation d'agence entre actionnaires et dirigeants
ont une performance faible.
- La nature des liens avec l'actionnaire majoritaire a aussi
une influence sur la création des richesses dans les entreprises
camerounaises. On constate que celle gérée par les anciens cadres
ont une performance nettement supérieure à celle où le
dirigeant a des liens familiaux avec l'actionnaire majoritaire quelque soit
l'indicateur utilisé.
Globalement, nos résultats révèlent que
quelque soit l'indicateur utilisé, on remarque que les entreprises avec
contrôle interne dirigées par leur principal actionnaire sont plus
performantes que les entreprises organisées selon une relation d'agence
entre actionnaires et dirigeants. Tous les coefficients de corrélation
sont positifs mais pas statistiquement significatifs. La convergence des
intérêts au sein des firmes familiales est à l'origine de
leur performance. La nature du lien avec l'actionnaire majoritaire a une
incidence sur la performance. Calculer avec la valeur globale, nous constatons
que son coefficient de corrélation est négatif et statistiquement
significatif au seuil de 95%. Si ces résultats ne permettent pas pour
le moment de trancher entre la thèse de la neutralité et de non
-neutralité de la structure de détention du capital, ils ont le
mérite de vérifier et de montrer l'existence des coûts
d'agence liée à la relation actionnaire dirigeant et ces
coûts favorisent les entreprises à capital concentré.
Il convient de mentionner les limites méthodologiques.
L'échantillon de l'étude est relativement petit, ce qui restreint
la validité externe de ces conclusions. De plus, la recherche a
seulement investigué quelques éléments de la participation
du dirigeant au capital et performance. Malgré ces limites, il en
demeure moins vraie que ces recherches apportent des informations importantes
concernant la structure de propriété des entreprises
camerounaises qui semblent peu connues jusqu'à présent et
soulignent des avenues de recherches par exemple : quel sera l'incidence
de la performance sur la structure de propriété avec les
indicateurs boursiers qu'offriront la Douala Stock Echange ?
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