I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
I. 2. 2.1. La Population
Les zones en périphérie de l'aire
protégée sont très peuplées. Dans la seule province
des Balé,
on dénombre 25 villages riverains et totalisant 51.292
habitants. Dans la zone de Boromo, on dénombre 5 villages et deux
hameaux de culture, pour un total de 21.685 habitants (BERLIN, 2002).
Figure 2 : carte administrative du PNDB
Outre les Winye et les Mossi, on rencontre également
dans la zone des Peulh, des Bobodioula, des Bwa et des Marka. Les trois
principales religions qu'on rencontre sont l'animisme, l'islam et le
christianisme. L'animisme est, selon les villages, plus ou moins ancré,
mais il reste majoritaire. L'islam est très fréquemment
pratiqué, alors que le christianisme reste pratiqué par une
minorité, principalement dans les villes telles que Boromo, Fara et
Poura (ILBOUDO, 2001).
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
I. 2. 2.2. Les activités
socio-économiques
I. 2. 2.2.1. L'agriculture
L'agriculture est avant tout une agriculture pluviale. Elle est
uniquement basée sur une
production vivrière (mil et sorgho principalement). Les
exploitations sont de type familial (de 2 à 10 ha), orientées
vers l'autoconsommation, comme pour 73% de la population agricole (ANONYME,
2000). Elle est caractérisée par un faible taux de
productivité du travail, l'utilisation de l'énergie humaine
associée à l'emploi d'outils rudimentaires, la culture
attelée n'étant pas beaucoup pratiquée. On note un faible
taux de commercialisation des produits agricoles, un faible taux d'utilisation
d'engrais et de semences améliorées (SOME, 2002). On produit
également du coton comme culture de rente. L'agriculture occupe 60
à 70% des activités des ménages de la commune selon les
responsables des services agricoles de la province.
I.2.2.2.2. L'élevage
Après l'agriculture vient l'élevage,
pratiqué par toutes les ethnies. Majoritairement extensif,
l'élevage dans la zone est généralement
complété par une exploitation vivrière (élevage
agropastoral). Certains animaux ne quittent pas le terroir villageois
(élevage agricole). Les troupeaux de zébus, élevés
pour la viande et mélangés à quelques animaux de trait,
sont le plus souvent gérés par les Peulhs, qui les
emmènent bien souvent pâturer illégalement dans les aires
protégées. On rencontre en outre des élevages avicoles,
ovins, caprins et asins.
Les principales contraintes liées à
l'élevage sont : le surpâturage, la coupe abusive de ligneux,
l'absence de points d'eau permanents en dehors du Mouhoun et les feux de
brousse non contrôlés. Il a été noté la
persistance de quelques foyers de certaines maladies (trypanosomiase, le
charbon symptomatique, pasteurellose) (ILBOUDO, 2001).
I .2.2.2.3. L'exploitation des Produits Forestiers Non
Ligneux
Les principales activités généralement
signalées sont l'exploitation du bois, la cueillette,
l'apiculture, la chasse et la pêche (ILBOUDO, 2001).
L'exploitation du bois se fait soit par le ramassage, soit par
la coupe. Il est principalement destiné à la construction mais
peut également être utilisé comme combustible pour la
cuisine tel quel ou parfois transformé en charbon.
La cueillette des PFNL concerne à la fois des
espèces alimentaires et les espèces utilisées dans la
pharmacopée (LAWANI, 2007). Cette activité est très
importante dans le quotidien des burkinabés, mais reste en
général difficilement quantifiable du fait qu'elle a toujours
été considérée comme un droit d'usage traditionnel
(ANONYME, 2000).
Ces produits sont de plus en plus commercialisés, et
à titre d'exemple, le karité fait aujourd'hui partie d'une
véritable filière d'exploitation.
L'apiculture est une activité secondaire dans la zone
du parc, pratiquée deux fois par an à la saison sèche. La
récolte se fait à l'aide du feu. Le miel est vendu ou
consommé et peut être utilisé dans la
pharmacopée.
Deux types de pêches sont pratiqués dans la
région de Boromo.
Une pêche traditionnelle, pratiquée de
façon coutumière et collective. Une fois dans l'année, en
période morte, le chef de terre fixe la date et le lieu de la
pêche collective, à laquelle tous les habitants du village sont
invités à participer. Plusieurs villages peuvent participer
à une même pêche.
On rencontre également des pêcheurs
professionnels, le long du Mouhoun, et au niveau du barrage de Petit
Balé. La pêche y est réalisée de manière
individuelle, à l'aide de pirogues et de filets posés le soir et
ramassés le matin.
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