VI. 3.2.2. L'orpaillage traditionnelle
L'exploitation de mines d'or dans le parc constitue une des
principales pressions. L'ampleur de ce phénomène est grave et
menace la diversité biologique de l'aire protégée.
La première mine trouvée dans le parc lors de
nos sorties de terrain, les orpailleurs ont creusé des trous de plus de
15 m de profondeur et avec des diamètres de 1mètre environ sur un
filon de plus de 120m. Cette mine est abandonnée mais les impacts
environnementaux sont visibles.
Au niveau de la deuxième mine, près de la mare
de Soumbou le constat est alarmant notamment les dégâts sur la
végétation et le sol. Les orpailleurs continuent d'extraire les
pierres dans les trous. A notre arrivée nous avons aperçu de loin
une personne en fuite. Elle a laissé sur les lieux deux tamis, un bidon
d'eau de 4 litres remplies et ses habits.
A côté du village de Soumbou, nous avons
découvert la plus grande mine d'or sur une bande de plus 1km de long et
20m de large et des trous de plus de 10m de profondeur. A notre arrivée
nous avons aperçu un groupe d'orpailleurs qui ont pris la fuite. Ils ont
laissé sur place
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
des bidons d'eau de 4 et 20litres des pelles, des pioches, des
ustensiles de cuisines, des sacs remplis de pierres extraites des trous, des
vêtements, des chaussures.
Les traces de charrettes équines ont visibles sur le site.
Les orpailleurs exploitent la mine tranquillement. Les dégâts sur
la végétation sont énormes plus 100 ha de terres
déboisés.
En plus les trous constituent un danger permanant pour les
animaux. Il faut évaluer l'impact environnemental des mines et essayer
de récupérer les carrières par le remblai des fosses et le
reboisement de cette partie détruite. Ces trous constituent un danger
permanant pour la grande faune.
RECOMMANDATIONS
Au terme de l'étude nous proposons les recommandations
suivantes :
v' Renforcer le dispositif fonctionnel de lutte contre le
braconnage et la divagation du bétail : il faut mettre l'accent sur
l'investissement de nombreux moyens, tant humains que matériels mais
aussi définir une zone tampon d'un rayon de 1 km autour du parc en
concertation avec les populations locales ;
v' Impliquer les populations riveraines dans la conservation
des ressources naturelles du Parc en les responsabilisant dans la prise de
certaines décisions pour le respect de l'intégrité des
limites. L'approche participative dans l'élaboration et la mise en
oeuvre du plan d'aménagement est indispensable pour la
préservation des ressources naturelles du PNDB.
1' L'office doit participer dans l'élaboration des
plans de développement communaux et dans l'aménagement des
terroirs villageois riverains aux aires protégées. La
décentralisation récente a transféré aux communes
de nouvelles compétences en matière de gestion des ressources
naturelles et de développement socio-économique. Cette
participation à l'élaboration des plans locaux de
développement permettra de sensibiliser les élus, souvent peu
formés dans ce domaine et sur la nécessité de créer
une zone pastorale ;
v' Réintroduire certaines espèces animales
notamment les cobs, le bubale major, le damalisque et le buffle avec un suivi -
écologique régulier ;
v' Vulgariser des technologies simples et appropriées
d'économie d'énergie en vue de réduire la pression sur les
ressources forestières et renforcer la politique de plantation des
espèces utilitaires (fruitières, de pharmacopée,
d'intérêt économique, ...) et encourager l'élevage
non conventionnelle d'espèces de la faune sauvage (pintades, Olacode)
;
v' Valoriser les ressources naturelles du PNB et le savoir local
notamment l'artisanat par la promotion de l'écotourisme.
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
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