VI.3.1.3.3. Récolte de paille et du miel
La paille est récoltée pour la confection des
cases. Cette activité pose moins de problème pour le parc. Il
faut organiser les populations en définissant des périodes de
coupe de paille. Les personnes intéressées doivent munir d'un
permis sous la supervision des pisteurs.
Mais la récolte du miel pose plus de problème
avec l'utilisation du feu pour chasser les abeilles. Et ces feux
représentent un autre obstacle sérieux à la gestion des
biotopes et des espèces. Les feux de brousse sont une conséquence
de la méconnaissance des enjeux de la part des habitants des zones
périphériques et proviennent du fait que cette pratique soit
assez ancrée culturellement. Elle est souvent associée au
braconnage.
VI.3.2. Exploitation illégale des ressources
abiotiques du parc VI. 3.2.1. Les pressions agricoles
Dans la zone les pratiques culturales ont beaucoup
contribué à l'érosion et à la dégradation
des terres. En causant une baisse de la productivité agricole, ces
phénomènes sont responsables de la pression foncière
poussant les populations à chercher et à défricher des
terres nouvelles plus fertiles pour la culture. Le déficit de terres est
aussi dû à des niveaux élevés de croissance
naturelle de la population (2-3,6% chiffre donné par la mairie de
Boromo) et à des flux réguliers d'immigrants qui ont
l'autorisation par les communautés locales d'exploiter les zones
périphériques du PNDB. L'ensemble de ces facteurs conduit
à une moindre disponibilité des terres arables par habitant. Les
terres potentiellement arables autour du parc, c'est-à-dire à
l'exclusion des sols dégradés, des sols durs latéritiques
et des sols dénudés, ont été ensemencés dans
les terroirs villageois périphériques de cette aire
protégée. Les producteurs défrichent
complètement les sols en épargnant que Vitellaria
paradoxa (karité) et Parkia biglobosa
(néré).
Tableau 5: systèmes de culture
Méthodes culturale
|
Proportion
|
cultures traditionnelles sur brûlis
|
90 %
|
culture attelée -traction animale
|
9,2%
|
culture motorisée tracteur
|
0,2%
|
Source : Direction Provinciale de l'Agriculture,
2009
Dans la zone, les cultures traditionnelles sur brûlis
sont pratiqués presque par tous les paysans (90%). Cette méthode
culturale appauvrit les sols à cause de l'utilisation du feu pour
préparer les parcelles et augmente les risques d'érosion
éolienne et hydrique. Il faut développer l'agriculture intensive
pour freiner l'extension du front agricole dans le parc.
Tableau 6: superficie emblavée en culture
maraîchère pour les campagnes 98/99 et 2007/2008
Spéculations
|
Superficie en ha (98/99)
|
Superficie en ha (2007/2008)
|
Chou
|
0,15
|
0,16
|
Oignon
|
0,25
|
0,564
|
Tomate
|
0,20
|
0,521
|
Aubergine
|
0,25
|
0,65
|
Gombo
|
0,25
|
0,24
|
Total
|
1,1
|
2,135
|
Source : Direction Provinciale de
l'Agriculture, 2009
Les superficies emblavées en culture
maraîchère ont doublé sur une période de 10 ans. Les
paysans ont occupé la rive gauche du fleuve, limite naturelle du parc.
Les risques liés à l'utilisation des produits chimiques
(pesticides et engrais) sont énormes sur les poissons et les autres
espèces aquatiques. La présence humaine en permanence sur la rive
gauche empêche
les animaux d'aller dans ce côté. La
création d'une zone tampon empêchait ce phénomène
quia beaucoup contribué à la dégradation du parc.
Tableau 7: superficie emblavée en culture de rente
et céréalière pour les campagnes 98/99 et
2007/2008
Spéculations
|
Superficie en ha (98/99)
|
Superficie en ha (2007/2008)
|
Sorgho
|
990
|
837,5
|
Maïs
|
980
|
699
|
Mil
|
420
|
535
|
Riz
|
50
|
56
|
Arachide
|
80
|
97,5
|
Coton
|
43
|
75
|
Niébé
|
20
|
22,81
|
Total
|
2 493
|
2322,81
|
Source : Direction Provinciale de l'Agriculture,
2009
Les superficies emblavées en céréales
(sorgho et maïs) ont diminué sur la période allant de 1998
à 2008. Les superficies emblavées pour les cultures de rente
(arachide et coton) ont augmenté. L'agro-business semble gagner de plus
en plus de place dans la zone. Les limites du parc sont entourées de
champs de coton et d'arachide.
|