VI.3.1.3. Les Pressions sur les PFNL VI.3.1.3.1. La
pression sur les ressources
L'exploitation des produits halieutiques dans les parcs est
régie par la loi n°006/97/ADP du 31 janvier 1997, portant Code
Forestier au Burkina Faso à son article 88 qui autorise l'exercice de la
pêche selon les plans d'aménagements.
La pêche sur le fleuve Mouhoun est pratiquée
d'une manière anarchique avec l'utilisation des engins de pêches
non règlementaires tels que les sennes et les éperviers avec des
mailles inferieur à 20cm de diamètre. Les principales
espèces de poisson rencontrées sont : Clarias sp., Tilapia
sp., Latex nilotica.
Le fleuve constitue une limite naturelle dans la partie Est du
Parc. Les activités humaines, notamment la culture du coton et le
maraîchage avec l'utilisation de pesticides et engrais chimiques, sont
très développées sur la rive gauche. Les poissons et
autres animaux aquatiques sont menacés par l'utilisation de ces
pesticides et engrais minéraux. Les pêcheurs (78, 5%) disent
qu'ils n'arrivent plus à attraper de gros poissons et en quantité
suffisante.
Dans la mare de Soumbou, les pêcheurs aménagent
de petits points d'eau pour capturer le poisson. Ils ne font aucune
sélection sur leurs prises pour permettre aux alevins de se
développer. Ce même phénomène est observé au
niveau du barrage réalisé dans le parc (Petit Balé).
Il faut une bonne organisation de la filière.
VI.3.1.3.2. Les pressions sur le bois d'énergie
et les produits de cueillette
Le bois de feu est la principale source d'énergie dans
les ménages. Il est utilisé par 92, 5% dans les foyers pour la
cuisson des aliments. Il est essentiellement collecté par les femmes. A
cause des revenus qu'il génère certains hommes (7,25%) s'adonnent
à cette activité. Mais avec l'augmentation des besoins
(domestiques et commerciaux), les ressources en bois au niveau des
jachères deviennent insuffisantes. La durée des jachères a
considérablement diminué devant l'extension des zones mises en
cultures en relation avec la pression démographique croissante. La
production du charbon est assurée par un nombre limité
d'exploitants pour qui cette activité est généralement
secondaire. Dans un souci de produire un bois d'oeuvre de qualité pour
l'artisanat, les arbres sont sélectionnés selon la qualité
de leur bois, comme Pterocarpus erinaceus, Prosopis africana, Vitellaria
paradoxa, Anogeissus leiocarpus et Bombax costatum. Cette situation a
abouti à la recherche de nouvelles zones de collecte notamment dans le
PNDB.
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
La brigade LAB a saisi 5 charrettes asines et vingt
vélos pour délit de transport de bois sans permis. Dans le parc,
des stères de bois non ramassés et les arbres coupés sont
visibles sur le terrain.
Les principales espèces exploitées pour la
cueillette sont le karité et le néré. Elle est
pratiquée par les femmes accompagnées par les enfants. Elles leur
procurent un revenu important. Mais avec le développement des cultures
de rentes, ces espèces deviennent de plus en plus rares et les femmes
sont obligées d'aller dans les aires protégées pour
cueillir les fruits et les feuilles de certaines plantes.
Il faut une exploitation rationnelle de ces PFNL pour
préserver la biodiversité. L'introduction de fourneaux
améliorés et la création de bois villageois pourraient
contribuer efficacement à diminuer les pressions exercées par les
femmes sur les PFNL dans le parc même si cette activité n'a pas
pour le moment contribué à la destruction des habitats.
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