V.1.3.3. Observations effectuées sur la
faune
L'objectif de la mission n'était pas la recherche de
faune donc elle n'a pas été organisée ni
menée en ce sens. Néanmoins au cours des survols
ont été observés :
- Un groupe d'une trentaine d'éléphants
d'âge varié au Sud de l'embouchure du Grand Balé
- Un éléphant isolé à quelques km de
ce point
- Un groupe de 5 éléphants près du barrage
sur le Petit Balé
- Un groupe de 3 éléphants à l'Ouest
près du Grand Balé
- Un groupe de 7 Hippotragues (dont un jeune) à l'Est
près du Mouhoun.
V.1.3.4. Etat de conservation
général
Les deux forêts classées existent toujours et
tranchent sur leur périphérie dont l'habitat est
intégralement transformé, même si on l'a vu
les limites réglementaires ne sont pas toujours respectées. La
forêt de Dibon semble très dégradée, comme
d'ailleurs la forêt des Deux Balé sur une profondeur d'au moins 5
km sur toute sa bordure sauf côté Mouhoun à l'Est et Grand
Balé au Sud.
Le milieu est très impacté par les
activités humaines, en particulier la circulation du bétail qui
crée des pistes et des zones de piétinement excessif partout. Les
mares et prairies sont très piétinées. Il n'y a pas de
trace visible sur ces zones de terre retournée par les
phacochères, normalement facile à observer. Les rivières
sont toutes colonisées par les filets ou barrages il y a donc fort
à parier que la densité de poissons est faible.
Les pistes de circulation normale sont envahies par la
végétation, sauf celles ouvertes récemment par le
programme de réhabilitation.
Le Mouhoun est en eau sur toute sa longueur. Le Grand
Balé ne coule plus et de nombreux passages sont à sec. Le Petit
Balé présente des petits chapelets d'eau de faible taille mais
néanmoins répartis sur toute sa longueur dans le parc. Il existe
également quelques petites mares isolées, mais il y avait eu une
pluie relativement importante quelques jours avant le survol. Quelques mares
existent dans le lit supérieur du Mouhoun, au Nord du parc, avec des
prairies encore vertes autour. Une mare importante est à noter en face
du campement du Caïcédrat, sur la rive gauche du Mouhoun (OUEDRAGO
et MAUVAIS 2009).
Point sur les inventaires
L'analyse des résultats montre une forte diminution des
populations des mammifères. Elle
s'explique par une démographie galopante due à
la situation géographique et aux
activités socio-économiques de la ville de Boromo carrefour
principal pour se rendre au Mali, au
Ghana et en Côte d'ivoire. L'intense pression humaine
sur le PNDB est multiforme. Il s'agit non seulement du braconnage mais aussi de
toutes les autres activités humaines qui gagnent de plus en plus l'aire
protégée et contribuent à détruire les derniers
refuges de la faune en général et de l'éléphant en
particulier. On peut citer notamment le prélèvement
illégal de bois, pratiqué toute l'année dans le parc, les
feux de brousse, qui débutent dès le mois d'octobre et se
poursuivent tout au long de la saison sèche ou encore l'orpaillage
artisanal entre autre. Mais, les impacts les plus visibles de cette pression
anthropique sont les installations liées aux activités agricoles
et pastorales, et plus particulièrement la présence de villages,
de hameaux de culture et de campements en périphérie
immédiate du parc. L'indice de présence humaine est très
élevé dans le parc. Cette situation augmente la distance de fuite
de la faune. Et la divagation du bétail dans le parc augmente les
risques d'épizootie et de zoonose. Pour restaurer la faune et la flore
du milieu, il faut mettre en place un système de surveillance
très efficace avec l'implication des populations riveraines. Une gestion
participative s'avère nécessaire avec un partage juste et
équitable des bénéfices tirés de la valorisation
des ressources par l'écotourisme
|