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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du parc national des "deux balé"/burkina faso

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par Serigne Modou SARR
Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement(2iE) - Master Spécialisé en Gestion des Aires Protégées 2008
  

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V.1.3.3. Observations effectuées sur la faune

L'objectif de la mission n'était pas la recherche de faune donc elle n'a pas été organisée ni

menée en ce sens. Néanmoins au cours des survols ont été observés :

- Un groupe d'une trentaine d'éléphants d'âge varié au Sud de l'embouchure du Grand Balé

- Un éléphant isolé à quelques km de ce point

- Un groupe de 5 éléphants près du barrage sur le Petit Balé

- Un groupe de 3 éléphants à l'Ouest près du Grand Balé

- Un groupe de 7 Hippotragues (dont un jeune) à l'Est près du Mouhoun.

V.1.3.4. Etat de conservation général

Les deux forêts classées existent toujours et tranchent sur leur périphérie dont l'habitat est

intégralement transformé, même si on l'a vu les limites réglementaires ne sont pas toujours respectées. La forêt de Dibon semble très dégradée, comme d'ailleurs la forêt des Deux Balé sur une profondeur d'au moins 5 km sur toute sa bordure sauf côté Mouhoun à l'Est et Grand Balé au Sud.

Le milieu est très impacté par les activités humaines, en particulier la circulation du bétail qui crée des pistes et des zones de piétinement excessif partout. Les mares et prairies sont très piétinées. Il n'y a pas de trace visible sur ces zones de terre retournée par les phacochères, normalement facile à observer. Les rivières sont toutes colonisées par les filets ou barrages il y a donc fort à parier que la densité de poissons est faible.

Les pistes de circulation normale sont envahies par la végétation, sauf celles ouvertes récemment par le programme de réhabilitation.

Le Mouhoun est en eau sur toute sa longueur. Le Grand Balé ne coule plus et de nombreux passages sont à sec. Le Petit Balé présente des petits chapelets d'eau de faible taille mais néanmoins répartis sur toute sa longueur dans le parc. Il existe également quelques petites mares isolées, mais il y avait eu une pluie relativement importante quelques jours avant le survol. Quelques mares existent dans le lit supérieur du Mouhoun, au Nord du parc, avec des prairies encore vertes autour. Une mare importante est à noter en face du campement du Caïcédrat, sur la rive gauche du Mouhoun (OUEDRAGO et MAUVAIS 2009).

Point sur les inventaires

L'analyse des résultats montre une forte diminution des populations des mammifères. Elle

s'explique par une démographie galopante due à la situation géographique et aux activités
socio-économiques de la ville de Boromo carrefour principal pour se rendre au Mali, au

Ghana et en Côte d'ivoire. L'intense pression humaine sur le PNDB est multiforme. Il s'agit non seulement du braconnage mais aussi de toutes les autres activités humaines qui gagnent de plus en plus l'aire protégée et contribuent à détruire les derniers refuges de la faune en général et de l'éléphant en particulier. On peut citer notamment le prélèvement illégal de bois, pratiqué toute l'année dans le parc, les feux de brousse, qui débutent dès le mois d'octobre et se poursuivent tout au long de la saison sèche ou encore l'orpaillage artisanal entre autre. Mais, les impacts les plus visibles de cette pression anthropique sont les installations liées aux activités agricoles et pastorales, et plus particulièrement la présence de villages, de hameaux de culture et de campements en périphérie immédiate du parc. L'indice de présence humaine est très élevé dans le parc. Cette situation augmente la distance de fuite de la faune. Et la divagation du bétail dans le parc augmente les risques d'épizootie et de zoonose. Pour restaurer la faune et la flore du milieu, il faut mettre en place un système de surveillance très efficace avec l'implication des populations riveraines. Une gestion participative s'avère nécessaire avec un partage juste et équitable des bénéfices tirés de la valorisation des ressources par l'écotourisme

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault