V.1.3. Résultats du survol du Parc mars
2009
Une première mission de survol aérien du PNDB a
été organisée les 16 et 17 mars 2009. Il avait pour
objectifs:
- Une première reconnaissance du parc et notamment de
l'état de ses limites par rapport aux cartes et aux textes
disponibles
- Une première estimation de l'ampleur des pressions en
cours sur le parc - Une première estimation de l'état
général de conservation du territoire
- L'observation de la faune présente
V.1.3.1. Observations effectuées sur les
limites du parc
La bordure Est du parc (Mouhoun) est respectée (pas
d'enclave sur la rive droite du fleuve) mais de nombreux points de passage
existent d'où divergent des pistes de circulation dans le parc. Il y a
également de nombreuses pirogues sur le fleuve. Enfin, hors forêts
classées, l'ensemble des rives du Mouhoun est livré à
l'agriculture, souvent irriguée, ce qui interdit a priori toute sortie
de faune de ce côté. A noter également l'importance des
installations humaines, villages, villes (Poura, Fara...) sur ce
côté.
La bordure Sud du parc (Dibon) est difficilement
matérialisée. Il existe plusieurs points d'avancée de
champs (avec parfois des cases) au nord de cette limite. Partout des pistes
pénètrent dans le parc en direction du Grand Balé, parfois
en densité très importante.
La bordure Ouest est difficile à suivre en
général sauf au nord où il existe une piste de circulation
qui marque bien la frontière entre terroirs et parc. Sinon il semble que
de nombreux empiètements existent, mais il est opportun de faire des
investigations au sol. Là aussi, les pistes de pénétration
dans le parc sont multiples, convergent généralement vers le
Grand Balé.
La bordure Nord est plus claire que celle au Sud et semble
globalement respectée, du fait de l'existence de pistes qui marquent
certaines des limites. La partie le long du Grand Balé est envahie sur
plusieurs km vers le sud par rapport aux premières cartes, mais il
semble que cela ait déjà été accepté comme
modification des limites. Néanmoins, en certains points vers Ouahabou,
il existe des champs à l'intérieur du parc, sans
continuité avec les terroirs agricoles
proches et donc isolés (avec ou sans cases) à
quelques kilomètres dans le parc. Partout là aussi des pistes
s'engagent dans le parc, certaines appartenant à des véhicules
à 4 roues.
V.1.3.2. Observations effectuées sur les
Pressions en cours
Il y a des troupeaux de bovins (et plus rarement, sur les
bordures, d'ovins et de caprins) partout. Il n'y a pas d'endroit qui soit
épargné ou semble moins accessible pour les bovins. Le cheptel
présent doit représenter plusieurs milliers sinon quelques
dizaines de milliers de têtes. Il n'y a pas systématiquement de
bouvier aux abords. De nombreux enclos fabriqués en haies
d'épineux sont visibles ce qui démontre que certains troupeaux
restent dans le parc. Tous les pâturages, les abords de mares, les points
d'eau, les rives des rivières et du fleuve montrent des traces
nombreuses de passage de ces animaux quand on ne les y voit pas directement.
La pêche et le braconnage sont présents partout.
Tous les points d'eau isolés sont accompagnés d'une petite hutte
ou d'un abri de branchages servant certainement au braconnage. Il n'y a pas une
mare, une rivière qui ne soit zébrée de petits barrages de
décrue pour la capture du poisson. Le fleuve est, quant à lui,
sillonné par les pirogues.
La coupe du bois est omniprésente. Les souches
fraîchement coupées sont bien visibles, pratiquement partout sur
le territoire et ce même loin des limites externes. De nombreux tas de
bois en attente d'être emportés sont visibles. La densité
d'arbres hauts décroît de façon visible et de façon
centrifuge depuis le centre du parc, certaines zones n'étant plus
qu'arbustives. La forêt de Dibon est particulièrement atteinte, et
la partie la moins concernée est la rive gauche du Grand Balé
vers le centre du parc.
La récolte de pailles est visible, plusieurs tas ou
coupeurs en activité ayant été repérés
L'orpaillage est également présent même si plus
localisé aux abords de la zone Est en allant vers le Mouhoun. Il existe
plusieurs carrières, de taille variable.
D'une façon générale, la présence
humaine dans le parc est impressionnante. Sans prétention statistique,
il a été compté, pendant une heure et à
l'intérieur du parc, le nombre de personnes présentes dans une
bande de 250 m environ sous l'avion soit 23 individus observés
isolément (pasteurs en vélo, pêcheurs, ramasseurs de
paille...). La surface ainsi échantillonnée représente
à peu près 5% du parc... ce qui donne une estimation d'au moins
450 personnes présentes dans le parc à 7 heures du matin... Si
l'on songe que les sites d'orpaillage non échantillonnés ici
peuvent regrouper plusieurs dizaines de personnes au même endroit, on
mesure la fréquentation permanente du parc.
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
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