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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du parc national des "deux balé"/burkina faso

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par Serigne Modou SARR
Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement(2iE) - Master Spécialisé en Gestion des Aires Protégées 2008
  

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V.1.3. Résultats du survol du Parc mars 2009

Une première mission de survol aérien du PNDB a été organisée les 16 et 17 mars 2009. Il avait pour objectifs:

- Une première reconnaissance du parc et notamment de l'état de ses limites par rapport aux cartes et aux textes disponibles

- Une première estimation de l'ampleur des pressions en cours sur le parc - Une première estimation de l'état général de conservation du territoire

- L'observation de la faune présente

V.1.3.1. Observations effectuées sur les limites du parc

La bordure Est du parc (Mouhoun) est respectée (pas d'enclave sur la rive droite du fleuve) mais de nombreux points de passage existent d'où divergent des pistes de circulation dans le parc. Il y a également de nombreuses pirogues sur le fleuve. Enfin, hors forêts classées, l'ensemble des rives du Mouhoun est livré à l'agriculture, souvent irriguée, ce qui interdit a priori toute sortie de faune de ce côté. A noter également l'importance des installations humaines, villages, villes (Poura, Fara...) sur ce côté.

La bordure Sud du parc (Dibon) est difficilement matérialisée. Il existe plusieurs points d'avancée de champs (avec parfois des cases) au nord de cette limite. Partout des pistes pénètrent dans le parc en direction du Grand Balé, parfois en densité très importante.

La bordure Ouest est difficile à suivre en général sauf au nord où il existe une piste de circulation qui marque bien la frontière entre terroirs et parc. Sinon il semble que de nombreux empiètements existent, mais il est opportun de faire des investigations au sol. Là aussi, les pistes de pénétration dans le parc sont multiples, convergent généralement vers le Grand Balé.

La bordure Nord est plus claire que celle au Sud et semble globalement respectée, du fait de l'existence de pistes qui marquent certaines des limites. La partie le long du Grand Balé est envahie sur plusieurs km vers le sud par rapport aux premières cartes, mais il semble que cela ait déjà été accepté comme modification des limites. Néanmoins, en certains points vers Ouahabou, il existe des champs à l'intérieur du parc, sans continuité avec les terroirs agricoles

proches et donc isolés (avec ou sans cases) à quelques kilomètres dans le parc. Partout là aussi des pistes s'engagent dans le parc, certaines appartenant à des véhicules à 4 roues.

V.1.3.2. Observations effectuées sur les Pressions en cours

Il y a des troupeaux de bovins (et plus rarement, sur les bordures, d'ovins et de caprins) partout. Il n'y a pas d'endroit qui soit épargné ou semble moins accessible pour les bovins. Le cheptel présent doit représenter plusieurs milliers sinon quelques dizaines de milliers de têtes. Il n'y a pas systématiquement de bouvier aux abords. De nombreux enclos fabriqués en haies d'épineux sont visibles ce qui démontre que certains troupeaux restent dans le parc. Tous les pâturages, les abords de mares, les points d'eau, les rives des rivières et du fleuve montrent des traces nombreuses de passage de ces animaux quand on ne les y voit pas directement.

La pêche et le braconnage sont présents partout. Tous les points d'eau isolés sont accompagnés d'une petite hutte ou d'un abri de branchages servant certainement au braconnage. Il n'y a pas une mare, une rivière qui ne soit zébrée de petits barrages de décrue pour la capture du poisson. Le fleuve est, quant à lui, sillonné par les pirogues.

La coupe du bois est omniprésente. Les souches fraîchement coupées sont bien visibles, pratiquement partout sur le territoire et ce même loin des limites externes. De nombreux tas de bois en attente d'être emportés sont visibles. La densité d'arbres hauts décroît de façon visible et de façon centrifuge depuis le centre du parc, certaines zones n'étant plus qu'arbustives. La forêt de Dibon est particulièrement atteinte, et la partie la moins concernée est la rive gauche du Grand Balé vers le centre du parc.

La récolte de pailles est visible, plusieurs tas ou coupeurs en activité ayant été repérés L'orpaillage est également présent même si plus localisé aux abords de la zone Est en allant vers le Mouhoun. Il existe plusieurs carrières, de taille variable.

D'une façon générale, la présence humaine dans le parc est impressionnante. Sans prétention statistique, il a été compté, pendant une heure et à l'intérieur du parc, le nombre de personnes présentes dans une bande de 250 m environ sous l'avion soit 23 individus observés isolément (pasteurs en vélo, pêcheurs, ramasseurs de paille...). La surface ainsi échantillonnée représente à peu près 5% du parc... ce qui donne une estimation d'au moins 450 personnes présentes dans le parc à 7 heures du matin... Si l'on songe que les sites d'orpaillage non échantillonnés ici peuvent regrouper plusieurs dizaines de personnes au même endroit, on mesure la fréquentation permanente du parc.

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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées

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