Analyse du nouveau code en République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Don José MUANDA NKOLE WA YAHVE Chaire UNESCO Université de Kinshasa - docteur et chercheur à l'OHADA 2004 |
§2. Rapport entre Investissement et certains autres concepts.Il faudrait établir la disparité qu'il y a entre l'investissement et certains concepts. Car, on confond souvent l'investissement aux concepts tels que le placement, l'épargne, la rentabilité, l'anticipation. 2.1 L'investissement et le placement. On confond souvent ces deux termes par contagion du mot anglais, « investissement » qui a deux sens évoqués au paragraphe précédent. En effet, en achetant des valeurs immobilières, un particulier place ses capitaux. Seul un industriel peut les investir car, un nouvel immeuble sera pour lui un investissement forcement productif. L'acquisition du même immeuble par un ménage sera qualifiée d'investissement improductif. Par conséquent, ce n'est pas la nature du bien acquis qui permet de distinguer l'investissement du placement, mais plutôt son rôle économique. Un agent économique constitue un placement lorsqu'il affecte son épargne à un prêt qui met celle-ci à la disposition d'un ou de plusieurs autres agents économiques. Le placement est généralement lié à la recherche d'un rendement financier et donne souvent un bien à une rémunération dont le taux d'intérêt est la forme courante. L'achat d'obligation, des rentes sur l'Etat sont des placements.24(*) 2.2 L'investissement et l'épargne. L'enfant qui glisse une pièce dans sa tirelire (Petite vase ayant une fente en haut et qui sert à économiser des pièces de monnaie), l'entreprise qui conserve une part de ses bénéfices pour s'autofinancer, le ménage qui dépose une fraction de son revenu sur un livret de caisse d'épargne, les futures propriétaires qui ouvrent un plan d'épargne-logement, effectuant, chacun à sa façon, une opération d'épargne et l'investissement désigne la part de l'épargne consacré à l'achat de biens de productions et des biens immobiliers. La situation des agents économiques à l'égard de l'épargne et de l'investissement peut se traduire par une capacité de financement ou un besoin de financement. Si l'épargne est très forte, d'après Keynes, la faible consommation qui en résulte entraînera la baisse de prix, et les entrepreneurs hésiteront à investir ce qui mènera à la récession et au chômage. C'est ainsi qu'il soutenait l'équilibre (Epargne-investissement) et d'après sa théorie dans un système en équilibre, I=S.25(*) 2.3 L'investissement et la rentabilité. Est rentable, ce qui est capable de procurer « une rente ». Dans une entreprise donnée, on ne parlera de rentabilité que lorsque la somme des recettes qu'elle aura réalisée sera supérieure à la somme des dépenses de sa création et de son exploitation rationnelle. En régime capitaliste, la rentabilité est étroitement liée à la notion de profit, le taux de rentabilité exprime le rapport entre la masse des bénéfices réalisés et le total des dépenses engagées. Le chef d'entreprise ne fera de nouveaux investissements que dans la mesure où le taux de rentabilité sera favorable c'est-à-dire que les bénéfices doivent augmenter dans la même proposition que les bénéfices doivent augmenter dans la même proportion que les capitaux investis. En régime socialiste, il faut noter que dans l'économie plus ou moins planifiée, s'élabore la notion de rentabilité sociale. Le nouveau facteur qui intervient est celui du progrès de l'ensemble de la collectivité. Par exemple, la recherche est un investissement rentable pour un Etat.26(*)
L'investissement est lié aux anticipations et non aux revenus réalisés. Il est donc fondamentalement une variable indépendante, contrairement à la consommation qui dépend des revenus passés et qui est par conséquent une variable dépendante. Les anticipations sont des dispositions des agents économiques qui spéculent ou font l'arbitrage dans l'espoir de tirer profit d'une différence entre un prix certain et un prix futur incertain (Spéculation), ou entre deux incertains (Arbitrage). Les anticipations rentrent donc le cadre des « marchés à terme » que l'on définit comme une institution financière permettant à un opérateur d'acheter ou de vendre à un moment donné un contrat (du papier) représentant un lot des marchandises bien déterminées. La transaction sera dénouée par une opération inverse, l'opérateur encaissant ou réglant la différence de cours. * 24 BREMOND, J. et GELEDAN, A., Op. Cit., p.222 * 25 KEYNES, cité par BUABUA WA KAYEMBE, Op. Cit., p.4 * 26 BUABUA WA KAYEMBE, M., Op. Cit., p.5 |
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