WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua

( Télécharger le fichier original )
par Casimir Geoffroy BEMB
Institut National de la Jeunesse et des Sports - Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES

Chapitre IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES

Le présent chapitre est constitué de deux sections. La première section s'intéresse à l'interprétation des résultats de notre enquête et la deuxième section sera consacrée à la vérification des hypothèses.

I. Interprétation des données

I.1. La gestion des ordures ménagères

La gestion des ordures à Bertoua comme dans d'autres métropoles du Cameroun est quotidiennement confrontée à des multiples contraintes sur les plans financier, technique, institutionnel et physique.

Les obstacles financiers et techniques

La gestion des ordures ménagères souffre en gros de l'absence ou de la faiblesse des taxes recouvrées, de l'étroitesse de l'assiette fiscale, et du principe de l'unicité des caisses et de trésorerie qui occasionne souvent des retards de paiement ou une réorientation des fonds destinés à la collecte des déchets. En effet, la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) fixée par les décrets n° 77/220 du 1er juillet 1977 et n° 80/017 du 15 janvier 1980, représentant 0,5% des contributions totales est une des sources de financement de la filière de traitement des ordures par l'Etat.

Les conclusions de la Commission Interministérielle de 1995 sur l'enlèvement des ordures ménagères qui proposaient l'instauration de la TEOM indexée sur les factures d'électricité n'ont jamais été entérinées par le Gouvernement, bien que les analyses de cette commission montraient que c'était l'un des moyens les plus efficaces pour mobiliser la contribution effective des ménages au financement de service de gestion des déchets.

Comme obstacles techniques, on peut citer entre autres : L'augmentation accélérée de la population qui à son tour augmente la quantité d'ordures à collecter; La répartition spatiale des bacs à ordures ne tient pas souvent compte des besoins des usagers (quantité de déchets produits par personne ou par foyer, distance à parcourir, accessibilité, habitudes diverses...) ; leur conception ne prend pas en compte les préoccupations d'environnement et de cadre de vie des populations avoisinantes. L'analyse des résultats obtenus au cours de l'enquête fait état de ce que 75,5% des enquêtés affirment qu'il n'existe pas de bacs à ordures publics à leur disposition. Seuls ceux qui sont abonnés à des structures de pré-collecte en disposent de façon privée et ces bacs sont le pus souvent placés devant la porte. Les résultats du tableau 10 sur le mode de traitement des ordures ménagères montrent que 62,5% des enquêtés traitent les ordures par incinération et par la mise en décharge sauvage dans les quartiers. Le risque de pollution atmosphérique et la dégradation de l'environnement sont les conséquences qui peuvent découler de telles pratiques. Les méthodes de traitement des ordures restent étrangères aux chefs de ménages des différents quartiers. A la question de savoir si les ordures sont ramassées par les services compétents, il en ressort que le ramassage des ordures est périodique dans les axes principaux de la ville et quasi inexistant dans les quartiers mal loties et périurbains. La raison évoquée est le manque du matériel roulant, le mauvais état des voies de desserte. Face à cette situation, 69,1% des répondants ont trouvé utile de jeter leurs ordures ménagères dans la broussaille et plus grave cette gestion reste dans la plupart des ménages assurée par les enfants.

S'agissant de la sollicitation des ménages par les services de pré-collecte, 57% des enquêtés affirment ne pas entretenir des rapports avec les services d'hygiène et salubrité de la commune. La seule activité à laquelle les enquêtés prennent part est le « Jeudi Administratif » obligatoire à tous et répressif en cas d'indélicatesse des ménages. L'insuffisance et la sous-utilisation du staff technique au niveau des municipalités ; L'absence de données précises sur les ordures ménagères au niveau des municipalités. L'autre cause de dysfonctionnement du système de gestion des ordures est le manque de communication entre les acteurs, qu'ils soient publics ou privés et les usagers. Les populations ne sont pas toujours au fait des opérations menées et ne peuvent donc ni respecter les directives, ni prendre part. Les rares campagnes d'information, de sensibilisations menées jusqu'ici sont restées trop partielles, formelles et bureaucratiques, sans réelles actions sur le terrain. De ce fait, les usagers et les autorités se jettent mutuellement la responsabilité de l'insalubrité de la ville.

Les obstacles institutionnels et physiques

Le secteur de l'enlèvement des ordures ménagères souffre d'une absence de textes juridiques qui réglementent la pré-collecte, la collecte et le transport des ordures aux points de décharge. La ménagère qui jette ses ordures en milieu de chaussée n'a peur d'aucune pénalité.

L'on assiste aussi à une multiplicité des intervenants dans le secteur de l'enlèvement et du traitement des ordures à savoir : les acteurs étatiques, les collectivités locales, les acteurs non étatiques (ONG, GIC, GIE) et les partenariats publics privés. Au niveau étatique, bon nombre de départements ministériels se retrouvent impliqués dans la gestion des ordures ménagères à des degrés divers. Nous pouvons citer: le Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD), tuteur des collectivités ; le Ministère de l'Agriculture et du développement rural (MINADER), responsable du contrôle des engrais ; le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE), responsable des problèmes de nuisance et de rejets industriels, notamment du contrôle de la pollution, des déchets industriels et de l'assainissement; le Ministère de l'Environnement et la Protection de la Nature (MINEPN), responsable de la protection et de la gestion de l'environnement ; le Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH), responsable de la planification urbaine et de la gestion de l'hygiène et de la salubrité ainsi que de l'esthétique urbain ; le Ministère de la santé publique (MINSANTE), impliqué dans les aspects sanitaires des ordures ménagères ; le Ministère des Finances (MINFI), responsable en partie des financements des activités liées aux déchets ; etc.

Au niveau des collectivités locales, il existe depuis et toujours un conflit de compétence entre les communautés urbaines et les communes d'arrondissement. La loi n° 87/015 du 15 Juillet 1987 portant création des communautés urbaines accordait aux communautés urbaines la compétence en matière d'hygiène et salubrité alors que pendant ce temps, les communes d'arrondissement se chargeaient de l'enlèvement et du traitement des ordures ménagères. En attendant le décret d'application de la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes qui confère les compétences de gestion au niveau local des ordures ménagères, l'insalubrité et la promotion des activités de production agricoles ; le flou institutionnel n'est pas de nature à rendre aisée la gestion des déchets urbains.

Il faut toutefois mentionner le déficit de frontières nettes à l'exercice des responsabilités des différents intervenants par des lois et textes particuliers. Les imprécisions notées sont source d'incompréhension, de luttes d'influence, de contre-performance dans la gestion des ordures ménagères. Le déficit de coordination de l'action des différents intervenants et la multiplicité des centres de décision sont source de fuites de responsabilités ou de conflits de compétence. L'habitat non structuré héberge près de 80% de la population de la ville et le taux d'urbanisation de la ville est très faible, ce qui rend difficile l'accès des camions de ramassage dans certaines zones

I.2. Le compost, une source de richesse

On parle de plus en plus de compostage des ordures ménagères. Cela consiste à les transformer en compost, une sorte d'engrais naturel de plus en plus utilisé dans le maraîchage autour des grandes villes. Ce type d'engrais est pour le moment presque inconnu des agriculteurs de la ville de Bertoua. La fabrication du compost est appelée à se développer à cause du nombre sans cesse croissant de maraîchers dans la périphérie de Bertoua. L'enquête relève que 69,5% des répondants pratiquent de l'agriculture en milieu urbain. La raison évoquée par les enquêtés au cours des entretiens informels fait état de ce que cette activité permet aux populations de subvenir à certains besoins primaires. Les types de cultures pratiquées sont les tubercules, les légumes, le mais, le plantain, les cultures de rente et quelques arbres fruitiers. Le mode d'acquisition des parcelles de terrain n'étant pas assez aisé au regard des résultats des enquêtes (32,6% achat, 28,6% location et 24,4 héritage), les populations sont amenées à utiliser les intrants agricoles. L'exploitation quotidienne des parcelles de terrain et le lessivage causé par l'érosion ont fini par rendre le sol très peu fertile. Ainsi, les résultats de l'enquête montrent que les populations utilisent plus les engrais organiques (47,5%) et de moins en moins les engrais chimiques. Elles avancent comme raison, le coût élevé des engrais chimiques sur le marché. Les produits organiques utilisés sont la fumure (46,5%), le compost (13,9%) et les excréments des animaux (15%). La forte utilisation de la fumure s'explique par le fait que son mode d'appropriation ne nécessite pas trop d'efforts et de moyens. Les agriculteurs vont se les approprier en les récupérant à la poubelle et en utilisant leurs propres ordures. Toutes ces informations nous permettent de confirmer que les engrais organiques participent à l'amélioration de la productivité agricole dans la ville de Bertoua.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille