III.- ANALYSE DES FACTEURS INLUANT SUR LA FILIERE :
1.- Déficience ou échec de la production
nationale des cultures oléagineuses ?
Avant l'indépendance, il n'existait pratiquement pas de
culture de plantes oléagineuses. Toutefois des travaux de recherche
orientés beaucoup plus vers l'inventaire, la préservation et la
systématique des espèces étaient menés. Les grands
groupes de l'époque parmi lesquels (LESIEUR) avaient
préféré l'importation de la matière première
à partir d'autres pays sous domination française, et
spécialiser l'Algérie vers d'autres cultures (comme le vignoble,
le tabac,..).
Après l'Indépendance, au vu de l'importance des
besoins, les pouvoirs publics ont dû entreprendre la mise en oeuvre des
conditions spécifiques pour ce genre de production agricole et limiter
les importations de graines. Des essais ont été entrepris assez
tôt par les institutions publiques spécialisées existantes
alors (INRAA, INA), le Ministère de l'agriculture avec l'appui plus tard
des instituts techniques de développement (IDCI ,etc.) et la
coopération étrangère pour promouvoir le
développement de ces espèces végétales pratiquement
inconnues dans le paysage agricole algérien. Les premiers essais ont
d'abord porté sur le tournesol (1964-1968). Mais dès l'extension
à une dizaine d'hectares en Mitidja, la graine de tournesol très
prisée par le moineau avait diminué la récolte. Cependant
durant le premier plan quadriennal, l'extension du tournesol conduit en sec,
à d'autres zones avait permis une récolte sur quelques centaines
d'hectares à titre démonstratif. Le tableau ci-après
donnant le bilan de la production de tournesol durant ce quadriennal reste
significatif au titre de l'introduction d'une nouvelle culture. A titre
d'exemple le rendement atteint en 1973 est de 3,53 quintaux /hectare. Devant la
faiblesse des rendements observés les extensions de superficies
conduites en sec prévues et les niveaux de production attendus n'ont pu
être atteints Ces cultures nouvelles ont été mal
maîtrisées, le choix variétal peu efficace au regard des
conditions climatiques difficiles durant le cycle ininterrompu de
sécheresse de l'époque. Des travaux plus approfondis sur une
gamme assez large d'oléagineux furent par la suite entrepris pour une
production en sec (carthame, tournesol, colza et soja entre 1974 et 1984).
Tableau n° 13. Bilan production graines de tournesol
de 1971 à 1974
Année
|
1971
|
1972
|
1973
|
1974
|
Surfaces cultivées (Ha)
|
6 560
|
4 610
|
5 070
|
6 780
|
Graines produites (Qx)
|
16 780
|
13 150
|
17 890
|
14 640
|
Rendements (Qx /Ha)
|
2,55
|
2,85
|
3,53
|
2,16
|
Source : Statistiques agricoles série A
et B Ministère de l'Agriculture.
Les essais réalisés dans le cadre du projet de
coopération avec la FAO à partir de 1976 indiquaient que les
niveaux de rendement en sec du tournesol peuvent être appréciables
et varier entre 18 et 32 Qx / Ha. (PNUD / FAO Rome 1984). 20 ans plus tard, la
reprise des travaux d'introduction ces dernières années et les
rendements observés en essais d'introduction variétal 2005 / 2006
avec une moyenne de 27Qx/ha (cf.Partie I) montre que la culture des
oléagineux est un dossier encore ouvert pour plus de maîtrise et
d'approfondissement des connaissances.
Photo prise à la Station d'Oued Smar (2006).
Essai variétal d'introduction
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