3.- Les investissements de base pour le renforcement de la
filière :
Les investissements de base ont pour objectif de mettre en
place des dispositifs dotés de moyens et de savoir-faire, capables
d'engendrer les conditions nécessaires pour la promotion et le
renforcement de la filière.
En fait, des réflexions ont eu lieu au cours des dix
dernières années, notamment par la mise en oeuvre de plan de
redressement comme celui engagé à partir de 1996 et appelé
« banque entreprise » qui avait pour objectif d'alléger les
entreprises des contraintes majeures qui freinaient leur
développement.
Toutefois, lorsque l'on analyse avec un peu de recul les
effets obtenus, l'on se rend compte, à l'exemple de l'expérience
vécue par le groupe ENCG, (Salhi S 2000), que ce type de dispositif n'a
servi à rien.
La réduction des coûts par la compression des
effectifs sans la prise en charge des éléments restructurant
(organisation, management, recherche-développement..,) n'a fait
qu'enfoncer plus profondément l'entreprise dans une
déstructuration indescriptible dont l'impact reste encore de nos jours
imprévisible. Malgré les efforts considérables consentis,
les objectifs de privatisation de l'entreprise n'ont pas été
atteints.
L'entreprise, qui pendant trente années depuis
l'Indépendance, assurait à elle seule l'approvisionnement de tout
le pays en huiles alimentaires n'a plus « d'énergie » pour
faire face au marché local.
Ce type d'investissements qui vise le développement
à long terme des différents segments de la filière ne
concerne pas uniquement l'aspect technico-économique et
législatif mais aussi l'impact sur l'environnement socio-culturel du
moment.
L'un des premiers segments de la filière qu'il y aurait
lieu de prendre en charge dans le cadre de ce type d'investissement concerne la
remise à niveau de l'outil de production existant. Il s'agit d'engager
un changement radical des méthodes de gestion et d'organisation avec la
mise en place de système d'assurance de la qualité des produits
basés sur des normes définies au préalable et existantes
au niveau international (ISO 9000, 14000,etc).
Ceci constitue, à terme, pour l'entreprise, une plus value
lui permettant d'être mieux outillée pour s'engager dans le
passage obligé de la libéralisation.
Ce facteur essentiel autorise la compétitivité
et facilite les échanges (Bensiam N. 2000). La certification de
l'entreprise est une nouvelle approche qui a été dictée
par les exigences du marché international caractérisé au
cours de cette fin de siècle par :
- l'émergence de grands ensembles économiques ;
- la globalisation et la mondialisation de l'économie;
- la mise en place de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC).
Le second segment qui gagnerait à l'encouragement des
investissements à long terme concerne le facteur humain et
l'amélioration des connaissances par le développement des
échanges techniques, scientifiques et culturels, le domaine de la
formation et de la recherche.
Néanmoins, il est utile de souligner que les fondements
de la filière ne pourraient être garantis sans un encouragement
conséquent à la mise en oeuvre de toute une stratégie de
perception de la production de graines oléagineuses comme partie
intégrante des systèmes de cultures au niveau local.
A ce titre, il faut rappeler qu'avec l'avènement, du
PNDA en 2000, il y a eu une tentative d'investissement par l'Etat en faveur de
la production des graines oléagineuses sous forme de subvention pour les
exploitants agricoles (4000 DA/ha + 25% du prix de revient de la production).
Toutefois cette opération n'a pas eu les effets escomptés. Dans
les zones à pluviométrie printanière abondante, où
les oléagineux peuvent être conduits sans irrigation d'appoint
(exemple Mitidja, Annaba..,) d'autres produits plus rentables et mieux
maîtrisés sont restés plus attractifs telles les
légumineuses récoltées en vert (fèves, petit
pois...,). Ainsi la prime à la production prévue a
été retirée au début de la campagne agricole 2005.
En fait, il aurait certainement été plus judicieux de consacrer
cet effort au développement de périmètres
irrigués, base fondamentale de progrès et de
production ; et d'inciter à l'adoption de systèmes de cultures
intensifs intégrant l'oléagineux à des niveaux de
rentabilité, substantiels (soja, tournesol et colza.).
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