6. La technique des convois funèbres et des
cercueils
En vertu du respect dû aux morts, les convois
funèbres passent en priorité et librement devant les postes de
contrôle de police ou de gendarmerie. Les corbillards et les cercueils ne
font l'objet d'aucune vérification ; c'est davantage la
pitié qui se lit sur le visage du gendarme ou du policier à
l'approche du corbillard. Malheureusement, ce corbillard ne porte pas toujours
le cadavre ; très souvent à l'intérieur du cercueil
transporté se trouvent, à la place du cadavre, des armes et des
munitions, soigneusement emballées dans un linceul approprié.
C'est une technique macabre très efficace qui permet aux trafiquants de
faire voyager d'énormes quantités d'armes et de munitions.
7. La technique d'utilisation des personnes
vulnérables
Les personnes vulnérables tel que définies par
les Nations Unies, bénéficient d'un traitement
particulièrement favorable de la part de la société. Elles
sont généralement considérées comme les populations
inoffensives et innocentes, donc très loin de commettre un crime ou de
participer à des actes criminels. Ces personnes traversent à cet
effet les contrôles de police et de gendarmerie sans présenter
leurs cartes nationales d'identité. Pourtant, c'est parfois avec ces
personnes vulnérables que les trafiquants d'armes opèrent. Ainsi,
des pistolets et munitions peuvent facilement être emballés avec
les couches d'un bébé et passer inaperçus aux
contrôles de douane ou de police ; des armes peuvent être
confiées aux enfants, aux femmes enceintes, aux handicapés, etc.,
qui ne font presque jamais l'objet de fouilles systématiques.
Au total, la production des ALPC dans le monde aujourd'hui
est extrêmement abondante, ce qui explique donc aussi leur circulation
excessive. Par ailleurs, il y a une infinité de techniques de transfert
d'armes qu'utilisent les trafiquants, mêmes techniques mises en oeuvre
pour le trafic des drogues. Ces techniques réussissent presque à
100% en Afrique à cause de la perméabilité des
frontières, de la corruption des forces de police ou du personnel des
douanes chargés des contrôles aux frontières et à
l'intérieur des Etats. A cela, il faut ajouter le manque de
matériel adéquat (outils de détection et autres) pour
effectuer des contrôles efficaces. Toutes choses qui contribuent
dangereusement à l'accumulation excessive et rapide d'armes et de
munitions dans la sous-région. La troisième et la
quatrième hypothèse se trouvent ainsi confirmées.
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