CONCLUSION
Cette étude a permis de concevoir l'application des
outils décisionnels et fonctionnels de la qualité dans la
filière pomme de terre d'exportation. La méthodologie
conçue vise l'amélioration qualitative de la production, et est
extrapolable à de nombreuses autres filières voisines.
Le diagnostic fonctionnel mené a donné lieu
à une meilleure connaissance des parties en présence, du point de
vue de leurs attributions et de leurs stratégies. La modélisation
des exploitations-types sert de base aux calculs ultérieurs, voire pour
d'autres analyses.
Des données techniques ont été
recueillies sur la base de recherches fondamentales antérieures, la
consultation des producteurs de base, des techniciens encadreurs et des
experts. Elles ont permis d'élaborer un schéma
d'intégration de la qualité dans la production.
Enfin, les effets de l'intégration de la qualité
par type d'exploitation ont été mis en exergue par le biais du
calcul comparatif des coûts d'obtention de la qualité. Le
substantiel impact économique de l'introduction du système a
été confirmé.
L'analyse soulève également plusieurs
questionnements transversaux, à savoir en premier lieu l'avenir et les
perspectives pour la qualité. En effet, la qualité est une notion
fortement axée sur la clientèle. La mise en oeuvre d'une
démarche qualité ne serait effective que dans les conditions de
concurrentialité et selon le degré d'exigences des clients.
Toutefois, il ne serait pas anticipé de signaler l'importance accrue du
respect des limites maximales de résidus notamment dans les produits
légumiers. Le programme PIP/COLEACP oeuvre dans ce domaine et
constituerait un partenaire capital pour le développement de la
filière. Dans la même optique, les plans de production de pommes
de terre devraient être axés sur les destinations des produits. La
diversification variétale devrait permettre, non seulement d'augmenter
la productivité, mais aussi de maîtriser les
caractéristiques technologiques des produits dérivés.
En second lieu, la structuration en exploitation familiale ou
l'entreprise agricole restent deux options concurrentes. Le choix des
modèles d'exploitation à privilégier ou à
éprouver reste une question en suspens mais non moins primordiale dans
le courant de libéralisation actuel. Les pays qui ont pris le train du
modèle productiviste avec une spécialisation et une concentration
accrue vivent les mêmes crises existentielles [19]. Le
développement local « durable » peut difficilement se
réaliser sans un modèle d'exploitation agricole « durable
» : viable, vivable, transmissible et reproductible. Le choix du
modèle idéal devra également tenir compte des notions
d'économie d'échelle.
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