1.4. Analyse
structurelle de la filière
1.4.1. Principaux acteurs de la filière
Les acteurs impliqués dans la filière,
d'après l'Arrêté interministériel N° 6001/2004
du 25/03/04 [30] relatif à l'exportation de pomme de terre, se classent
en :
· Autorités officielles : coordonnateurs,
orienteurs et facilitateurs, contrôleurs ;
· Organismes d'encadrement technique : innovateurs,
formateurs et encadreurs techniques au plus près des producteurs ;
· Opérateurs exportateurs : investisseurs,
décideurs et responsables de la qualité post-récolte ;
· Groupements paysans : à la base de la
chaîne de production.
Le nouveau fonctionnement de filière, suite à
l'introduction de la spéculation « pomme de terre d `exportation -
Maurice », se traduit comme suit :
Sources : MAEP, MICDSP, MENRS, 2004
Figure 2 : Graphe de fonctionnement de la
filière pomme de terre d'exportation
Les nouveaux postes ou outils créés ou
imposés spécifiquement pour cette spéculation,
encadrés dans une ellipse, traduisent une vision avant/après du
fonctionnement de la filière. La confrontation traduite par le graphe
exposé ci-dessus révèle certaines restructurations
stratégiques :
1.4.2. Forte implication de l'Etat dans la promotion des
exportations
La confrontation de l'état initial des relations entre
acteurs et la nouvelle structuration adoptée dans le cadre de cette
filière d'exportation montre que l'Etat joue un rôle primordial
dans la promotion des activités relatives à l'exportation. Son
implication dans l'établissement des accords bilatéraux avec
l'île Maurice, ainsi que dans l'ouverture du marché d'exportation
est notable.
Au niveau de la qualité, l'adoption de
l'arrêté interministériel N°6001/2004 [30] relative
à l'exportation de pomme de terre, formulant les obligations respectives
des intervenants, et stipulant les procédures d'exportation, la
création d'instances de pilotage et d'agrément visent à
régulariser et standardiser la production.
Le rôle officiel de l'administration recouvre les
domaines de la facilitation et du contrôle de la production notamment par
l'intermédiaire du CNOP, créé
conformément à l'arrêté
ministériel N°13212 [31]. Le déploiement des divers services
techniques dans le contrôle et l'inspection des étapes de la
production sont également effectifs.
1.4.3. Emergence de nouveaux acteurs
L'émergence de nouveaux acteurs, à savoir les
opérateurs exportateurs, les opérateurs producteurs et les
fournisseurs en intrants importés, dynamise la filière
conformément aux programmes du paragraphe 52 du DSRP [27].
1.4.4. Des relations essentiellement
contractuelles
Au niveau des opérateurs et leurs liens avec les
producteurs en amont et les importateurs en aval, les relations,
essentiellement contractuelles, sont détaillées à l'Annexe
3. Plusieurs opérateurs ont adopté la production en régie
en employant des paysans salariés, alliée ou non à un
contrat de collecte chez d'autres groupements. Certains ont proposé une
avance de semences et d'intrants aux organisations paysannes partenaires. Les
négociations s'effectuent sous l'égide des organismes
d'encadrement.
L'instauration de ces outils de négociation est
censée renforcer les relations entre acteurs : garantir des
débouchés pour les paysans producteurs et une sécurisation
dans la couverture des quotas pour les opérateurs.
1.5. Stratégie nationale sur la filière
Etant donné la complémentarité qui existe
entre eux, les Etats de la région Océan Indien veulent promouvoir
les échanges sur des secteurs porteurs comme le tourisme, les nouvelles
technologies et l'agroalimentaire. Les signatures de plusieurs accords tels
l'Accord Général de Coopération, l'Accord de
Coopération sur le Tourisme ou l'Accord sur la Promotion et la
Protection réciproque des Investissements visent à ce que les
relations de coopération entre Madagascar et Maurice se raffermissent
davantage [10]. La mise en place de structures économiques
évoluées, dont les conditions particulières de la
Commission de l'Océan Indien présentées en Annexe 4, et
l'adhésion aux organismes régionaux de coopération
économique comme la Southern African Development Community (SADC),
convergent également dans ce sens. L'appel aux investissements
étrangers dans des domaines variés, dont la culture de la pomme
de terre, est aussi promu.
Ainsi, au niveau national, la stratégie a
consisté à réussir le coup d'essai de l'exportation de
pomme de terre pour pouvoir se positionner sur des marchés plus vastes
ultérieurement. L'institution du CNOP, des CRVA, la facilitation
diplomatique des négociations et la réalisation
d'activités de sensibilisation, de formation, de réunions de mise
au point et d'information, entre autres, ont marqué cette
volonté.
En outre, du côté mauricien, l'exploitation en
joint-venture a démarré dans la Région du Vakinankaratra,
escomptant une production sur une surface de 1 000 ha [20].
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