1.4 Cadre de description
Les connecteurs ont été étudiés en
France dans des cadres différents, et dans la littérature
francophone sur le sujet, trois principaux courants d'analyse des connecteurs
se dessinent.
Anscombre et Ducrot ont commencé à
étudier les connecteurs dans les années 1970, et ils ont
été les premiers à ne pas vouloir réduire le sens
des connecteurs à une fonction sur des valeurs de vérité
(ANSCOMBRE et DUCROT (1978)) et à proposer une analyse pragmatique des
connecteurs. Ils se sont surtout penchés sur l'analyse des connecteurs
scalaires comme mais ou même.
Un plus grand nombre de connecteurs a été
analysé dans le cadre de la polyphonie, en particulier les
consécutifs par FORGET (1984).
L'école de Genève a étudié un
grand nombre de connecteurs (études rassemblées dans ROULET et
al. (199 1)), avec une approche discursive qui est plus proche de la
nôtre, mais ils se sont surtout basés sur les emplois oraux.
Jayez et Rossari (entre autres ROSSARI et JAYEZ (1999)) quant
à eux sont plus proches de la tradition anglo-saxonne et étudient
les connecteurs à l'aide d'une sémantique dynamique, dans un
cadre très formel.
D'autres travaux aussi se sont appuyés sur la
théorie d'Antoine Culioli, en particulier HYBERTIE (1993).
Quant à nous, nous nous intéressons surtout
à la cohérence du discours, à laquelle participent bien
évidemment les connecteurs, et il nous a fallu choisir un cadre
théorique permettant de rendre compte des relations sémantiques
qui existent dans un texte. C'est pourquoi nous avons opté pour la RST
de Mann et Thompson (MANN et THOMPSON (1986) et MANN et THOMPSON (1987)), qui
permet de bien rendre compte de la structure d'un texte, et dont nous
expliquerons les principes et l'adéquation pour la description
sémantique des connecteurs dans le chapitre suivant.
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