3.5 Conclusions et problèmes
Dans ce chapitre, nous avons essayé de voir ce qui
pouvait différencier quatre connecteurs consécutifs du
français, mais nous nous sommes heurté à quelques
problèmes. Tout d'abord nous nous sommes aperçu que distinguer la
conséquence factuelle de la déduction n'était pas chose
aisée. Un autre problème semble intéressant à
souligner, celui de l'im-
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donc
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alors
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par conséquent
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de sorte que
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relation rhétorique
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conséquence
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conséquence
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conséquence
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conséquence
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place dans le SD
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D, M, F
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D
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D, M
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D
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relation factuelle
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+
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+
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+
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+
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déduction
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+
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+
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+
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-
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induction
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+
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+
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-
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-
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actes de langage
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+
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+
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+
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-
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concomitance
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+
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-
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-
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-
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succession temporelle
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-
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+
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-
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-
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subjonctif
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-
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-
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-
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-
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possibilité selon nous pour un connecteur
consécutif de marquer une induction portant sur des états.
Nous nous sommes effectivement rendu compte qu'il était
souvent difficile de faire la différence entre une conséquence
factuelle et une déduction14, comme on le constate dans
l'exemple suivant:
(3.68) Ily a eu une explosion dans le hall, donc
tout le monde a paniqué.
Hors contexte, on peut interpréter donc dans
cet exemple autant comme introduisant une conséquence factuelle
qu'une déduction. On s'est alors demandé ce qui pouvait
distinguer la conséquence factuelle de l'inférence.
Pour NØLKE (2000), des connecteurs comme donc,
alors et par conséquent relient des actes de langage,
alors que des connecteurs comme de sorte que ou de ce fait
relient des faits, et c'est ce qui les différencie. Mais cette
distinction nous paraît un peu grossière : il n'existerait alors
plus de relation de conséquence factuelle marquée par exemple par
donc, donc ne reliant que des actes de langage (des
assertions dans ce cas). Alors comment expliquer le fait que de sorte que
puisse être substitué à donc dans l'exemple
3.69 alors qu'il ne le peut pas dans l'exemple 3.70?
{ donc }
(3.69) Yves est tombé il s'est fait mal.
de sorte que
{ donc }
(3.70) Jean se promène, il fait beau.
# de sorte que
On a alors besoin d'une description plus précise et
d'entrevoir des sub- divisions supplémentaires, que nous avons
présentées dans la section
3.2.3. De plus, on pourrait tout à fait dire que de
sorte que relie des actes de langage, qui ne pourraient en l'occurrence
être que des assertions.
Il n'existerait donc pas d'après NØLKE (2000) de
distinction entre conséquence factuelle et déduction. Or, selon
nos intuitions, il semblerait que ce qui distingue une déduction d'une
conséquence factuelle est la connaissance qu'a le locuteur du fait
présenté en deuxième argument du connecteur de
conséquence. Si le locuteur a connaissance de ce fait, il s'agit alors
d'une conséquence factuelle : on peut interpréter l'exemple 3.68
comme présentant une relation factuelle entre deux faits
antérieurs au discours, et connus tous deux du locuteur. En revanche, si
le locuteur n'a pas accès au deuxième fait, il peut choisir parmi
une liste d'inférences possibles une inférence qui lui convient,
et il s'agit ainsi d'une déduction: l'exemple 3.68 sera alors
interprété comme une déduction, donc reliant un
fait antérieur au discours à un fait qui n'est pas connu du
locuteur, mais qu'il déduit du premier fait.
Il semble cependant qu'il existe un moyen assez simple pour
reconnaître l'emploi factuel en faisant la substitution avec un
connecteur uniquement factuel (comme de sorte que, de ce
fait, si bien que. . .). Si la substitution est possible, alors
on a affaire à un emploi factuel, sinon à une
déduction.
Nous présentons dans le tableau suivant ce qui
pourrait, selon nos intuitions, différencier entre eux
conséquence factuelle, déduction et induction:
La seconde chose que nous ayons relevée, et qui n'a pas
encore été traitée, est que la déduction est
possible avec des états ou des événe-
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Argument 1
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Argument 2
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Ordre des faits
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conséquence factuelle
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fait antérieur au discours
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fait antérieur au discours
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Cause -+ Conséquence
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déduction
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fait antérieur au discours
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fait inconnu
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Cause -+ Conséquence
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induction
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fait antérieur au discours
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fait inconnu
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Conséquence -+ Cause
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TAB. 3.2 - Distinction entre conséquence factuelle,
déduction et induction
ments, mais que l'induction n'est pas possible.
Reprenons les exemples 3.49 et 3.50:
(3.7 1) Michel est corse, par conséquent
il est fainéant.
(3.72) ? Michel est fainéant, par
conséquent il est corse.
Il semblerait aussi par ailleurs que la seule
interprétation possible soit la déduction lorsqu'un connecteur
relie deux états. En effet, un état peut difficilement être
la cause d'un autre: le fait que Michel est corse n'est pas la cause
(factuelle) du fait qu'il soit fainéant, mais en est une explication.
Cela dit, on peut aussi remarquer que la deuxième proposition
représente une propriété communément admise (qui
peut tout aussi bien être un cliché ou une image) en rapport avec
la première, ce que NØLKE (2000) appelle topos. Par
exemple, on ne pourrait pas dire:
(3.73) Michel est corse, par conséquent
il est footballeur.
En effet, il n'existe aucun topos associant le fait
d'être corse avec celui d'être footballeur.
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