Conclusion
Nous avons proposé dans ce mémoire une
description de quatre connecteurs consécutifs du français :
donc, alors, par conséquent, et de sorte
que, et ce dans un cadre théorique bien particulier, la RST,
permettant de bien représenter la structure du texte marquée par
les connecteurs. Nous avons fait cette première approche dans le but
d'obtenir au terme d'une recherche plus poussée une taxinomie
complète des connecteurs consécutifs du français. Cette
taxinomie peut avoir comme applications entre autres le résumé
automatique de textes, un logiciel pouvant se baser sur la présence de
connecteurs pour retrouver la structure du texte et ainsi pouvoir le
résumer (MARCU (1997)). Une autre application pourrait être, comme
l'entrevoit ASLANIDES (1995), la traduction automatique: un connecteur qui est
acceptable dans un contexte, dans une langue donnée, peut tout à
fait avoir dans la langue cible des conditions d'emploi différentes, et
on pourrait grâce à la taxinomie le remplacer facilement par un
hyperonyme.
Dans notre analyse, nous nous somme heurté à un
certain nombre de problèmes. Tout d'abord, notre corpus ne correspondait
pas entièrement à nos attentes: nous n'avons retrouvé
quasiment que des emplois factuels des connecteurs que nous avons
étudiés. Il serait alors opportun de chercher un corpus plus
large (par exemple un corpus littéraire
ou oral) afin de pouvoir étudier plus
précisément un plus grand nombre d'emplois.
Il serait aussi intéressant d'approfondir les cas que
nous avons soulevés dans la section 3.5 et d'aller explorer quelques
voies de recherche qui nous semblent importantes:
- Tout d'abord nous devrons élargir le corpus et
l'ensemble des connecteurs à étudier (élargir le corpus
aux connecteurs ainsi, aussi, si bien que, de ce
fait et aux anaphoriques comme de telle sorte que ou de telle
manière que par exemple). De plus, la description des connecteurs
mériterait d'être encore plus fine.
- Il faudrait voir plus en profondeur ce qui distingue la
conséquence factuelle de l'induction.
- Nous avons remarqué que la déduction est
possible avec des états ou des événements, mais que
l'induction n'est possible qu'avec des événements. Il serait en
effet judicieux de traiter ce cas plus en détail et de voir quelle
relation s'établit quand les arguments d'un connecteur sont des
états ou des événements. Analyser les contraintes
sémantiques sur la sélection des arguments serait donc
nécessaire.
- Certains connecteurs peuvent se combiner entre eux, et une
voie de recherche dans l'avenir serait de voir ce qui caractérise ces
combinaisons. Par exemple, il serait intéressant de voir ce qui
différencie « par conséquent » de « et par
conséquent » et de rendre compte des raisons pour lesquelles ce
dernier seulement peut se substituer à « donc » dans certains
contextes. On pourrait aussi se demander jusqu'à quel point la
combinaison entre connecteurs peut jouer un rôle,
comme par exemple la combinaison « alors donc ».
- On pourrait aussi envisager plus en détail ce qui
permet une inférence implicite, l'inférence explicitement
marquée (par un modal épistémique par exemple)
étant possible avec n'importe quel connecteur de conséquence.
- Une dernière voie importante serait l'étude de
l'interaction entre la syntaxe et les emplois d'un connecteur.
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