1: Évolution à l'échelle mondiale et
ressources en eau :
Il est vital pour la société humaine comme
pour la biosphère de pouvoir compter sur un approvisionnement fiable en
eau propre. Il s'est toutefois avéré difficile d'évaluer
avec précision l'état des ressources mondiales en eau et leur
réaction aux principaux facteurs déterminant l'évolution
à l'échelle mondiale, à savoir l'effet de serre et la
variabilité climatique; les modifications de la couverture
végétale, l'industrialisation et la croissance
démographique ; et le contrôle du cycle naturel de l'eau par le
biais des aménagements hydrauliques. Les données quantitatives
permettant de dire comment, quand et où ces changements imputables
à l'homme, associés à des conditions
météorologiques et climatiques extrêmes, influenceront
certains écosystèmes-clé dont l'humanité est
lourdement tributaire, sont rares. Il n'existe aucun corpus de données
clair et soigneusement tenu à jour de l'évolution hydrologique
à l'échelle mondiale susceptible de permettre d'évaluer
l'effet cumulatif des activités humaines sur les systèmes
mondiaux d'eau douce et sur les systèmes côtiers. Contrairement
à l'atmosphère, qui est bien brassée, l'eau douce et les
écosystèmes côtiers ont, selon le site et la région,
des caractéristiques physiques très spécifiques et la
qualité de l'eau y est très particulière, ce qui rend une
telle évaluation extrêmement difficile. Et compte tenu de la
détérioration des réseaux ordinaires de surveillance dans
de nombreuses régions du monde, une évaluation précise
à toutes fins pratiques est actuellement impossible.
2 : Dynamique intégrée des bassins
hydrologiques et des aquifères :
Avec la croissance démographique et l'aggravation des
contraintes pesant sur les systèmes naturels, de vastes régions
du monde sont désormais confrontées à des problèmes
liés à l'eau, imputables à de nombreuses activités
humaines. Il faut donc extrapoler les connaissances acquises à
l'échelle locale afin d'évaluer les problèmes et
d'élaborer les stratégies hydrologiques et de gestion de l'eau
qui permettront d'assurer la pérennité écologique, sociale
et économique de vastes espaces.
La nouvelle initiative intitulée « Programme
international mixte AIEA/UNESCO d'application des isotopes à
l'hydrologie » (JIIHP) est destinée à améliorer
l'utilisation des isotopes en hydrologie et entreprendre des expériences
sur les résultats hydrologiques. Il faudra renforcer l'application
à l'échelle mondiale des résultats de ces projets et
activités expérimentales dans le cadre du PHI. Les nouveaux
ensembles de données à haute résolution recueillis par les
systèmes d'observation de la terre et les mesures in situ à
l'échelle du bassin donneront des descriptions plus fiables des
processus régissant le cycle hydrologique, puis conduiront à
l'élaboration de nouveaux concepts permettant de représenter les
flux de l'eau et des éléments associés (nutriments,
charges de pollution) dans les modèles à l'échelle du
cours d'eau.
L'échelle du bassin versant convient pour comparer les
ressources en eau (précipitations, eaux souterraines et eaux de surface)
et la consommation ou la demande d'eau (domestique, industrielle et agricole).
C'est l'échelle naturelle pour les processus hydrologiques mais c'est
également l'approche pertinente pour la cartographie des paysages et de
l'utilisation des sols, car la structure du bassin versant est fonction de la
topographie.
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