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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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2- La question des transferts :

Cette opération a été déjà utilisée dans des nombreux pays. Le PHN espagnol, l'approvisionnement par bateaux- citernes ou conduites sous marines de plusieurs îles grecques ou espagnoles, le projet d'alimentation d'une partie de la Catalogne par les eau du Rhône, l'effort turc qui est réalisé vis-à-vis de la République Turque de Chypre du nord et plus généralement, les projets qui au Proche Orient puisent leur origine dans la relative abondance des eaux turques, sont autant d'exemples de transferts d'eau existants ou sérieusement envisagés. Les transferts dont il est question de parler maintenant sont d'une tout autre ampleur géographique et quantitative. Ils sont parfois plus ambitieux techniquement et soulèvent des interrogations multiples sur les possibilités de leur réalisation.

C'est donc tout naturellement que la possibilité d'échanger l'eau, à l'image en définitive de bien d'autres marchandises, a été envisagée. Cette éventualité semble acceptée par des dirigeants du Sud : inaugurant le barrage Al Wahda en mars 1997, le défunt Roi Hassan il eut ces mots : « le monde connaîtra, le prochain siècle, une période difficile pour la vie de l'humanité, une période marquée par la rareté de l'eau. Les besoins en eau seront tels qu'on peut dire, sans nous tromper, qu'à l'image du pétrole..., l'eau deviendra un jour commercialisable à l'échelle, et des pays se mettront à vendre de l'eau à des pays qui ne disposent pas de potentialle naturelle ».

La question du transfert de l'eau des zones excédentaires aux zones déficitaires, aiguisée par l'éventualité de réaliser des profits donne lieu à bien des projets, parfois aussi farfelus que celui consistant à « capturer » et à tracer jusque sous des latitudes plus chaudes et sèche des icebergs. Le prince Mohammed El Fayçal, neveu du roi d'Arabie Saoudite annonçait ainsi dans les années soixante-dix, lors d'une conférence internationale sur les icebergs qui se déroulait à l'Université d'lowa, que dés la décennie suivante, son pays pourrait être approvisionné par des icebergs de 100millions de tonnes provenant de l'Atlantique Nord. Celui-ci avait même fondé une société, Iceberg Transport Internationale qui à terme devait atteindre un rythme de livraison annuel de 100 icebergs ! Beau projet en apparence mais qui laisse rêveur. Passons sur des difficultés techniques réelles (question du remorquage d'une masse énorme dont l'instabilité irait croissante au fur et à mesure de la descente en latitude ; puis problème de l'exploitation de l'iceberg principalement pour la raison précédente) pour douter surtout de la possibilité de récupérer l'eau de fusion à des conditions économiques décentes. D'autre ont imaginé de transporté l'eau ou retour de pétroliers à vide, oubliant que cela nécessite de nettoyer les cuves ce qui est à la fois une source de pollution et un coût non négligeable. D'autres ont conçu l'idée des réservoirs flexibles remplies d'eau douce tractés par des remorqueurs ; là encore, le procédé ne parait pas irréalisable, il reste à en mesurer la faisabilité et la capacité à assurer les énormes besoins qui s'affirment.

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