L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle( Télécharger le fichier original )par Abdessamad DRIS Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005 |
B/ La mobilisation des nouvelles ressources :
Les trois quarts de la surface de notre planète sont
recouverts d'eau mais d'eau salée malheureusement. Il n'empêche,
ces réservoirs inépuisables que sont les océans font
rêver. Et s'il était possible de transformer cette eau
salée en eau douce ? Cela résoudrait en effet toutes les
difficultés de pénurie d'eau que connaissent beaucoup de pays.
Car nombreux sont ceux qui ont un accès aux océans, quand ils ne
disposent pas d'un littoral maritime conséquent. Les quantités d'énergie nécessaires au chauffage ou à la compression de l'eau sont trop élevées, et les volumes d'eau produits trop faibles. L'utilisation de cette technique de production d'eau potable reste donc encore très marginale. Seuls certains pays ne disposant que de très faibles ressources en eau mais suffisamment riches, comme le Koweït et l'Arabie Saoudite, utilisent le dessalement de l'eau de mer pour produire l'eau douce destinée à la consommation humaine. Quoi qu'il en soit, cette question, dont l'enjeu est de taille, a déjà fait l'objet de nombreuses recherches qui se poursuivent. Des évaporateurs dits "multiples effets" ont ainsi été développés visant à limiter la dépense énergétique des systèmes précédents en utilisant la chaleur produite lors de la condensation de la vapeur d'eau pour évaporer l'eau de mer. Mais, techniquement très complexes, ces systèmes nécessitaient la présence d'un personnel très qualifié. Une amélioration vient cependant de leur être apporter qui permet de réduire encore les pertes énergétiques tout en gagnant en simplicité. Peu coûteux, modulable, très simples à installer et à entretenir, et capables de produire, à un moindre coût énergétique, de 20 à 30 litres d'eau douce à partir de 100 litres d'eau de mer, ces nouveaux systèmes devraient plaire aux pays les plus intéressés par le dessalement que sont nombre de pays en voie de développement. Selon les estimations, moins de 1% de l'eau potable mondiale est
fourni par les 12 500 usines de dessalement dispatchées dans 120 pays.
Dans un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - sur les directives révisées pour l'eau de boisson dans le cadre de la prévention de maladies hydriques - datant de septembre 2004, plus de 60 % des installations de désalinisation sont situées dans les pays de la Méditerranée orientale et de l'Asie occidentale. Cela concerne le Moyen-Orient (Iran, Irak, Arabie saoudite...) ; l'Asie du sud (Afghanistan, Pakistan), l'Afrique occidentale et orientale (Egypte, Maroc, Tunisie,...). 85 % des usines de dessalement pratique la distillation.
Dévoreuses d'énergie, les unités géantes de
distillation sont, en général, implantées dans les pays
producteurs de pétrole et gaz tels que le Koweït, les Emirats
arabes unis et l'Arabie Saoudite. Ainsi, une unité de
dessalement a été implantée au Qatar (7 000 mètres
cube par jour). Certaines îles des Caraïbes, telles les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy aux Antilles française ; l'île de Curaçao aux Antilles néerlandaises et de nombreuses îles de la Méditerranée (Malte) possèdent également des usines de dessalement utilisant le procédé de distillation. |
|