II/ Aspects prospectifs sur une gestion intègre
et durable en XXI siècle
La pénurie de l'eau relève d'abord d'une
pression trop importante de la demande. Une des premières
démarches doit consister à se soucier de l'évolution de
cette population perçue comme le principal aiguillon à la
croissance de la demande en eau et donc au problème de sa
pénurie. De multiples organismes, nationaux ou internationaux,
gouvernementaux ou pas, de grandes entreprises, des chercheurs provenant de
tous horizons disciplinaires, réfléchissent à la question
de l'eau. Chacun propose une solution ou plus souvent plusieurs. Le moins que
l'on puisse dire, c'est que ces efforts ont accouché des propositions
hétérogènes basées sur des visions du
fonctionnement économique et sociales différentes.
On peut regrouper les solutions en deux : celles relevant
d'une politique à la demande, à savoir une meilleur utilisation
des ressources existant. Et celles procédant à une politique de
l'offre, c'est à dire la quête de nouvelles ressources.
1 /Les stratégies de gestion de la crise
hydraulique et ses moyens techniques et humaines
A/ Une meilleure gestion des ressources existantes.
1- La lutte contre le gaspillage.
L'usage de l'eau domestique : la lutte contre le
gaspillage commence par la correction des comportements de la population
même si les particuliers ne sont pas les grand consommateurs. Mais il
faut que la population ait les moyens de pouvoir ajuster sa consommation ce qui
est de loin d'être évident dans ces pays ou la consommation a
atteint le seuil. L'aspect quantitatif en terme d'économie de
consommation est mis de coté. Car la gestion de l'eau domestique doit
surtout être l'occasion d'une information et d'une responsabilisation des
citoyens. Celle-ci peut contribuer à amener sur le terrain du
débat politique des questions de fond sur l'utilisation globale de l'eau
ou s'entremêlent les considérations sociales, économiques
à plus ou moins en long terme mais aussi stratégiques.
La réfection des réseaux et l'usage de
techniques d'irrigation moins coûteuses :
L'absence d'une volonté politique conjuguée
à une situation économique dépréciée,
aboutissent à une fatalité inacceptable. Le réseau
parisien affiche aujourd'hui un rendement supérieur à 90% par
apport à 60% en 1960. La Lyonnaise des eaux affirment avoir
économiser prés d'une dizaine de millions de m3 d'eau en 2000
par rapport à ce qui avait été consommé en 1998.
Souvent à coté de quelques réalisations modernes
d'irrigation, voisinent des techniques ancestrales d'irrigation s'appuyant sur
d'antédiluviens réseaux de Khettaras (canaux
souterrains) et de Seguias. Ces dernières notamment aboutissent à
un gaspillage énorme de l'eau, d'après une étude
menée par une agence japonaise (Nippon Koel co) au Maghreb.
- Le LEPA (low energy précision application)
: ce système a été perfectionné dans les
plaines texanes notamment pour la culture du coton, on connaît la
gourmandise en eau. Il ressemble à un classique sprinkler, c'est
à dire ces installations d'arrosage géantes, parfois
circulaires. Il consiste en un tuyau d'arriver de l'eau montée sur des
roues et qui à partir de cette ligne mobile permettent l'arrosage de
superficies importantes. La modernisation de LEPA, évite
l'évaporation contrairement au modèle classique.
-Le goutte à goutte : il permet
presque d'annuler les pertes d'eau. En effet, il consiste à apporter de
l'eau directement aux racines des plantes par le biais de tuyaux percés
de multiples trous, enterrés à une trentaine de
centimètres de profondeur. Il existe également des ersatz de
surface qui fonctionne un peu sur le même principe. L'avantage de cette
technique, très appréciable dans des pays
méditerranéens à l'ensoleillement prolongé et aux
températures importantes, est de rendre quasi nuls les risques
d'évaporation. Mais ce système d'irrigation n'est cependant pas
exempt de défaut. Le premier problème est lié à la
faible déperdition d'eau entre le tuyau et les racines, donc les
plantes peuvent mourir dans les périodes très chaudes à
cause de forte évaporation. Le second problème est le coût
de telles installations ; celui- ci peut atteindre jusqu'à 14000
francs par hectare.
En Tunisie, l'état finance entre 40 et 60% du prix du
matériel. Grâce aux efforts financiers du gouvernement, on estime
en 2000- 2001, que les superficies équipées en irrigation,
localisées sont de 34000. Et au Maroc, moins de 20% des surfaces
irriguées sont dotées d'équipements économes en
eau.
Par conséquent, Il faut d'abord utiliser moins d'eau
pour le même résultat, tant en irrigation qu'en industrie
notamment en ville. Cela suppose la recherche, l'introduction de nouvelles
technologies, aussi la nécessité de réduire les fuites,
de recycler afin d'éviter de polluer. Mais surtout un effort
considérable d'éducation et de changement des comportements.
|