Les fonds structurels européens
Gay Pascal, Master 1 de droit public
Mémoire de Droit public de l'économie, sous la
direction de Mr. François Lichère
SOMMAIRE
Introduction
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Partie 1- La recherche par les fonds structurels de
l'intégration communautaire
Section 1- Le cadre d'intervention des fonds
structurels
I- Le développement progressif d'une politique de
cohésion communautaire
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A- Des balbutiements initiaux au marché unique
B- De l'émergence d'une politique de cohésion
à l'agenda de Lisbonne
C- L'élargissement et le bilan contrasté
jusqu'en 2007
II- Les objectifs actuels de la politique de cohésion
communautaire
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A- La convergence
B- La compétitivité régionale et
l'emploi
C- La coopération territoriale
Section 2 - L'intervention des fonds structurels comme
soutien de la politique de cohésion communautaire
I- L'insertion des fonds structurels dans le budget
communautaire
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A- L'importance des fonds dans le budget
communautaire
B- Le manque de clarté entre cohésion,
compétitivité et solidarité
II- Les principes généraux d'intervention des
fonds structurels
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A- La subsidiarité
B- Le partenariat
C- L'additionnalité
Partie 2- La concrétisation par les fonds
structurels de l'action communautaire
Section 1 - Le mécanisme d'intervention des
fonds structurels
I- La détermination du principe de
programmation
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A- La complémentarité
B- La programmation proprement dite
C- La proportionnalité
II- La mise en oeuvre du principe de programmation
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A- Les systèmes de gestion et de contrôle
autorisés des fonds structurels
B- Les engagements et les paiements
Section 2 - L'administration des fonds structurels par
les Etats membres, l'exemple français
I- La prédominance d'une gestion
déconcentrée des fonds structurels
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A- Les choix réalisés en terme de
programmation
B- Vers une décentralisation des fonds
structurels ?
II- La mise en oeuvre financière des fonds
structurels
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A- Le circuit financier des fonds structurels
B- Les interactions des aides communautaires avec les autres
régimes d'aides existants
Bibliographie
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Introduction
« Vous savez que je ne suis pas de ceux qui
considèrent que la globalisation est le diable. Elle peut être,
comme la langue d'Esope, la meilleure ou la pire des choses. (...). La
politique de cohésion, telle qu'elle est encore envisagée,
constitue un remède contre cette maladie terrible que serait la
domination de l'esprit intergouvernemental dans l'Europe et cet éloge de
la compétition entre les nations. Oui, n'en déplaise à
certains, entre le monde et la nation il y a l'Europe, cette Europe qui
traverse des moments difficiles, qui est, grâce à l'esprit qui
l'inspire encore, grâce à la cohésion économique et
sociale, grâce aux pas déjà accomplis, l'espoir qui nous
fait militer, agir et espérer. En parlant cohésion, nous parlons
de cet enjeu politique majeur qui demeure dans ce siècle : l'Union
des pays Européens ».
Jacques Delors s'exprime ainsi à Bruxelles le 28 juin
2006, devant le groupe socialiste du Parlement Européen. La
réforme des fonds structurels, dans le cadre de la programmation du
budget européen pour la période 2007-2013, était alors
soumise à l'étude de l'institution. Dans le même temps,
l'Union européenne se trouvait face à un triple défi. Un
défi politique avec l'élaboration du futur traité de
Lisbonne, ratifié par la France en 2008. Un défi
économique avec la mise en oeuvre des politiques économiques
à venir telles que définies par les Conseils de Lisbonne de 2000
et de Göteborg de 2002. Enfin, un défi social, avec
l'élargissement de l'Union Européenne, dix nouveaux Etats
membres, principalement de l'ex bloc de l'Est en 2004, et la Bulgarie et la
Roumanie en 2007. Inscrite dès le traité de Rome dans son
préambule, l'approche territoriale du processus d'intégration
européenne concerne aujourd'hui les articles 158 à 162 du
Traité sur l'Union Européenne. L'objectif des fonds structurels
est de réduire les disparités entre les niveaux de
développement des différentes régions, par la
solidarité financière des Etats membres, en participant aux
développements et à l'ajustement structurels des régions
les moins favorisées. Il s'agit de financer par les aides
communautaires, qui découlent de ces fonds, des projets de dimensions
locales ou nationales. C'est à dire de faire en sorte que les Etats
membres, l'Union et les régions qui la composent puissent se donner les
moyens de faire face à ce triple défi.
Les fonds structurels ont connus leur essor durant une
période où l'Europe des projets semblait marquer le pas et
où l'idée d'une union plus politique a émergée. Les
fonds structurels relèvent d'une approche fonctionnaliste, très
économique, pourtant. Ils ne remettent pas en cause les
compétences des Etats-membres, leurs politiques économiques,
puisque ceux-là sont partie prenante de la gestion et de la
sélection des projets auxquels vont participer les fonds. Il y a
là l'idée d'une intégration « par le
haut », c'est-à-dire par l'Europe et en raison des
compétences économiques transférées en
priorité à la Communauté, d'une logique « du
bas », propre à l'espace régional. L'action et
l'intégration sont ainsi les deux raisons d'être des fonds
structurels, les deux ressorts de la politique de cohésion communautaire
au sein d'une « économie sociale de marché »,
tel que l'Union se définie dans l'article 3-3 du Traité de
Lisbonne. D'une logique purement économique, les institutions
communautaires ont de fait une visée politique, certes très
biaisée car restant dans des domaines strictement économiques de
projets locaux et ciblés. La politique de cohésion communautaire
est avant tout une manière de rééquilibrage
économique entre les Etats membres. Les fonds structurels sont
nés du constat d'une Europe politique insuffisante. Cependant, ces
derniers sont assignés d'une méthode d'intervention pour le moins
complexe et de priorités qui tendent à se multiplier, de
même que de principes en perpétuelles évolutions. Autrement
dit, pour paraphraser Esope, « les hommes applaudissent aux
imitations et sifflent la réalité ». Les fonds
structurels n'en font pas exception, ni dans la recherche de
l'intégration communautaire (Partie 1), ni dans la concrétisation
de l'action communautaire (Partie 2).
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