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Lutte contre l'excision au Burkina Faso: l'expérience du plan intégré de communication de radio Vénégré

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par Pagnidemsom Nestor BOULOU
Université de Ouagadougou - Maîtrise ès sciences de l'information et de la communication Option: Communication pour le développement 2007
  

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TROISIEME PARTIE

ANALYSE CRITIQUE DU PLAN INTEGRE DE COMMUNICATION (PIC) DE RADIO VENEGRE

Notre analyse va concerner trois aspects du PIC à savoir le contenu des messages, les supports de communication utilisés et le processus de communication.

CHAPITRE I : LE CONTENU DES MESSAGES

La notion de message fait ressortir deux principaux aspects à savoir la langue et le sens. De ces deux aspects dépendent fortement la compréhension ou non du message et son appropriation ou non par le destinataire. Dans tout processus de communication, la compréhension mutuelle dépend de ce qu'il existe ou non un référent entre les deux pôles émetteur et récepteur. Nous allons dans un premier temps faire ressortir la force de la langue locale dans un système de communication circonscrit à une communauté donnée avant d'analyser l'orientation sémantique des messages véhiculés dans le cadre du PIC.

La langue de communication

1.1.1 Langue locale et identité culturelle

L'identité culturelle est un concept anthropologique qui désigne une période historique pendant laquelle une communauté, un peuple se reconnaît par des valeurs précises dans ses pratiques, ses concepts, ses pensées, ses croyances, son art, etc.  Ainsi l'identité culturelle se définit dans le temps et dans l'espace car les valeurs qui la déterminent ont un caractère dynamique, évolutif.

La langue est l'ensemble des unités du langage parlé ou écrit propre à une communauté ; le langage étant cette faculté que nous avons de communiquer entre nous et d'exprimer nos pensées. Définie de cette façon, l'Afrique compte plus de 1000 langues. Ainsi l'Afrique serait le continent qui compte plus de langues avec une forte densité en Afrique Subsaharienne. Toutes les langues font référence à des formes littéraires, des symbolismes et des techniques de production de biens et services.

La langue fonde l'identité culturelle. Ainsi, la langue est le pilier de la culture. A ce sujet, un éminent spécialiste de la culture africaine, le Malien Seydou Badian KOUYATE disait « ... Par la langue, nous avons ce que le passé nous a laissé comme message et ce que le présent compose pour nous. C'est la langue qui nous lie, et c'est elle qui fonde notre identité. Elle est un élément essentiel et sans la langue il n'y a pas de culture. La langue nous aide à tout interpréter » et il continue « .... Nous étions des dominés, des colonisés et la langue a été pour nous un facteur de libération»81(*).

Au cours de la période de colonisation (même après) l'école était la seule référence dans l'éducation et la formation des enfants. L'éducation familiale était reléguée au dernier plan, les parents étant considérés comme des sauvages. Tous les enfants qui avaient la chance d'aller à l'école ne réfléchissaient plus que par l'école. Ils étaient séparés ainsi et progressivement de leur racine culturelle.

Les programmes enseignés à cette époque (hélas même actuellement encore dans bien de cas) ne pouvaient prendre en compte les facteurs culturels du milieu parce que calqués sur des modèles étrangers véhiculant une culture étrangère aux réalités locales. Les seules références historiques et culturelles étaient les étrangers, les Africains n'étant que des sanguinaires et des sauvages dit-on. Iba N'Diaye du Centre Amadou Hampaté BA (CAHBA) de Bamako disait « ...nous pratiquons à longueur de journées, un déni de reconnaissance de la riche et complexe contribution de nos ancêtres en matière de cultures, de langues et même d'écritures»82(*).

L'étude et la promotion (à travers leur utilisation) des langues africaines sont d'autant plus importantes que leur négligence soit l'une des principales sources de la misère économique de nos populations. « Les élites ayant la charge de concevoir les modèles de développement et les projets de société, puis de mobiliser les populations illettrées et les ressources intérieures et extérieures  autour de ces modèles et projets ne savent même pas comment présenter valablement leurs idées, approches, méthodes de travail, de gestion et d'évaluation à nos communautés. C'est pour cela que nos pères avaient raison de dire que c'est la façon de poser un problème qui en facilite la résolution et c'est la façon de le poser qui en complique la résolution ; alors que dire de celui qui n'a pas une façon de poser son problème ? »83(*).».

Ainsi, les intellectuels africains (les instruits) ont pendant longtemps constitué un obstacle majeur à l'évolution de nos langues locales avec l'argument qu'elles ne permettent pas d'exprimer une pensée scientifique.

* 81 Cité par Pr Mahamadou Sangaré lors du Colloque International d'Alger en mi-avril 2002 sur le thème : « LANGUES, CULTURE ET TRADITION » organisé par la Faculté des Lettres et des Langues.

* 82 Pr Mahamadou Sangaré, op cit

* 83 Pr Mahamadou Sangaré, op cit

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