La loi 94-41 du 7 mars 1994, relative au commerce
extérieur distingue deux types de produits: les produits libres à
l'importation et ceux exclus du régime de la liberté.
1.2.1 Les produits libres à
l'importation
Depuis 1994, le nouveau cadre légal a rompu avec le
système traditionnel des licences d'importation. La liberté
d'importation, devenue la règle, a été confirmée
par l'article 2 de la loi n° 94-4 1 du 7 mars 1994 relative au commerce
extérieur qui prévoit que "les importations et les exportations
de produits sont libres à l'exception des produits assujettis aux
restrictions prévues par la loi".
1.2.2 Les produits exclus du régime de la
liberté d'importation
L'article 3 de la loi n° 94-4 1 du 7 mars 1994 relative
au commerce extérieur a exclu du régime de la liberté de
commerce extérieur tous les produits touchant à la
sécurité, à l'ordre public (arme), à
l'hygiène, à la santé, à la morale, à la
protection de la faune et de la flore et au patrimoine culturel.
Toutefois, ces produits peuvent être exceptionnellement
importés sous couvert d'une autorisation d'importation accordée
par le ministre chargé du commerce (Article 5 de la loi n° 94-4 1
du 7 mars 1994 relative au commerce extérieur).
1.3 L'ouverture d'un titre de commerce extérieur
"TCE"
La réalisation des opérations d'importation des
produits, qu'ils soient libres ou exclus du régime de la liberté,
est réglementée par le décret n°94-1743 du 29
août 1994, portant fixation des modalités de réalisation
des opérations de commerce extérieur. C'est dans ce cadre que les
importations sont soumises à l'obligation de domiciliation et sont faits
sous couvert d'un titre de commerce extérieur, ou de la facture
définitive en tenant lieu4.
Pour l'ouverture d'un titre de commerce extérieur,
l'importateur se trouve face à une procédure manuelle ou à
une procédure électronique. Dans la première, nous parlons
de titre de commerce extérieur papier et dans la deuxième nous
parlons de titre de commerce extérieur comme document
électronique.
Le titre de commerce extérieur est un document
administratif personnel à son bénéficiaire et
inaccessible, il est dénommé autorisation d'importation ou
d'exportation lorsqu'il s'agit de produits exclus du régime de la
liberté et certificat d'importation lorsqu'il s'agit de produits
libres5.
1.3.1.1.1 Le certificat d'importation
Le certificat d'importation est utilisé à
l'occasion de l'importation de produits bénéficiant du
régime de la liberté (produits libres à l'importation).
La durée de validité du certificat d'importation
est de six mois à compter de la date de
domiciliation. Ce certificat
demeure valable pour les produits expédiés directement
à
destination de la Tunisie avant la date de son expiration,
même lorsque ces produits sont
4Les produits bénéficiant du
régime de la liberté de commerce extérieur sont
importés sous couvert d'une facture commerciale conformément aux
dispositions des décrets n°2006-2619 et n°2006-2620 du
02/10/2006. Pour la domiciliation de la facture commerciale l'importateur doit
indiquer de façon apparente les numéros NSH (Nomenclature du
Système Harmonisé) des produits à importer.
5 Article 3 du décret n°94-1743 du 29
août 1994, portant fixation des modalités de réalisation
des opérations de commerce extérieur
déclarés en douane après cette date,
à la condition de n'avoir pas été placés en
entrepôt ou constitués en dépôt6.
Pendant la période de la validité du certificat
d'importation, l'importation peut être faite de façon
fractionnée.
1.3.1.1.2 L'autorisation d'importation
L'autorisation d'importation, délivrée par le
Ministère chargé du commerce, ne concerne que les produits exclus
de la liberté d'importation.
La demande d'autorisation d'importation, accompagnée
du contrat commercial est déposée auprès de
l'intermédiaire agréé (banque du demandeur) qui les
transmet au ministère du commerce. Celui-ci notifie sa décision
dans un délai maximum de trente jours ouvrables à partir de la
date de dépôt de la demande.
L'autorisation d'importation est valable pour 12 mois et permet
la réalisation d'importations fractionnées ou non pour tous les
produits qu'elle couvre.
1.3.1.2 Composition du titre de commerce
extérieur
Dans le cadre de l'assouplissement des procédures de
commerce extérieur, concrétisé par le décret
n° 97-2470 du 22 décembre 97 portant institution de liasse unique
à l'importation et à l'exportation de marchandises et du
système intégré de traitement automatisé des
formalités de commerce extérieur, il a été
procédé à la refonte du titre de commerce extérieur
par un nouveau document en 3 exemplaires(exemplaire N°1 : destiné
au bénéficiaire, exemplaire N°2 : destiné à la
banque domiciliataire, exemplaire N°3 : destiné à la BCT) .
Ce nouvel imprimé valable pour tous les régimes
(libéré, prohibé, contingenté) ne modifie en rien
le circuit et les obligations incombant aux opérateurs et aux
Intermédiaires Agréés tels qu'arrêtés par le
Circulaire Aux Intermédiaires Agréés N° 94-14
daté du 14 septembre 1994 ayant pour objet, le règlement
financier des importations et des exportations de marchandises.
Doivent être joints aux titres de commerce
extérieur, le contrat commercial ou tout autre
document en tenant
lieu (facture pro forma, confirmation définitive d'achat ou de vente)
6 Article 17 du décret n°94-1743 du 29
août 1994, portant fixation des modalités de réalisation
des opérations de commerce extérieur
et le cas échéant, les documents jugés
nécessaires par le ministre chargé du commerce pour
l'étude et l'octroi des autorisations.
1.3.2 Le titre de commerce extérieur (TCE) comme
document électronique 1.3.2.1 Le réseau TradeNet
Le réseau TradeNet permet à l'entreprise
importatrice de déposer un titre de commerce extérieur (TCE) en
mode électronique. Ainsi, l'importateur/exportateur n'a plus à se
déplacer pour soumettre le TCE à sa banque intermédiaire,
ni au Ministère du Commerce, etc....
Le suivi du titre déposé et les réponses
des différents intervenants sont accessibles à travers le
réseau, et l'entreprise pourra à tout instant suivre sur son PC
la situation du dossier déposé.
1.3.2.2 Déroulement de
l'opération
Chaque fois que l'importateur soumet une demande de titre de
commerce extérieur, il y a ouverture d'un nouveau dossier et
l'opérateur reçoit un accusé de réception
comportant un numéro de dossier.
Selon la nature de la demande de TCE, le circuit diffère
d'un cas à l'autre.
Si l'opération envisagée est une demande
d'importation sans paiement la demande soumise est automatiquement
routée vers le Ministère du Commerce qui instruit cette demande
et répond par un avis favorable ou défavorable; s'il y a lieu,
génère une demande d'avis technique au Ministère
chargée de la ressource, et le dossier complet (contenant,
éventuellement, l'avis technique, et la réponse du
Ministère du Commerce), est acheminée vers le demandeur.
Si c'est une demande d'importation avec paiement la demande est
routée vers la banque intermédiaire qui étudie cette
demande :
· si la demande contient des produits libres et non libres
à la fois, elle est rejetée et aussitôt l'opérateur
reçoit un avis de rejet électronique.
· s'il s'agit d'une demande d'importation de produits
libres, la banque intermédiaire émet un TCE produit libre
à l'opérateur
· s'il s'agit de produits non libres, la banque
intermédiaire émet une demande de titre de commerce
extérieur et de change au Ministère du Commerce qui renvoie son
avis à la banque intermédiaire. Celle-ci se charge de transmettre
cette décision à l'opérateur.
L'opérateur choisit alors sa banque de domiciliation
et lui émet une demande de domiciliation. Celle ci sélectionne la
procédure de domiciliation et s'il y a des conditions
particulières de paiement, émet une demande de validation
à la banque centrale. Si non, elle transmet la décision vers
l'opérateur.
La banque centrale émet sa décision à la
banque de domiciliation qui se charge de transmettre cette décision
à l'opérateur.
Il est à signaler que ces deux procédures
pourraient être mixées dans plusieurs situations. Un dossier peut
en effet démarrer avec une procédure manuelle par un importateur
puis un intervenant pourra l'introduire dans le réseau TradeNet et vice
versa. La banque continuera à recevoir des TCE papier (nouveau
formulaire). Cependant pour ces TCE papier la banque pourra les introduire
elle-même dans le système TradeNet pour les acheminer vers les
autorités concernées (BCT, Ministère du Commerce, etc....)
et recevoir les visas de ces autorités7.