4.4. Les méthodes et techniques de neurofacilitation
par la proprioception utilisées dans la prise en charge de l'IMC.
Les résultats de l'enquête sur les
méthodes utilisées dans la prise en charge de l'IMC renseignent
que nos praticiens connaissent les grands concepts tels que la
psychomotricité, la neurofacilitation, et la méthode de BOBATH.
Par contre, ils ignorent les composantes de ces techniques qui
sont le clapping (Tapping), le placing, le handling, la thérapie
vécue, la thérapie relation. Ces notions pourtant indispensables
dans la prise en charge, n'ont pas été assimilées au cours
de leur formation.
Quant à la méthode de PETO qui a
été choisie par 13% de praticiens, elle est aussi ignorée
par les praticiens de Kinshasa et pourtant, cette méthode est
conseillée par le fait qu'elle implique dès le début de la
prise en charge les parents qui sont considérés comme des
auxiliaires en rééducation de leur enfant.
Ces données s'accordent avec les difficultés que
Le METAYER a rencontrées au début de sa carrière dans les
années 1960 quand il écrit « l'insuffisance des
techniques physiothérapiques classiques appliquées aux infirmes
moteurs cérébraux »(52).
Le METAYER insiste sur la nécessité pour le
Kinésithérapeute rééducateur et le
Physiothérapeute d'acquérir une formation complémentaire
puisqu'il doit savoir susciter et mettre en jeu toutes les composantes
potentielles disponibles de chaque enfant pour développer son adresse
gestuelle et atteindre la plus grande autonomie fonctionnelle dans des
conditions acceptables (52). La formation continue constitue une
nécessité pour les professionnels de santé.
Nous tenons à signaler qu'il n'existe pas une limite
nette entre les différentes méthodes et techniques de
neurofacilitation. Dans l'ensemble, elles interagissent en
complémentarité. Plus facilement en pleine séance le
thérapeute peut partir de la Psychomotricité vers la
méthode de Kabat en passant par la méthode de Bobath à la
lumière de la méthode de Peto ou la méthode
Française à travers ses niveaux d'évolution motrice.
4.5. Les éléments
d'évaluation de la PEC de l'IMC
Tous les praticiens soutiennent à 100% que
l'échange avec les autres spécialistes n'est pas important. Cela
se vérifie par le fait que seulement 9,2% soutiennent la
nécessité d'organiser des réunions
médico-pédagogiques et 7,9% trouvent important d'organiser des
séances d'évaluation.
Il est difficile dans cet entendement de s'attendre à
des bons résultats en travaillant sans échanger avec les autres
spécialités. Il est très hasardeux de travailler en
solitaire dans la prise en charge des malades particulièrement dans le
cas d'infirmité motrice cérébrale. Ces réponses
témoignent de l'inexistence de l'esprit d'équipe
pluridisciplinaire dans les structures de prise en charge des IMC à
Kinshasa.
L'analyse de ces données démontre le travail en
« solo » du praticien congolais dans la pratique du
métier en équipe.
L'évolution de la prise en charge de l'IMC actuelle qui
stipule que « le niveau d'implication de ces spécialistes
varie beaucoup et dépend du type de structure auquel est rattaché
le centre ». Souvent l'ergothérapeute et/ou le
physiothérapeute sont les seuls à intervenir ; la
participation d'orthophoniste est encore limitée.
Environ la moitie de ces thérapeutes emploient des
méthodes d'évaluation standardisée des enfants en soins
intensif, alors que de telles méthodes devraient être
utilisées de façons plus étendue en Néonatalogie,
comme elles le sont généralement pour les enfants plus
âgés. Intervenir dans ces services suppose une expérience
préalable en rééducation pédiatrique d'au moins 2
ans, et la participation active à une formation continue (36).
Retenons que les échanges avec les autres
spécialistes et l'organisation des réunions
médico-pédagogiques sont quasi inexistants.
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