V.4. Caractéristiques
sociales des inégalités sexuelles de mortalité infanto
juvénile
Cette section présente les résultats de
l'analyse sur les inégalités sexuelles de la mortalité des
enfants entre 0 et 5 ans. Elle permettra de circonscrire les
caractéristiques des femmes liées à la surmortalité
masculine et féminine. Cela passe par la caractérisation des axes
et l'interprétation du plan factoriel. Les coordonnées et les
contributions des individus sur les axes ainsi que les cosinus carrés
qui rendent compte de la qualité de la représentation des points
sur le plan factoriels figurent en annexe D.
Tableau5.2 :
Corrélations des variables actives avec les facteurs
Libellé de la variable
|
Axe 1
|
Axe 2
|
MIJG
|
0,67
|
-0,74
|
MIJF
|
0,99
|
0,00
|
RMIJ
|
-0,70
|
-0,70
|
Ce tableau donne la corrélation
entre les différentes variables et les deux axes qui représentent
mieux les inégalités sexuelles de mortalité chez les
enfants de moins de cinq ans. On peut constater que la mortalité infanto
juvénile masculine est corrélée positivement avec le
premier axe et négativement avec le second axe. Le rapport de
masculinité des quotients est négativement corrélé
avec les deux facteurs au même degré, soit un coefficient de
corrélation de -0,7. Le quotient de mortalité infanto
juvénile féminine est fortement corrélés et
exclusivement avec le premier facteur.
En effet, l'inertie non expliquée par cet axe ne
représente que 1 %. La répartition du plan factoriel
établie dans la première phase (la mortalité
juvénile) dans la section précédente reste
valable.
Graphique5.2 : Plan
factoriel
Ce plan factoriel ne fait pas ressortir de façon
remarquable les différents groupes identifiés au niveau de la
première phase. Néanmoins on peut distinguer les femmes qui se
caractérisent par la surmortalité féminine avec celles qui
se caractérisent par la surmortalité masculine. Les
caractéristiques sociales, culturelles et économiques de ces
femmes restent identiques à celles que nous venons décrire au
niveau de la mortalité juvénile. Ce constat montre que l'impact
de l'environnement socioéconomique et culturel sur la mortalité
différentielle des enfants selon le sexe est beaucoup plus
déterminante entre 1 et 4 ans par rapport à la tranche
d'âge 0 et 5 ans dont l'ampleur est largement influencé par la
mortalité néonatale et la mortalité postnéonatale,
elles mêmes dépendantes des facteurs biologiques. Les points
aberrants sont principalement ceux qui ont le plus contribué à la
formation des axes factoriels. Ces points sont situés à
l'extérieur du cercle de corrélation des variables. Ils sont plus
nombreux au niveau de la mortalité infanto juvénile qu'au niveau
de la mortalité juvénile.
Au terme de cette analyse, il ressort deux types
d'inégalités sexuelles de mortalité des enfants au Congo.
Il y a la surmortalité masculine qui est presque répandue dans
tout le pays et la surmortalité féminine qu'on retrouve dans
certaines communautés. Le chapitre 5 consacré essentiellement
à l'analyse multivariée, a permis de catégoriser non
seulement les femmes selon le type d'inégalités mais
également selon l'ampleur de ces dernières et ceux pour la
mortalité juvénile et infanto juvénile. La
surmortalité féminine à l'âge infanto
juvénile se maintient uniquement pour les femmes M'bochi (point
aberrant) et celles qui fréquentent les nouvelles religions
chrétiennes.
Par contre, en ce qui concerne l'ampleur de ces
inégalités on observe des nuances ou des variations entre les
deux dimensions d'analyse pour les mêmes catégories d'individus.
Ce chapitre a permis d'établir aussi bien les différences que les
ressemblances entre les femmes en ce qui concerne la mortalité
différentielle selon le sexe de l'enfant. Sur ce plan, on a vu que les
femmes appartenant aux ethnies Vili, Kongo, Téké et Bembé
se distinguent des femmes M'bochi du point de vue de la nature des
inégalités sexuelles de mortalité des enfants. Le premier
groupe se caractérise par une surmortalité masculine alors que
les femmes M'bochi se caractérisent par une surmortalité
féminine. Les ressemblances sont observables au niveau de la
surmortalité masculine où des sous groupes de femmes peuvent
être formés par rapport à l'ampleur des
inégalités. En dehors de l'ethnie, d'autres variables comme la
région de résidence, la religion et l'instruction se distinguent
pour la prévalence des inégalités sexuelles de
mortalité des enfants.
|