V.3.1. Interprétation du plan factoriel
Le plan factoriel est une approximation de la configuration
réelle des individus ou des catégories d'individus. Nous avons
préféré le plan dual pour son avantage de
représenter en même temps les individus et les variables dans le
cercle de corrélation. Il offre également l'avantage de
repérer automatiquement les points aberrants. Certaines distances entre
couples de points sont bien représentées, tandis que d'autres ne
reflètent pas fidèlement les distances réelles.
L'approximation de la distance entre deux points du plan factoriel est
d'autant plus meilleure que la proximité entre ces derniers est grande.
La proximité du plan factoriel de projection est mesurée par les
cosinus carrés de chaque point avec les axes factoriels. Le tableau des
cosinus carrés ainsi que celui des contributions des catégories
d'observation est en annexe. L'examen du plan factoriel permet de distinguer
deux groupes qui s'opposent du point de vue de la nature des
inégalités sexuelles.
Le premier groupe est celui des femmes qui se
caractérisent par une surmortalité féminine. Elles
résident dans la région Nord qui est pratiquement rural. Il
s'agit des femmes M'bochi qui tirent parties de leurs revenus dans les travaux
agricoles. Elles ont en général atteint le cours moyen 2, ce qui
peut expliquer leur faible statut social et économique. La
surmortalité féminine est plus authentique chez les femmes qui
ont accouché après 35 ans et devenu chef de ménage soit
par rupture d'union, soit par la mort du mari. La surmortalité
féminine est également la caractéristique des femmes
mariées en régime polygamique.
Graphique5.1 : Plan
factoriel
Le second groupe est celui des femmes qui se
caractérisent par une surmortalité masculine. Il s'agit des
femmes Kongo, Bembé et Vili qui vivent dans la région Sud
où se situent géographiquement toutes les grandes villes dont
Brazzaville et Pointe Noire. Ce sont des commerçantes qui vivent en
union libre mais également des femmes mariées en régime
monogamique. Elles sont très instruites, ce qui justifie leur statut
élevé. Il y a également dans ce groupe les femmes
inactives, elles se comptent parmi les élèves, les
étudiantes et les diplômés sans emplois. Les femmes
Sangha-Likouala se retrouvent également parmi celles qui discriminent
les petits garçons tout comme les femmes protestantes. Elles ont
accouché entre 25 et 35 ans et habitent les ménages de niveau
moyen où elles n'ont pas le pouvoir de décision en ce qui
concerne la redistribution des revenus.
En ce qui concerne l'ampleur des inégalités
sexuelles, on peut identifier les points qui se situent à
proximité du cercle de corrélation, notamment les femmes
Téké, les femmes polygames, les femmes non instruites et celles
qui vivent à Pointe Noire.
Dans le but de vérifier si les associations entre les
variables et les observations peuvent se modifier, nous avons effectué
le plan dual en séparant les caractéristiques culturelles des
caractéristiques socioéconomiques. Ces résultats sont
présentés en annexe. Ils montrent un léger
déplacement des variables comme des individus dans le plan factoriel
à comparer à celui du plan d'ensemble.
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