RESUME
Cette étude a permis de mettre en évidence les
facteurs susceptibles de prédire les variations de la mortalité
différentielle des enfants en fonction du sexe. Pour approfondir la
description des inégalités sexuelles en matière de
mortalité des enfants, les facteurs retenus ont été mis en
relation de façon simultanée avec les quotients de
mortalité des enfants ainsi que leurs rapports de masculinité. Ce
qui a permis de regrouper les femmes ou les mères des enfants selon la
nature des inégalités sexuelles et l'ampleur de ces
dernières. L'échantillon de l'étude est constitué
essentiellement des femmes qui ont déjà mis au monde au moins une
fois, elles sont sélectionnées sur les critères de
l'âge au décès de l'enfant (inférieur à 60
mois) et son année de naissance (compris entre 1966 et 2000). Sur cette
base, 4043 enfants contre 8139 femmes ont été
sélectionnés.
L'hypothèse selon laquelle : Les
inégalités de mortalité des enfants selon le sexe sont
fortement associées au statut de la femme appréhendé par
son niveau d'instruction et son statut dans le ménage. Ainsi la
précarité de ce statut est un facteur d'augmentation des
inégalités. Les caractéristiques socioculturelles et
démographiques de la femme déterminent la nature ou l'ampleur des
inégalités sexuelles de la mortalité des enfants dans le
sens d'une surmortalité masculine ou féminine a constitué
l'orientation de base de cette recherche.
Conformément aux objectifs de l'étude et aux
hypothèses à tester, cette étude a montré qu'il
existe une relation entre l'ampleur de la mortalité
différentielle et le statut de la femme dans le ménage, son
niveau d'instruction, son âge à l'accouchement. Elle
révèle également une relation entre la nature des
inégalités sexuelles de mortalité et l'appartenance
ethnique ainsi que la religion de la mère.
Au niveau multivarié, on a trouvé que les femmes
M'bochi se distinguent des autres pour la surmortalité féminine
qui se manifeste dès le premier mois d'existence. Cependant la
surmortalité masculine est presque générale dans le pays
avec les femmes Vili, Kongo qui enregistrent les niveaux les plus
élevés au même titre que les femmes catholiques, les femmes
non instruites. L'étude a donc eu le mérite de mesurer le niveau
et d'identifier les facteurs qui peuvent influencer les
inégalités. Il reste donc à proposer une explication sur
les mécanismes d'action de ces différents facteurs.
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