Chapitre 2. La vision
binoculaire stéréoscopique :
C'est l'aptitude à utiliser
ses deux yeux alternativement ou simultanément de manière
à ce que chaque image contribue à la perception finale. Elle est
reconnue pour avoir trois degrés: la perception monoculaire
simultanée, la fusion et la stéréoscopie.
La vision
stéréoscopique est une des fonctions binoculaires. Du fait que le
développement de la stéréoscopie nécessite un
alignement parfait des yeux et une vision correcte pendant la première
année de la vie.
La plupart des enfants
déficients visuels n'ont pas de stéréoscopie. On en
déduit parfois que ces enfants ne perçoivent pas le monde en
trois dimensions, c'est une erreur.
Notre expérience des trois
dimensions repose sur un certain nombre de repères visuels, par exemple
la taille relative des objets, les ombres, le mouvement apparent lorsque nous
nous déplaçons, la façon dont les objets proches masquent
partiellement les objets plus éloignés. Certains sujets normaux
n'ont pas de vision stéréoscopique mais sont inconscients du fait
que leur vision n'est pas parfaite. De même, la plupart des
problèmes que rencontrent les enfants et les adultes en ce qui concerne
l'appréhension de l'espace ne s'expliquent pas par l'absence de
stéréoscopie. Par contre, la perte secondaire de la
stéréoscopie entraîne un mauvais contrôle des
mouvements de la main pendant des semaines voire des mois, jusqu'à ce
que de nouvelles techniques de coordination oeil main soient acquises.
De même, évaluer la
vision binoculaire, savoir quel est l'oeil préféré, est
souvent difficile. Le plus simple est de cacher un oeil puis l'autre pour
savoir de quel oeil l'enfant se sert ou si les deux yeux sont utilisés
de façon équivalente de près et de loin.
En pratique : les points
de vue
On peut vérifier la
supériorité de la vision binoculaire sur la vision monoculaire en
suspendant devant nos yeux, un cube de fil de fer. Si on le regarde avec les
deux yeux, on perçoit son volume. Si on ferme un oeil, il évoque
une surface plate.
La raison en est que, dans la vision
monoculaire, la perception du relief et des distances est affaiblie. Essayons,
par exemple en fermant un oeil, d'attraper une balle qui répondit sur le
sol. Lorsqu'on utilise les deux yeux, le fait de disposer de deux points de vue
différents permet d'évaluer les distances. Avec un seul oeil, on
a besoin d'autres repères.
2.1 La convergence
binoculaire :
C'est la convergence des deux yeux
vers l'objet observé qui est principalement à l'origine de la
vision stéréoscopique.
Le premier mécanisme plausible
serait une perception absolue de la convergence des yeux. Certes il s'agit
d'angles très petits pour des organes qui peuvent se mouvoir très
rapidement avec une très grande amplitude de mouvement. Cependant il
semble que les mouvements relatifs qui font tourner un oeil un peu plus qu'un
autre soient produits par un système neuro-moteur distinct de celui qui
fait tourner à la fois les deux yeux.
La reconstitution du relief
binoculaire passe donc aussi par une appréciation, non pas de la
convergence de nos axes oculaires, mais plus précisément des
écarts, relatifs à des objets situés à des
distances différentes.
Nous savons tous qu'une personne
observant des objets proches a tendance à croiser ses yeux.
Au-delà d'une dizaine de mètres, l'axe de chaque oeil est quasi
parallèle. On voit d'après le schéma qui suit les
variations d'angles de convergence : on constate que plus l'objet
observé est proche, plus l'angle de convergence est prononcé (en
bleu sur le schéma). Cette information est principalement
utilisée par le cerveau pour effectuer l'analyse
stéréoscopique. Les convergences de l'oeil sont rendues possibles
par les muscles externes, dont le rôle est de faire pivoter l'oeil. Les
influx nerveux transmettent la mesure vers le cerveau. Cet angle permet au
cerveau de connaître l'ajustement des positions entre les deux images lui
étant fournies, car il s'agit de trouver les points communs entre les
deux images. Ensuite la convergence permet à l'oeil de savoir quelle
doit être l'accommodation des cristallins. Ceux-ci se « gonflent
» plus ou moins grâce au corps ciliaire, et changent la distance
focale de l'oeil. Quand un objet est proche, les muscles ciliaires se
relâchent, laissant se courber le cristallin. Cette modification de la
courbure permet à l'image de s'afficher à l'envers ! Exactement
à l'emplacement de la rétine. La convergence binoculaire joue
aussi un rôle majeur dans l'acuité visuelle. Evidemment, elle ne
suffit pas à elle seule à observer en 3D. Le second facteur est
l'écart interpupillaire entre les deux yeux, qui conduit à la
disparité binoculaire horizontale.
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