2.2 La disparité
binoculaire horizontale :
Voir une image en 3D signifie
percevoir les différents plans se succédant dans l'image, mais
aussi sentir la profondeur de chaque objet qui la compose et leur distance
relative. La profondeur des objets n'est visible qu'avec la vision binoculaire.
En effet on sait que les images vues par l'oeil gauche et droit sont
légèrement différentes. Parfois on peut se forcer à
voir double, c'est ce que l'on appelle la diplopie. Mais il est plus difficile
de voir double des images éloignées puisque l'écart
angulaire entre les deux images est alors beaucoup plus faible, et les yeux ne
convergent quasiment pas. C'est pourquoi d'après Charles Wheatstone,
inventeur du stéréoscope (le premier modèle qui comportait
deux miroirs à angle droit, bientôt suivi d'un modèle plus
agréable à deux oculaires), les images fusionnent mieux dans ce
cas. Quand les images observées sont très proches, l'écart
angulaire est important et il y a diplopie. Il est à noter que l'on
peut obtenir la sensation de relief à partir de la disparité
binoculaire seule, sans faire intervenir les facteurs monoculaires cités
plus haut. Il est possible d'obtenir la sensation de profondeur par le
décalage horizontal qui existe entre les deux images rétiniennes
d'une même scène. On obtient alors une « parallaxe
stéréoscopique », proportionnelle au décalage
linéaire entre deux objets situés à des profondeurs
différentes. En observant les deux images successives on a
l'impression que l'une s'obtient à partir de l'autre par une rotation
dont le centre se situe au niveau de l'écart interpupillaire (entre 65
et 75 mm). Plus l'écart est important, plus le relief s'obtient
facilement.
Finalement convergence et
disparité binoculaire permettent au cerveau le décodage
nécessaire en quelques millionièmes de secondes afin d'obtenir
une image unique tridimensionnelle en profondeur. On peut alors distinguer les
distances relatives entre objets et les plans qui se succèdent.
2.3 Le
fusionnement :
Les images perçues par chacun
des deux yeux présentent des différences, mais le cerveau sait
les fusionner pour produire une image unique, la seule dont on soit conscient.
D'étranges phénomènes peuvent se produire, toutefois,
quand les images rétiniennes sont trop différentes l'une de
l'autre, ou quand le fusionnement connait des défaillances.
Pour que les images d'un objet
perçues simultanément par les deux yeux puissent fusionner
correctement, L'accommodation dépend de la fovéa, Une minuscule
dépression de la partie centrale de la rétine qui ne contient que
des cônes, et ou l'acuité visuelle est en conséquence
maximale. Quand on regarde un objet a environ 6 mètres de soi, cette
accommodation n'est possible que si les yeux se tournent
légèrement l'un vers l'autre. Plus un objet est proche, plus les
yeux doivent converger. A partir d'un certain point, appelé
« punctum proximum», les yeux ne peuvent plus accommoder par ce
que leur rayons visuels se croisent.
Dans des circonstances normales, le
fusionnement s'effectue sans qu'on en prenne conscience. Mais il faut savoir
que le cerveau n'accorde pas la même importance aux images que lui
transmettent les deux yeux.
Tout comme on a une main ou un pied
dominant, on a aussi un oeil dominant « généralement
l'oeil droit pour les droitiers » qui détermine et dirige la
vision
2 .4 Examen de la vision
stéréoscopique :
Cet examen fait partie de l'examen
systématique de la vision de l'enfant. La vision
stéréoscopique est la vision en 3 dimensions. Elle relève
d'un phénomène cérébral qui permet l'obtention
d'une image unique et en relief à partir des images en 2 dimensions
données par chaque oeil. C'est le stade le plus évolué de
la vision binoculaire. Du fait de l'écart interpupillaire, si les
fovéas fixent bien un même point, les images d'un objet fournies
par les deux yeux sont semblables mais non rigoureusement identique puisque
observées de deux point différents. Elles sont
légèrement décalées l'une par rapport à
l'autre : on dit qu'elles présentent une disparité. De cette
disparité des deux images monoculaires nait la perception binoculaire du
relief. La vision stéréoscopique est étudiée
à l'aide de tests qualitatifs et de test quantitatifs. Ces derniers sont
les plus intéressants et doivent être utilisés chez
l'enfant dés que cela est possible.
Le seuil stéréoscopique
en vision central est chez les sujets normaux adultes de 20 à 30
secondes d'arc. Chez l'enfant, on considère souvent que 60 secondes est
un résultat normal. Le seuil stéréoscopique décroit
avec l'excentricité rétinienne.
Les tests doivent être
présentés simultanément mais chaque oeil ne doit en
percevoir qu'un seul. Pour obtenir ce résultat, soit on utilise des
tests avec des verres polarisés, soit des tests avec des filtres
colorés rouge et vert. Les tests polarisés les plus anciens
étaient constitués de deux figures semblables superposées
mais légèrement décalés, ce qui laissait même
en vision monoculaire deviner un double contour et donc l'existence d'un relief
sans réellement percevoir celui-ci. Ceci est assez net sur le Titmus
test.
Les tests les plus utilisés
actuellement en vision de près sont les suivant :
· Le test Wirt.
· Le TNO.
· Le test de LANG.
Et il existe d'autres tests
complémentaires et à des distances variées.
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