Chapitre 4
Autres moyens de signaler une
relation de conséquence
Il existe un certain nombre d'études concernant les
connecteurs de conséquence du français (voir en particulier
ROSSARI et JAYEZ (1996), JAYEZ et ROSSARI (1997), HYBERTIE (1996) ou encore
FORGET (1984)), mais la question des autres moyens de marquer la
conséquence n'a -- à notre connaissance -- pas encore
été étudiée. Nous allons donc, après avoir
justifié la nécessité d'aborder les moyens de marquer une
relation de conséquence autres que les connecteurs, étudier
quelques indices qui nous permettent de repérer une relation de
conséquence, notamment le participe présent, la relative ou
encore l'anaphore propositionnelle.
4.1 Les connecteurs ne suffisent pas à
déterminer la structure rhétorique d'un texte
Pour construire automatiquement à l'aide d'un
système informatique la structure rhétorique d'un texte, on peut
se baser sur la recherche d'indices de ces relations. Les indices
privilégiés d'une relation rhétorique sont les connecteurs
(voir chapitre 3), qui nous viennent en premier à l'esprit. Il est
possible d'élaborer un système ne reposant que sur ces connec-
4. Autres moyens de signaler une relation de
conséquence
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teurs, comme le fait par exemple Daniel Marcu dans MARCU
(1997). Mais il se pose à ce moment-là un problème: il est
impossible d'obtenir une analyse rhétorique complète d'un texte
(bien que Marcu estime que cela est suffisant pour les buts qu'il s'est
assignés, autrement dit le résumé automatique). En effet,
il existe bien d'autres moyens de marquer une relation rhétorique que
les connecteurs', et il faut évidemment prendre en compte ces autres
moyens pour s'approcher le plus possible d'une représentation
rhétorique complète d'un texte.
Nous nous attacherons particulièrement aux moyens
purement linguistiques, hormis les connecteurs, qui nous permettent
d'interpréter la relation qui relie un couple de segments de discours
comme une relation consécutive, bien que d'autres mécanismes
puissent parfois entrer en jeu, comme l'appel à nos connaissances de
sens commun et aux lois causales (voir section 2.4). Il nous semble en effet
qu'il est moins coûteux pour un système informatique de se baser
sur une analyse linguistique fine plutôt que de faire appel à des
connaissances extra-linguistiques, difficiles à appréhender et
à modéliser, et beaucoup trop nombreuses à prendre en
compte.
Contrairement aux cas où l'on est en présence de
marques lexicales d'une relation rhétorique, les connecteurs, qu'il
suffit de repérer pour connaître la relation rhétorique
qu'ils expriment, on doit en l'absence de connecteurs prendre en compte un
nombre de contraintes beaucoup plus important et faire une analyse beaucoup
plus fine afin de repérer une telle relation.
Contrairement aux connecteurs qui sont utilisés pour
marquer une
1Il semble que la fréquence d'emploi des
connecteurs varie selon le genre discursif (journalistique, technique,
juridique) : les textes juridiques emploient les connecteurs en nombre afin
d'éviter au maximum les écarts d'interprétation, alors que
le style journalistique est lui plutôt caractérisé par un
emploi très réduit des connecteurs, favorisant plutôt la
fluidité du style.
4. Autres moyens de signaler une relation de
conséquence
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relation rhétorique, les autres façons de
marquer une relation de conséquence ne sont pas aussi simples à
repérer. En effet, c'est un ensemble d'éléments qui vont
nous permettre de faire une interprétation consécutive d'un
couple de propositions. Nous rechercherons donc maintenant la présence
d'indices; indices, qui, en combinaison avec d'autres indices et seulement
à ce moment-là permettent l'interprétation
consécutive.
Nous commencerons donc par un moyen utilisé assez
fréquemment pour marquer la conséquence: le participe
présent.
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