CONCLUSION
« La politique et la stratégie de la guerre
ne sont qu'une perpétuelle concurrence entre le bon sens et
l'erreur » disait le Général de Gaulle. En excellent
Général et en fin politique, le Général de Gaulle
connaissait plus que quiconque la particularité du monde politique. Ceux
qui en font partie savent qu'ils sont jaugés, jugés,
examinés en permanence. Ainsi la moindre faiblesse peut être
fatale et pour ceux qui ont de véritables idées pour leurs
concitoyens, le chemin est long avant de parvenir au mandat qui leur permettra
de les mettre en place.
Bruno Genzana est aujourd'hui à la croisée des
chemins : il aurait pu déjà annoncer sa candidature
officiellement aux prochaines municipales. Cependant il préfère
encore attendre le moment propice, ne voulant pas se contenter d'un simple
effet d'annonce, mais coupler sa déclaration de candidature avec le
développement d'un véritable projet pour Aix-en-Provence, projet
élaboré à partir des réflexions suscitées au
sein des Ateliers de l'Avenir.
Cette «Grande Consultation de tous les Aixois»,
certes non dénuée d'arrière-pensées
électorales, s'était vue assigner un double objectif :
tracer une perspective pour Aix dans les années à venir, et
être au plus près des problèmes et aspirations des Aixois.
Ces deux objectifs ont été pour le moment partiellement rempli,
et le seront peut-être totalement en fonction des résultats des
prochaines élections municipales. Les Ateliers de l'Avenir
ayant constitué un véritable tremplin en faveur de la
candidature de Bruno Genzana, l'avenir dira s'il s'était agi d'un
tremplin en faveur d'une ambition strictement personnelle comme celle de bon
nombre de politiciens aixois, ou si ce tremplin aura permis l'expression d'une
ambition politique au service d'une ville et de ses citoyens. Cette
consultation a déjà cependant au moins le mérite d'avoir
lancé et favorisé le débat et l'expression citoyennes, et
d'avoir ainsi largement contribué à une pré campagne
municipale déjà fort animée, en attendant que la
véritable campagne commence...
Les Ateliers de l'Avenir illustrent également
le fait qu'en France la démocratie participative, non encore
consacrée dans nos institutions, s'est déjà fortement
imposée dans les esprits. Il s'agit pour le moment d'une consultation
lancée par un élu à titre personnel et non au nom de la
collectivité publique à laquelle il appartient. Cependant nul
doute qu'en cas de réussite de cet élu aux prochaines
élections, cette même collectivité pourrait très
bien lancer de telles initiatives de participation, cette fois d'une
façon plus institutionnelle. L'air du temps incite à la
concertation, les décisions publiques ne sont plus tellement prises par
un homme seul dans son bureau, mais par un groupe réuni en
assemblée ou autour d'une table : la gouvernance a pris de
nouvelles formes, et comme se plaisait à dire Bruno Genzana, les
méthodes des années 70 ne sont plus adaptées.
Ce mouvement de démocratie participative s'inscrit
d'ailleurs dans un cadre plus global d'un certain réveil, d'une prise de
conscience du citoyen, sans doute provoquée dans un premier temps par
l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection
présidentielles de 2002, mais aussi par l'enthousiasme et
l'intérêt qu'a indéniablement suscités la campagne
présidentielle de 2007 auprès des Français, enthousiasme
surprenant au vu de la façon dont avait été perçue
la précédente.
Le rapport de Jean-Pierre Bel, président du groupe
socialiste au Sénat, Pour une nouvelle République,
propositions de réformes des institutions à
Ségolène Royal, remis à Ségolène Royal
le 8 février 2007, évoquait vote obligatoire, service civique,
référendum d'initiative populaire, usage
généralisé du référendum avec l'art. 11
droit de vote des étrangers aux élections locales, prise en
compte des bulletins blancs : telles sont les questions auxquelles la
Commission Balladur chargée de la réforme des institutions devra
répondre à son tour. L'initiative de Bruno Genzana, relativement
inédite et visionnaire aujourd'hui, sera peut-être caduque d'ici
très peu de temps, tant la vie politique actuelle semble s'être
accélérée depuis la dernière élection
présidentielle. Ce n'est pas seulement vers l'émergence de la
démocratie participative en France que le XXIe siècle nous
conduit, c'est tout simplement vers une nouvelle forme de
citoyenneté...
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