Décentralisation et coopération décentralisée au Bénin: Vers la légitimation des espaceds publics locaux pour le developpement des collectivités locales( Télécharger le fichier original )par cassius jean SOSSOU BIADJA Université de Genève Institut Universitaire d'Etudes en Développement - DEA 2004 |
Conclusion«La coopération décentralisée est... un mode de coopération novateur dans ses orientations et ses formes d'intervention [...] elle ouvre un espace à d'autres acteurs, facilite la mobilisation des autres acteurs y compris les acteurs économiques.»41(*) En effet, si le développement ne doit pas se mesurer seulement à l'aune des performances économiques d'un pays et qu' «il est avant tout un processus politique qui ne peut être remplacé par des flux financiers extérieurs»42(*) alors, la démocratie elle doit se mesurer à l'aune de la participation des populations au processus de décision et de gestion. Et pour cela les libertés publiques locales sont et doivent être une priorité de chaque État central qui doit veiller à ce que les collectivités locales acquièrent leur autonomie à travers la délégation à elles faites de leurs droits fondamentaux. Il est évident que la décentralisation n'est pas la seule solution qui résoudrait tous les problèmes de développement qui se posent au Bénin. Cependant, dans la lutte contre la pauvreté, la décentralisation est supposée apporter aux populations les outils de décision et de gestion nécessaire pour leur implication dans la résolution des questions de développement qui se posent à elles. En effet, selon Wendy S. Ayres, pour que la décentralisation donne de résultats probants et efficaces «il faut accorder les ressources nécessaires aux régions pauvres du pays considéré, mettre en place d'une part des mécanismes qui susciteront la participation des classes rurales démunies, et d'autre part des règles précises de contrôle par les citoyens et par le gouvernement central. Il faut en outre que le gouvernement s'occupe des trois dimensions (administrative, politique et fiscale) de la décentralisation.»43(*) C'est là tout le sens de l'apport de la coopération décentralisée à la réalisation des défis que la décentralisation impose aux nouvelles collectivités territoriales décentralisées béninoises. ANNEXESRécapitulatif de la coopération décentralisée bilatérale au Bénin Il s'agit de la coopération décentralisée Franco-béninoise. Vieille de plus de quarante ans, la coopération décentralisée entre le Bénin et les communes françaises est essentiellement faite de partenariat sous forme de coopération-jumelage. Expression d'une solidarité Nord-Sud, la coopération jumelage unit les collectivités locales de pays industrialisés à celles des pays en voie de développement. Aujourd'hui, grâce à la naissance du concept de coopération décentralisée, l'action internationale des collectivités locales est reconnue et les initiatives se sont multipliées en France depuis les années 80 avec les lois de décentralisation, les collectivités territoriales françaises engagent ou soutiennent des actions humanitaires, des projets d'aide au développement ou encore apportent un soutien aux processus de décentralisation et de démocratisation, en Afrique. À ce jour on peut affirmer sans le souci d'être contredit que ce sont les anciens jumelages franco-béninois qui ont institutionnellement évolué pour donner naissance à la coopération décentralisée bilatérale. Á la faveur de la démocratisation de la vie politique de nouvelles formes ont été introduites dans la pratique de coopération: l'appui politique et institutionnel aux collectivités béninoises. Aujourd'hui, alors que se construit la base de la décentralisation au Bénin Les échanges entre les nouvelles collectivités locales et leurs partenaires étrangers vont s'intensifier. Le partenariat San de Cergy-Pontoise et Porto-Novo Il s'agit d'un programme de jumelage franco-africain qui a été orienté vers l'appui à la décentralisation et a donné lieu à une convention de partenariat de coopération décentralisée. Cette convention qui lie la ville de Porto-Novo au syndicat d'agglomération nouvelle de Cergy-Pontoise en France a pour objet le renforcement et l'amélioration de la gestion urbaine de Porto-Novo. Signée depuis 1995, donc avant la décentralisation, elle visait à permettre à la ville de Porto-Novo de faire face à des responsabilités croissantes en matière de gestion urbaine. Dans cette optique, Cergy-Pontoise a apporté son concours technique et financier à Porto-Novo dans les domaines de la gestion urbaine, du développement économique, de la promotion de la francophonie, de la culture et des initiatives à la base. La ville de Porto-Novo a pu grâce à ce partenariat relever son niveau d'équipement public et commencer à se doter de nouveaux outils de gestion urbaine notamment le Programme Pluriannuel de développement et d'Investissement (PPDI). À travers le PPDI, les grands axes de la politique de la ville de Porto-Novo en matière de développement et d'investissement ont été définis, les investissements publics sont planifiés et programmés. Il est facile de constater qu'à travers ce programme la ville de Porto-Novo est bénéficiaire d'appui dans des domaines très variés du développement. * 41 Gustave MASSIAH exposé introductif aux assises internationales de la coopération décentralisée avec l'Afrique in l'Afrique Municipale (PDM ouest) vol.1 n§ 5 Février 1996 * 42 Henri-philippe Cart vice-directeur de la DDC in Décentralisation et développement, écrits sur le développement N° 2, DDC, janv. 1999 * 43 Wendy S. Ayres Aide à la décentralisation: le rôle et l'expérience de la Banque mondiale in Décentralisation et développement, écrits sur le développement N° 2, DDC, janv. 1999 P 72 |
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