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Analyse de la filière coton dans le contexte de la libéralisation : cas de la zone de Korhogo (Côte d'ivoire)

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par adassé Christophe CHIAPO
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - INPHB - Diplôme d'Agronomie Approfondie 2001
  

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2.1.2 Les étapes du développement du coton depuis 1974

a) De 1974 à 1990

Cette période est marquée par un développement très net de la filière coton avec la création de la CIDT qui est une société mixte au capital de 7,2 milliards de FCFA appartenant pour 70 % à l'Etat ivoirien et pour 30 % à la CFDT ( 15 ).

Les principales missions confiées à cette société sont les suivantes : ( 16 )

> la promotion de la production de coton ;

> l'achat, la collecte et la transformation du coton graine ;

> la commercialisation tant sur le marché intérieur qu'à l'extérieur des produits obtenus

notamment la fibre et la graine de coton ;

> l'encadrement des agriculteurs des zones cotonnières en relation avec les instituts de

recherche et de développement ;

> la production de semences ;

> la distribution d'intrants agricoles ;

> la modernisation des exploitations par l'introduction de la culture attelée, de la motoculture

des bas-fonds, de la motorisation intermédiaire et ;

> le développement de toute activité agricole destinée à améliorer le niveau de vie des

paysans des régions des savanes.

Aussi cette période est-elle marquée par d'importantes mesures pour garantir les revenus des producteurs contre les fluctuations des cours mondiaux de la fibre ; à savoir :

> intégrer le coton sur la liste des produits agricoles soutenus par la Caisse de Stabilisation ; Ce système de stabilisation était basé sur la fixation, lors de chaque campagne, deux prix garantis (le prix du coton graine payé aux producteurs et le prix CAF) et, sur un barème de coûts. Ce système a évité, aux producteurs, les risques d'exposition directe aux cours mondiaux.

> faire supporter les coûts des facteurs de production (engrais, insecticides et semences) par la filière ;

> créer en collaboration avec les opérateurs privés, les unités industrielles de filatures et de

trituration de la graine de coton (UTEXI, GONFREVILLE, COTIVO et TRITURAF).

15 - " Coton magazine " novembre 1997

16 - BNETD, février 2000, " Etude de la situation de référence de la CIDT avant la Privatisation "

Cependant, en 1984, face à la baisse des cours mondiaux du café et du cacao dont les recettes d'exportation permettaient le soutien du prix d'achat du coton, le Gouvernement ivoirien va décider de la suppression de la gratuité des engrais. Cette mesure s'est accompagnée d'une augmentation sensible des prix d'achat passant de 80 FCFA à 100 FCFA pour le 1er choix et de 70 FCFA à 90 FCFA le kilogramme pour le 2ème choix.

Cette période est marquée aussi par une production record de 290 000 durant la campagne 1988/89 ; et par l'implantation de 10 usines d'égrenage d'une capacité de 300 000 tonnes /an.

b) De 1990 à 1998

Les différentes mesures, d'ajustement de la gestion, entreprises par la CIDT n'ont pas amélioré la compétitivité de la filière ( 17 ). Cette situation a conduit le Gouvernement à :

- amorcer un début de son désengagement de la filière coton par la signature en avril 1991, d'une convention cadre. Les principaux objectifs de cette convention d'une durée de cinq ans renouvelable de façon tacite, sont la responsabilisation des opérateurs de la filière notamment les producteurs et la CIDT et l'implication des opérateurs dans la gestion de cette société ;

- éliminer le coton de la liste des produits agricoles concernés par la Caisse de Stabilisation ;

- transférer à la CIDT, la commercialisation de la fibre et graine jusqu'alors assurée par la Caisse de Stabilisation à travers la CFDT pour l'exportation ;

Nous assistons au transfert d'une partie des fonctions assumées jusqu'alors par la CIDT. Le premier "transfert" aux organisations paysannes a concerné la commercialisation primaire du coton graine ; fonction assurée jusqu'alors par les "équipes d'achat" de la CIDT. Cela a entraîné une réduction relative des coûts à la charge de la société cotonnière et des ressources complémentaires pour le milieu rural par la rémunération de ce service. La commercialisation primaire du coton s'est accompagnée du transfert aux organisations de la gestion des magasins d'intrant pour le coton et des équipements de culture attelée au niveau du village.

- créer dans le cadre de la convention cadre Etat / CIDT, un fonds de garantie coton géré par un comité paritaire composé des représentants de l'Etat, de la CIDT et des producteurs de coton.

Dans cette même période, la dévaluation du FCFA intervenue le 11 janvier 1994 a permis à la filière de faire face au contexte économique particulièrement difficile des deux précédentes campagnes. En effet, le doublement des recettes d'exportation, que la dévaluation a engendré, a permis à la CIDT de retrouver une forte compétitivité. Ainsi a-t-elle procédé à une augmentation des prix d'achat du coton graine passant de 105 FCFA/kg en 1993/94 à 160 FCFA/kg en 1994/95, puis à 180 FCFA/kg en 1995/96.

Les difficultés rencontrées par les producteurs ont suscité la création de coopératives au sein de 3 principales faîtières que sont l'URECOS-CI (1991), la COOPAG-CI (1993) et la CEACI (1995).

En effet la crise financière de la société cotonnière suite à l'effondrement des cours du coton, conjuguée aux contraintes de l'Etat, va conduire les producteurs, par le biais des coopératives, à prendre en main certaines des fonctions auparavant remplies par la CIDT.

c) Depuis 1998

La phase de privatisation de la filière qui a démarré depuis 1996 et s'est achevée en septembre 1998 peut être qualifiée de privatisation partielle. Effectivement après avoir réfléchit plusieurs scénarios, l'Etat a opté pour une cession de la CIDT ancienne en 3 lots :

Lot centre (lot 1) comportant 4 usines;

Lot nord-est (lot 2) comportant 3 usines ;

Lot nord-ouest (lot 3) comportant 3 usines ;

Le lot 1, constituant la nouvelle CIDT, est détenu à 70 % par l'Etat et à 30 % par la CFDT. Les autres lots sont détenus à 70 % par des privés et à 30 % par l'Etat ; notamment par le consortium IPS WA (Industrial Promotion Services West Africa) et REINHART pour le lot 3 constituant la société Ivoire Coton ; et par le groupe Aiglon S.A, RIVAUD BOLLORE et SHOREX Investment pour le lot 2 constituant la société La Compagnie Cotonnière Ivoirienne.

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