A-GENDARMERIE NATIONALE ET ARMEE
DE TERRE, LE PRIMAT DE LA FORMATION INITIALE LOCALE
· GENDARMERIE NATIONALE
Selon l'article premier du décret N°2001/181 du
25 juillet 2001 portant organisation de la Gendarmerie Nationale, cette
dernière est une composante des forces de défense. Son action
s'exerce sur toute l'étendue du territoire national et plus
particulièrement dans les zones rurales et sur les voies de
communication. Placée sous l'autorité du Ministère
chargé de la Défense, la Gendarmerie Nationale est une force
à caractère militaire, assurant également des missions
civiles. L'article 2 qui souligne les missions générales de la
Gendarmerie Nationale précise que « sous l'autorité du
Ministère chargé de la Défense, la gendarmerie remplit des
missions au profit du Ministre de l'Administration Territoriale et du Ministre
de la Justice. Elle se tient également à la disposition des
autres chefs de départements ministériels dans le cadre des
missions qui lui sont dévolues conformément à la
réglementation. La Gendarmerie Nationale exécute les missions de
police administrative et de police judiciaire, dans les conditions
fixées par les textes en vigueur ». Ses missions
particulières selon l'Article 3 portent sur : la défense
nationale, le maintien de la Sûreté intérieure de l'Etat et
les missions de police militaire et de police judiciaire.
C'est également dans ce sens que Monsieur Meloupou
Jean-Pierre souligne que la Gendarmerie camerounaise reste essentiellement une
force de police judiciaire et militaire. « Le décret 60-280 du
31 Décembre 1960 qui l'institue précise que la Gendarmerie
nationale est une force militaire chargée, sous la direction des
autorités administratives et judiciaires de veiller à la
Sûreté publique, d'assurer le maintien de l'ordre et
l'exécution des lois » (Meloupou, 1991). Il n'est pas vain de
faire intervenir à ce niveau la distinction faite par Monsieur Meloupou,
entre « l'acte de défense Nationale » de celui
« du maintien de l'ordre public ». En effet, il
précise que dans le concept de défense nationale, on peut relever
qu'il y a un patrimoine, au moins un territoire et des valeurs collectives
communs à défendre. C'est ce patrimoine qui fait
l'adhésion de l'ensemble de la collectivité à l'effort de
défense. C'est ici qu'intervient la démarcation entre la
défense nationale et le maintien de l'ordre. L'ingérence
étrangère directe ou indirecte sépare la défense
Nationale des moyens policiers et pénaux répressifs dans un pays
pour faire régner l'ordre et la paix sociale menacée de
l'intérieur (Meloupou, 1991). Dans cette mesure, les officiers de la
Gendarmerie Nationale sont donc appelés : «
officiers de police judiciaire militaire » (entretien, lieutenant
pierre Yigi (instructeur en police judiciaire), janvier 2007).
Dans la Gendarmerie Nationale comme dans toute autre
armée, la hiérarchie définit l'ordre des grades. Le grade
consacre l'aptitude à exercer certaines fonctions. Il confère une
appellation, des prérogatives et comporte des obligations. A
égalité d'ancienneté dans le grade, l'ordre
hiérarchique résulte de l'ancienneté dans le grade
inférieur, lorsqu'il s'agit des militaires d'une même
armée. L'ordre hiérarchique est déterminé par
l'ordre d'inscription sur le texte de nomination (article 37 Décret du 6
Novembre 1975 portant règlement de discipline dans les forces
armées et article 11 du Décret du 25 Juillet 2001, portant statut
particulier du corps des officiers d'Active des forces de Défense). De
même, l'article 46 du décret de 1975, définit le
commandement comme « l'exercice de
l'autorité ». La subordination est « l'état
d'obéissance dans lequel se trouve le personnel soumis à
l'autorité du chef ». Le commandement et la subordination
résultent du grade et des fonctions réciproquement remplies, ce
qui implique que, dans l'exercice de leurs fonctions, les militaires sont
subordonnés les uns aux autres selon l'ordre hiérarchique. Cette
règle peut comporter des exceptions lorsque des militaires
reçoivent délégation d'autorité pour exercer des
fonctions particulières.
Aussi, la hiérarchie des grades des officiers de la
Gendarmerie est-elle précisée par l'Article 38 du Décret
de 1975. Nous procéderons par un classement des officiers
généraux aux officiers subalternes. Ainsi les différents
grades des officiers généraux du plus haut niveau au plus bas
sont : Général de Division, Général de
Brigade. Tandis que les officiers Supérieurs comptent de façon
décroissante les grades de colonel, lieutenant-colonel et chef
d'escadron. Les officiers subalternes, dans une hiérarchie
décroissante ont comme grades, ceux de capitaine, lieutenant et
sous-lieutenant.
Les officiers de la Gendarmerie Nationale sont à la
base de leur formation d'officier d'armée des officiers d'infanterie de
l'armée de terre. C'est ensuite qu'ils suivent une année
d'application à l'école de Gendarmerie. La formation au
métier de Gendarme se fait tant au Cameroun qu'à
l'étranger. Le Cameroun forme le plus grand nombre de gendarmes. Les
officiers de la gendarmerie nationale formés à l'étranger
dans le cadre de la coopération militaire entre le Cameroun et les pays
amis ont pu bénéficier d'une formation polyvalente, leur
permettant de s'adapter aux évolutions techniques, sociales et
internationales.
· ARMEE DE
TERRE
Conformément à l'article 1er
du décret N°2001/183 du 25 Juillet 2001 portant
réorganisation des formations de combat de l'Armée de Terre,
« les formations de combat de l'Armée de Terre sont des
unités professionnelles qui participent avec les autres forces de
Défense à la défense des intérêts vitaux de
la Nation. Elles sont réparties sur l'ensemble du territoire national.
Leur organisation et leur soutien sont assurés sous la
responsabilité du chef d'Etat-major de l'Armée de
terre ». Le décret sus-cité, parle de
« formation de combat de l'Armée de Terre » car la
défense du territoire, en temps normal, est assurée par des
moyens de police, de gendarmerie et de sécurité civile. En
situation de crise, la participation des armées est requise par les
préfets ou les gouverneurs qui gardent la direction des
opérations. En situation de crise majeure ou d'agression, le
gouvernement met en oeuvre la défense opérationnelle du
territoire ( D.O.T) qui comporte la participation des forces armées aux
actions de défense prévu par des plans de défense et la
conduite des opérations par le commandement militaire. La D.O.T est
assurée par l'ensemble des forces employées dans une manoeuvre
aéroterrestre d'ensemble. Ces forces proviennent essentiellement de
l'armée de terre. Selon le magazine français
« Armée de Terre », pour jouer un rôle
significatif dans le règlement des conflits tout en préservant
les conditions de l'autonomie stratégique nationale, l'armée de
terre doit offrir la gamme complète des moyens nécessaires pour
conduire un combat au sol ou près du sol (Armée de terre XXIe
siècle 2002 :3).
Les règles sus-citées à propos du grade
et du commandement dans la gendarmerie Nationale, valent également pour
l'armée de terre, ainsi que pour toutes les autres forces de
défense d'ailleurs. Il s'agit en l'occurrence des articles 37, et 46 du
Décret N° 75-700 du 6 Novembre 1975 portant règlement de
Discipline Générale dans les forces armées. De même
l'article 38 de ce même Décret souligne la hiérarchie des
grades des officiers généraux de l'armée de Terre. Il
s'agit des grades de Général de Division, de
Général de brigade comme à la gendarmerie Nationale. Les
officiers supérieurs comptent par contre, les grades de Colonel,
lieutenant-colonel et chef de bataillon. Les officiers subalternes ont comme
grade les suivants : capitaine, lieutenant, sous lieutenant.
Les officiers de l'Armée de Terre sont formés
pour la plupart au Cameroun depuis la création de l'armée
camerounaise en 1959. Ceci d'autant plus que l'on sait qu'à sa
création, l'armée camerounaise ne comptait que les forces
terrestres (Bolo Bolo, 2006). Les officiers de l'armée de terre, en
l'occurrence ceux qui ne sont pas formés à la base au Cameroun,
le sont en France et au Maroc ainsi que dans plusieurs autres pays. C'est ainsi
que sur une période de trois ans, la France forme en moyenne 16
officiers Camerounais dans le cadre de l'armée de terre. Tandis que le
Maroc qui ne forme les camerounais que depuis 1980 forme sur une période
de trois ans à peu près une trentaine d'officiers camerounais. La
Chine quand à elle accueille les officiers camerounais depuis
l'année 2000. En ce qui concerne le domaine de l'armée de terre,
elle forme en moyenne 66 officiers camerounais sur une période de trois
ans. Précisons que ce nombre d'officiers camerounais formés par
la Chine augmente au fil des années (BSFIFC : Ministère de
la Défense (MINDEF).
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