A-UN ENSEIGNEMENT MILITAIRE
NATIONALISTE, PACIFIQUE ET DEFENSIF
Selon le directeur des études et des
programmes de la formation Initiale de l'EMIAC, le Capitaine de frégate
Georges Njofang, dès la création de cette école militaire,
le programme de formation était fondamentalement militaire car le pays
avait urgemment besoin de militaires sur le terrain pour lutter contre la
guérilla. Le capitaine Onana Mfegue précise dans le Magazine des
FAC « Honneur et fidélité »
(« Honneur et fidélité, 2005 :12)
que : « la formation d'une entité militaire
camerounaise loin d'être le résultat de l'improvisation, a
été définie dans ce que l'on a communément
appelé « plan Raisonnable ».
Élaboré par les autorités françaises en 1959 pour
faire face à la rébellion de l'UPC (Union des Populations du
Cameroun). Le plan raisonnable prescrivait des mesures d'urgences devant par la
suite servir de canevas à la mise sur pied d'une armée nationale.
Ce plan raisonnable s'étendit jusqu'à la signature, le 13
novembre 1960 des accords de coopération militaire
franco-camerounais ». Progressivement pourtant, le programme
d'enseignement va s'élargir pour s'arrimer aux impératifs des
temps modernes en alliant non seulement l'exigence des qualités
techniques et professionnelles, mais aussi en élargissant l'enseignement
à la culture générale et parfaire les connaissances
militaires dans tous les domaines (Ahidjo, 1980:1874).
La division formation initiale de l'EMIA, dans la
continuité des années 1960-1970, forme des élèves
officiers, qui réunissent les qualités d'un chef militaire et
bénéficient de l'ouverture d'esprit par la culture
socio-politique contemporaine. L'enseignement durant ces 3 années de
formation couvre à la fois l'instruction théorique faite à
Yaoundé et l'instruction pratique, qui est dispensée au cours des
sorties de terrain de Manowar Bay , koutaba , Ngaoundéré ou
ailleurs. L'instruction théorique quant à elle porte sur des
matières d'enseignement militaire tels des cours de formation tactique,
formation technique, formation au commandement, formation militaire
générale etc. Les cours de culture générale
concernent tant la défense nationale, le droit pénal, la
géographie, la géopolitique, l'histoire militaire, les relations
internationales ou encore l'informatique. Le programme de formation est
arrêté par le Ministre Délégué à la
présidence chargé de la défense. Ainsi, à l'issue
de la formation, l'élève devenu officier devra être en
mesure de répondre aux attentes suivantes : sur le plan
interne : garantir l'intégrité du territoire national et la
sûreté de l'Etat, faire face à une menace classique et
lutter efficacement contre le phénomène de coupeurs de route et
le grand banditisme ; au plan régional et au plan
international : participer aux opérations humanitaires, aux
opérations de maintien de la paix et de règlement de conflits
armés sous l'égide des organisations internationales.
La culture militaire a pour objet d'aider l'officier à
comprendre la guerre et la violence, afin de pouvoir replacer son action dans
les contextes toujours nouveaux et complexes, en lui permettant de saisir les
enjeux et les interactions au sein de la société nationale et
internationale, ainsi que les forces qui en constituent le ressort
(« directives initiales ; culture
militaire »,2007).C'est dans ce contexte que nous analyserons les
programmes d'enseignement.
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