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L'analyse des déterminants de l'endettement extérieur public des pays en développement

( Télécharger le fichier original )
par Sidiki TRAORE
Université de ouagadougou - DEA 2005
  

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Tableau 12 : Résultat des estimations

Variable endogène

La dette extérieure par rapport au PIB

Différence première de la dette extérieure par rapport au PIB

Variables exogènes

Modèle à long terme

Modèle à court terme

 

Equa.1

Equa.2

Equa.3

Equa.4

Equa.5

C

0,2637

(0,106)

1,105

(0,96)

1,60

(2,095)**

0,011

(0,35)

0,021

((0,642)

LSdpib

0,285

(2,43)**

0,28

(2,740)**

0,30

3,842)***

 
 

DLSdpib

 
 
 

0,134

(1,416)

 

Lmpib

0,55

(0,594)

0,24

(0515)

 
 
 

Ltxchge

0,32

(1,955)*

0,30

(1,929)*

0,32

(2,911)***

 
 

DLTxchge

 
 
 

0,35

(0,0724)*

 

RO(-1)

 
 
 

-0,75

(-3,798)***

-059

(-2,912)***

LVTE

0,171

(0,312)

0,21

(0,466)

 
 
 

DLVTE

 
 
 
 
 

OUVC

-0,0005

(-0,49)

 
 
 
 

Surdt

0,004

(1,229)

 
 
 
 

Fcap

0,0001

(0,41)

 
 
 
 

BFpib

-0,02

(-0,757)

-0,03

(-1.388)

-0,04

(-2,714)**

 
 

DBFpib

 
 
 

-0,051

(-3,244)***

-0,072

(-5,058)***

Txpib

0,24

(0,965)

-0,006

(-0,991)

 
 
 

R2

0,73

0,70

0,68

0;68

0,58

DW

1,37

1,21

1,44

1,86

1,88

F

4,62

7,107

15,04

10,44

15,06

Prob(F-stat)

0,004555

0,000529

0,000019

0,000120

0,000088

NB: ( ): T-Student, Equa. : Equation , ***:Significatif au seuil de 1%, **: Significatif au seuil de 5%, * : Significatif au seuil de 10%

Les résultats seront analysés et interprétés dans le titre suivant.

II. INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

1. Interprétations des résultats

Le résultats des différentes estimations de la relation de long terme et de court terme sont respectivement consignés dans le tableau 12 (équation 3 et 5). Au terme des régressions, on retient les résultats suivants :

1.1. La relation de long terme

Elle lie d'une part positivement le service de la dette par rapport au PIB (LSdpib), le taux de change $/Fcfa (LTxchge) et d'autre part, négativement la balance fiscale par rapport au PIB (BFpib). Le schéma d'endettement du Mali est bien expliqué par le modèle l'équation de long terme avec un degré de confiance de 95% et un coefficient de détermination de 0,68.

De la relation de long terme il ressort les observations suivantes.

- l'ouverture commerciale (OUVC), elle n'est pas aussi pertinente (voir équation1 du tableau 12) son coefficient est (-0,005). Le résultat controverse de Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et l'ouverture commerciale, semble être vérifier pour le Mali. La faiblesse du lien entre l'endettement extérieur et l'ouverture commerciale est a priori surprenante, puisqu'une économie qui s'endette à l'extérieur devrait avoir le souci de préserver sa solvabilité. Néanmoins, ceci peut sans doute s'expliquer par le fait que le Mali, n'emprunte qu'auprès d'organismes publics qui ne sanctionnent que faiblement les défauts de paiement.

- L'effet du surendettement (Surdt) n'est pas un motif pour expliquer l'endettement du Mali. On trouve une relation positive avec un coefficient de (0,004) voir équation 1 du tableau 12. Cela se comprend car dans les analyses précédentes du chapitre 2, nous avons remarqué que malgré quelques rééchelonnements le pays s'installe dans une période non d'accumulation d'arriéré de dette depuis 1996. Aussi, la courbe d'endettement de ces dix dernières années tend à baisser.

-La fuite des capitaux (Fcap), si l'Afrique reste un exportateur de capitaux pour Boyce et Léonce N'DIKUMANA (2000), le phénomène ne semble pas pertinent pour expliquer l'endettement du Mali avec un coefficient de 0,0001 (voir équation 1 du tableau 12). L'Explication plausible à ce fait serait donc l'importance de transfert de revenu des immigrants dans l'amélioration de la balance des transferts courants

- L'importation par rapport au PIB, il y'a une corrélation positive avec l'endettement du Mali, mais n'est pas significative. Son coefficient est de 0,24 (voir Equation 2 du tableau 12). Pour une augmentation d'un pour cent du ratio, on assiste à un accroissement de 57% de la dette par rapport au PIB. Ce résultat s'explique par la non influence des produits importés (hydrocarbures, alimentaires, intrants et équipements) qui traduit les sorties de devises par rapport à la base des ressources sur l'endettement du pays. Les études similaires ne confirment pas le même résultat, notamment celle de K.O.Ojo (1989) dans le cas des pays de l'Afrique sub-saharienne, trouve une relation positive et significative. Par contre, l'étude de Léonce YAPO (2001) dans le cas de la Côte et d'Ivoire abouti à une relation négative avec un coefficient significatif.

- la dégradation des termes de l'échange (LVTE), tend à accroître le processus d'endettement du Mali, mais non significative statistiquement avec un coefficient (0,21) (voir équation 2 du tableau 12). Ce qui veut dire qu'elle n'explique pas l'endettement. Léonce YAPO (2002) et Cashin.P et Pottillo.C (2000) trouvent que c'est significatif. La controverse de ce résultat, pourrait s'expliquer par le fait que la détérioration des termes de l'échange n'a pas atteint le point ou les recettes en devises fléchissent, en dégradant la situation financière et économique du pays. -

- Le taux de croissance du produit intérieur brut évolue dans le sens contraire de l'endettement du pays avec un coefficient de (-0,006) et n'est pas significative. L'explication a ce fait est que, le taux de croissance en moyenne sur les 25 dernières années est sensiblement égale à 3%. Donc, l'endettement du pays ne semble pas décourager les investissements privés (effet du surendettement).Dans le cas contraire, Pottillo.C et al (2002) affirme la thèse que le taux de croissance serait pénalisé dont un faible investissement et faible niveau de remboursement. Cette thèse est confirmée par l'étude. Les études de K.O.Ojo (1989) et Léonce Yapo (2001) sont contraires à nos résultats. Car ils trouvent que le coefficient du taux de croissance est significatif. D. Cohen ( 1996) a montré empiriquement que l'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance est négligeable pour 8 pays de l'Afrique y compris le Mali. Bien que le sens de causalité ne soit pas le même dans le cas présent les conclusions sont similaires.

- La balance fiscal par rapport au PIB (BFpib), est apparue négative et significative à 1% . Ce résultat implique qu'une amélioration de 10% du déficit fiscal à la moyenne de l'échantillon entraîne une diminution de 3,12% de la dette extérieure sur le PIB du pays. La thèse de Edwads WIESNER et al (1998) semble donc vérifier : les déficits publics ont entraîné des déficits courants et un endettement excessif. Donc c'est la faiblesse des recettes fiscales ou l'augmentation des dépenses publiques qui amène les pouvoirs publics à s'endetter. S. Ibi. AJAYI (1991) ; trouve le même résultat pour le Nigeria, une aggravation de déficit budgétaire sur le PIB accrois le ratio de la dette sur les exportations.

- Le taux de change (LTxchge), il y a une relation positive avec l'endettement et significatif à1% (voir équation 3 du tableau 12).Lorsque le taux de change £/Fcfa s'apprécie d'un pour cent (1%) , la dette sur le PIB subit une augmentation de 32%. Le résultat de Lamine N'DIAYE (1993) pour le cas du Sénégal et de Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, (1995) est le même pour nôtre étude. Ce résultat peut s'expliquer par la coopération monétaire avec la France (intégration du Mali dans la zone franc en 1982) et en 1994 par la dévaluation de la monnaie de 50% de sa valeur par rapport au Francs Français (FF). Graphiquement nous avons constaté les effets de ces changements de parité sur l'évolution de l'indicateur de la dette.

- Le service de la dette par rapport au PIB (LSdpib), influence significativement la dette extérieure à 1%. A long terme une augmentation d'un pour cent du ratio entraîne un accroissement de 30% de la dette par rapport au produit intérieur brut. Donc pour réduire le niveau d'endettement, il n' y a que deux façons pour le faire. Soit d'augmenter le produit intérieur du pays ou l'allègement du service de la dette. Le résultat de cette variable est confirmé par Artus et Pierre Morrin (1991) dans l'équation de la dette avec la contrainte budgétaire de l'Etat. Sur le plan empirique , Léonce YAPO (2002) trouve le même résultat pour la Côte d'Ivoire.

1.2. La relation de court terme

Le modèle (voir équation 5 du tableau 12) montre qu'on arrive à ajuster 59% du déséquilibre entre le niveau désiré et effectif de l'encours de la dette en pourcentage du produit intérieur brut. Dans cette relation de court terme, on observe que la variable balance fiscale est significative à1% et avec un coefficient de (-0,072). Cela montre qu'à court terme une amélioration de 10% de la variable à la moyenne de l'échantillon on obtient une réduction de 5,56%. L'effet de court terme est supérieur à l'effet de long terme de la même variable. Donc pour réduire le niveau de l'endettement il faut agir dans le court terme et il y a que deux façons pour le faire : soit augmenter l'aide publique au développement ou soit l'allègement du service de la dette . Car d'un côté les recettes sont faibles et de l'autre côté le paiement du service de la dette fait augmenté les dépenses publiques.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein