Tableau 12 : Résultat des estimations
Variable endogène
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La dette extérieure par rapport au
PIB
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Différence première de la dette
extérieure par rapport au PIB
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Variables exogènes
|
Modèle à long terme
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Modèle à court terme
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Equa.1
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Equa.2
|
Equa.3
|
Equa.4
|
Equa.5
|
C
|
0,2637
(0,106)
|
1,105
(0,96)
|
1,60
(2,095)**
|
0,011
(0,35)
|
0,021
((0,642)
|
LSdpib
|
0,285
(2,43)**
|
0,28
(2,740)**
|
0,30
3,842)***
|
|
|
DLSdpib
|
|
|
|
0,134
(1,416)
|
|
Lmpib
|
0,55
(0,594)
|
0,24
(0515)
|
|
|
|
Ltxchge
|
0,32
(1,955)*
|
0,30
(1,929)*
|
0,32
(2,911)***
|
|
|
DLTxchge
|
|
|
|
0,35
(0,0724)*
|
|
RO(-1)
|
|
|
|
-0,75
(-3,798)***
|
-059
(-2,912)***
|
LVTE
|
0,171
(0,312)
|
0,21
(0,466)
|
|
|
|
DLVTE
|
|
|
|
|
|
OUVC
|
-0,0005
(-0,49)
|
|
|
|
|
Surdt
|
0,004
(1,229)
|
|
|
|
|
Fcap
|
0,0001
(0,41)
|
|
|
|
|
BFpib
|
-0,02
(-0,757)
|
-0,03
(-1.388)
|
-0,04
(-2,714)**
|
|
|
DBFpib
|
|
|
|
-0,051
(-3,244)***
|
-0,072
(-5,058)***
|
Txpib
|
0,24
(0,965)
|
-0,006
(-0,991)
|
|
|
|
R2
|
0,73
|
0,70
|
0,68
|
0;68
|
0,58
|
DW
|
1,37
|
1,21
|
1,44
|
1,86
|
1,88
|
F
|
4,62
|
7,107
|
15,04
|
10,44
|
15,06
|
Prob(F-stat)
|
0,004555
|
0,000529
|
0,000019
|
0,000120
|
0,000088
|
NB: ( ): T-Student, Equa. : Equation ,
***:Significatif au seuil de 1%, **: Significatif au seuil de 5%, * :
Significatif au seuil de 10%
Les résultats seront analysés et
interprétés dans le titre suivant.
II. INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
1. Interprétations des résultats
Le résultats des différentes estimations de la
relation de long terme et de court terme sont respectivement consignés
dans le tableau 12 (équation 3 et 5). Au terme des régressions,
on retient les résultats suivants :
1.1. La relation de long terme
Elle lie d'une part positivement le service de la dette par
rapport au PIB (LSdpib), le taux de change $/Fcfa (LTxchge) et d'autre part,
négativement la balance fiscale par rapport au PIB (BFpib). Le
schéma d'endettement du Mali est bien expliqué par le
modèle l'équation de long terme avec un degré de
confiance de 95% et un coefficient de détermination de 0,68.
De la relation de long terme il ressort les observations
suivantes.
- l'ouverture commerciale (OUVC), elle n'est pas
aussi pertinente (voir équation1 du tableau 12) son coefficient est
(-0,005). Le résultat controverse de Marc Raffinot et Baptiste Venet
(2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et
l'ouverture commerciale, semble être vérifier pour le Mali. La
faiblesse du lien entre l'endettement extérieur et l'ouverture
commerciale est a priori surprenante, puisqu'une économie qui s'endette
à l'extérieur devrait avoir le souci de préserver sa
solvabilité. Néanmoins, ceci peut sans doute s'expliquer par le
fait que le Mali, n'emprunte qu'auprès d'organismes publics qui ne
sanctionnent que faiblement les défauts de paiement.
- L'effet du surendettement (Surdt) n'est pas un
motif pour expliquer l'endettement du Mali. On trouve une relation positive
avec un coefficient de (0,004) voir équation 1 du tableau 12. Cela se
comprend car dans les analyses précédentes du chapitre 2, nous
avons remarqué que malgré quelques
rééchelonnements le pays s'installe dans une période non
d'accumulation d'arriéré de dette depuis 1996. Aussi, la courbe
d'endettement de ces dix dernières années tend à baisser.
-La fuite des capitaux (Fcap), si l'Afrique reste un
exportateur de capitaux pour Boyce et Léonce N'DIKUMANA (2000), le
phénomène ne semble pas pertinent pour expliquer l'endettement du
Mali avec un coefficient de 0,0001 (voir équation 1 du tableau 12).
L'Explication plausible à ce fait serait donc l'importance de transfert
de revenu des immigrants dans l'amélioration de la balance des
transferts courants
- L'importation par rapport au PIB, il y'a une
corrélation positive avec l'endettement du Mali, mais n'est pas
significative. Son coefficient est de 0,24 (voir Equation 2 du tableau 12).
Pour une augmentation d'un pour cent du ratio, on assiste à un
accroissement de 57% de la dette par rapport au PIB. Ce résultat
s'explique par la non influence des produits importés (hydrocarbures,
alimentaires, intrants et équipements) qui traduit les sorties de
devises par rapport à la base des ressources sur l'endettement du pays.
Les études similaires ne confirment pas le même résultat,
notamment celle de K.O.Ojo (1989) dans le cas des pays de l'Afrique
sub-saharienne, trouve une relation positive et significative. Par contre,
l'étude de Léonce YAPO (2001) dans le cas de la Côte et
d'Ivoire abouti à une relation négative avec un coefficient
significatif.
- la dégradation des termes de l'échange
(LVTE), tend à accroître le processus d'endettement du Mali,
mais non significative statistiquement avec un coefficient (0,21) (voir
équation 2 du tableau 12). Ce qui veut dire qu'elle n'explique pas
l'endettement. Léonce YAPO (2002) et Cashin.P et Pottillo.C (2000)
trouvent que c'est significatif. La controverse de ce résultat, pourrait
s'expliquer par le fait que la détérioration des termes de
l'échange n'a pas atteint le point ou les recettes en devises
fléchissent, en dégradant la situation financière et
économique du pays. -
- Le taux de croissance du produit intérieur
brut évolue dans le sens contraire de l'endettement du pays avec un
coefficient de (-0,006) et n'est pas significative. L'explication a ce fait est
que, le taux de croissance en moyenne sur les 25 dernières années
est sensiblement égale à 3%. Donc, l'endettement du pays ne
semble pas décourager les investissements privés (effet du
surendettement).Dans le cas contraire, Pottillo.C et al (2002) affirme la
thèse que le taux de croissance serait pénalisé dont un
faible investissement et faible niveau de remboursement. Cette thèse est
confirmée par l'étude. Les études de K.O.Ojo (1989) et
Léonce Yapo (2001) sont contraires à nos résultats. Car
ils trouvent que le coefficient du taux de croissance est significatif. D.
Cohen ( 1996) a montré empiriquement que l'impact de l'endettement sur
la réduction de la croissance est négligeable pour 8 pays de
l'Afrique y compris le Mali. Bien que le sens de causalité ne soit pas
le même dans le cas présent les conclusions sont similaires.
- La balance fiscal par rapport au PIB (BFpib), est
apparue négative et significative à 1% . Ce résultat
implique qu'une amélioration de 10% du déficit fiscal à la
moyenne de l'échantillon entraîne une diminution de 3,12% de la
dette extérieure sur le PIB du pays. La thèse de Edwads WIESNER
et al (1998) semble donc vérifier : les déficits publics ont
entraîné des déficits courants et un endettement excessif.
Donc c'est la faiblesse des recettes fiscales ou l'augmentation des
dépenses publiques qui amène les pouvoirs publics à
s'endetter. S. Ibi. AJAYI (1991) ; trouve le même résultat
pour le Nigeria, une aggravation de déficit budgétaire sur le PIB
accrois le ratio de la dette sur les exportations.
- Le taux de change (LTxchge), il y a une relation
positive avec l'endettement et significatif à1% (voir équation 3
du tableau 12).Lorsque le taux de change £/Fcfa s'apprécie d'un
pour cent (1%) , la dette sur le PIB subit une augmentation de 32%. Le
résultat de Lamine N'DIAYE (1993) pour le cas du Sénégal
et de Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, (1995) est le même pour
nôtre étude. Ce résultat peut s'expliquer par la
coopération monétaire avec la France (intégration du Mali
dans la zone franc en 1982) et en 1994 par la dévaluation de la monnaie
de 50% de sa valeur par rapport au Francs Français (FF). Graphiquement
nous avons constaté les effets de ces changements de parité sur
l'évolution de l'indicateur de la dette.
- Le service de la dette par rapport au PIB (LSdpib),
influence significativement la dette extérieure à 1%. A long
terme une augmentation d'un pour cent du ratio entraîne un accroissement
de 30% de la dette par rapport au produit intérieur brut. Donc pour
réduire le niveau d'endettement, il n' y a que deux façons pour
le faire. Soit d'augmenter le produit intérieur du pays ou
l'allègement du service de la dette. Le résultat de cette
variable est confirmé par Artus et Pierre Morrin (1991) dans
l'équation de la dette avec la contrainte budgétaire de l'Etat.
Sur le plan empirique , Léonce YAPO (2002) trouve le même
résultat pour la Côte d'Ivoire.
1.2. La relation de court terme
Le modèle (voir équation 5 du tableau 12) montre
qu'on arrive à ajuster 59% du déséquilibre entre le niveau
désiré et effectif de l'encours de la dette en pourcentage du
produit intérieur brut. Dans cette relation de court terme, on observe
que la variable balance fiscale est significative à1% et avec un
coefficient de (-0,072). Cela montre qu'à court terme une
amélioration de 10% de la variable à la moyenne de
l'échantillon on obtient une réduction de 5,56%. L'effet de court
terme est supérieur à l'effet de long terme de la même
variable. Donc pour réduire le niveau de l'endettement il faut agir dans
le court terme et il y a que deux façons pour le faire : soit
augmenter l'aide publique au développement ou soit l'allègement
du service de la dette . Car d'un côté les recettes sont faibles
et de l'autre côté le paiement du service de la dette fait
augmenté les dépenses publiques.
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