2. Recommandations
Ces présentes recommandations s'adressent aux pouvoirs
publics du Mali, ainsi qu'à la communauté financière
internationale (créanciers). Pour cela, nous prenons en compte
l'ensemble du processus de développement dans toute sa
complexité, tout en sachant que les politiques, les institutions, les
facteurs exogènes et la gestion interne de la dette interviennent
généralement dans cette problématique.
L'examen des recommandations met l'accent sur les cadres
d'actions et de stratégies, à
savoir sur l'allégement du service de la dette
extérieure et l'additionnalité des financements, sur le cadre
adéquat pour stimuler la croissance économique et sur la
réduction de la précarité des exportations. Toutes
ces interventions sont liées mais chacune peut revêtir des
interventions bien spécifiques.
- Au niveau de l'allégement du service de la dette
extérieure et de l'additionnalité des
financements, il convient de faire appel à
la responsabilité des bailleurs de fonds et à la
concessionnalité des capitaux
extérieurs octroyés aux pays très endettés. En
effet, les créanciers surtout multilatéraux doivent veiller
à ce que la panoplie d'instruments de financement en vigueur corresponde
à la capacité de service de la dette du pays. Toutefois, la
solidité et la solvabilité des créanciers doivent
être préservées afin d'assurer la pérennité
de leurs opérations. Les financements extérieurs accordés
au Mali doivent être assortis de conditions suffisamment concessionnelles
ou revêtir la forme de dons.
L'importance de la gestion de la dette et la
transparence doivent être réaffirmées et mises
effectivement en pratique par les pays débiteurs. Leur peu
d'intérêt à pour la gestion de la dette et des emprunts
expliquent fortement l'accumulation excessive des dettes extérieures.
Les pays allouent les fonds sans se préoccuper de leur impact sur les
activités économiques. La transparence doit résider dans
l'information des acteurs coordonnant les politiques budgétaires et
monétaires, surtout dans le suivi des politiques nationales devant
être ajustées aux chocs extérieurs. La communauté
des bailleurs de fonds doit respecter le caractère additionnel
(additionnalité) de leur appui financier et technique. Les
nouveaux financements pour le développement devraient venir s'ajouter
aux efforts déjà en cours notamment l'Initiative PPTE et autres
transferts dans le cadre de l'aide publique au développement (APD) comme
d'emblée, le stipule l'un des principes de cette initiative.
- Le deuxième niveau de recommandations
s'appuie sur les actions et les stratégies à mettre en oeuvre
pour stimuler la croissance économique. Cela permettra à l'Etat
d'améliorer ses recettes fiscales. Il s'agit essentiellement de la
bonne gestion macro-économique et du renforcement des investissements
privés. En effet, la mise en oeuvre des politiques
macro-économique et structurelle intégrant les politiques
commerciales, fiscales et sectorielles contribuent à un environnement
stable pour l'activité économique. Ces réformes
économiques influencent davantage les incitations à investir. Il
est reconnu que les pays qui entreprennent de bonnes politiques
macro-économiques et ayant des structures économiques favorables
au fonctionnement du marché peuvent connaître une croissance
économique relativement souple et stable. L'amélioration et
la création d'infrastructures économiques et sociales
s'avèrent nécessaire pour cibler des sources potentielles et
redynamiser la croissance.
L'accroissement du volume des exportations est plus
que jamais nécessaire pour résoudre durablement les
problèmes liés aux questions des recettes en devises du Mali. Le
pays doit améliorer significativement sa capacité d'exportation
et aptitude à exporter. Le besoin d'une croissance dynamique des
exportations pour renforcer ses capacités de paiements extérieurs
et disposer de ressources supplémentaires passe en partie par la
diversification des exportations. Ceci permettrait de ne pas subir le
domination des deux produits (cacao et café) et d'être moins
vulnérable, comme l'est aujourd'hui pour le coton. En outre, les
exportations doivent être mieux rémunérées
sur les marchés des matières premières .Ainsi, les
partenaires commerciaux doivent élargir l'accès des PPTE aux
marchés américains, européens et asiatiques.
|