4.6 Discussion sur l'expérience 4
En considérant d'une part les résultats issus des
expériences 1, 2 et 3, et d'autre part les résultats de cette
expérience 4, il apparaît de manière évidente que le
choix du segment répété
est crucial. En effet, en utilisant un segment
répété propre à chaque sujet (permettant ainsi de
contrôler la complexité de la séquence
répétée), nous ne sommes pas parvenus à mettre en
évidence un apprentissage de la séquence
répétée. A contrario, une différence importante de
performances est obtenue entre les segments répétés et
aléatoires dès lors que l'on utilise le segment
répété standard employé dans la plupart des
études de Wulf et collaborateurs. Cette différence est
présente dès le premier essai de l'expérience, ce
qui va dans le sens que ce segment répété standard
est bien plus facile à pister, comme l'atteste l'analyse
mathématique déjà effectuée au paragraphe 4.4, page
68.
Les résultats que nous obtenons dans cette
expérience 4 répliquent ceux obtenus par Wulf et
collaborateurs dans leurs expériences utilisant le segment
répété standard. En effet, dans ces expériences, la
taille de l'effet du segment était grande, tandis que l'interaction
entre
le jour et le type de segments était plus
faible ou même inexistante. Pour illustrer cela, la Figure 4.14
présente les RMSE calculées dans les expériences de
Wulf et Schmidt (1997, expérience 1) dans la condition impliquant le
segment répété standard (les valeurs sont tirées
de leur tableau 1). Aucune amélioration n'apparaît
au fil des jours.
72 Chapitre 4 : Apprentissage d'un segment
répété dans une tâche de poursuite continue
550
Répété
Aléatoire
500
RMSE
450
400
350
300
1 2 3 4
Jours
Figure 4.14 : Evolution de la RMSE sur 4 jours de pratique,
tirée de l'expérience 1 de Wulf &
Schmidt (1997)
D'une manière plus générale, nous
avons calculé des valeurs de l'Eta carré partiel comme
mesure de taille d'effet sur les données de Wulf et Schmidt (1997, exp.
1), et nous avons obtenu .77 pour l'effet principal du segment, et .08 pour
l'interaction (dans ce calcul, les données rassemblées sur les
deux segments répétés différents sont mises en
commun). Shea et
al. (2001) n'ont pas fourni l'information
nécessaire pour calculer les tailles d'effet. Il est cependant
important de noter que, malgré une interaction significative
jour x type de segments dans leur première expérience, leur
deuxième expérience a échoué à obtenir un
effet semblable, bien que ces deux expériences aient suivi une
procédure quasi identique. Ainsi, bien que l'on observe parfois une
interaction significative entre jour et type de segments dans
les études de Wulf et collaborateurs, cette interaction
n'apparaît pas comme un élément clé.
En conclusion, il semble fortement plausible que ce qui a
été pris comme une évidence de l'existence d'un
apprentissage dans la plupart des études de Wulf et collaborateurs
pourrait,
au moins en partie, être attribué à
l'utilisation d'un segment répété qui est
particulièrement facile à pister dès le début.
Conclusion sur la deuxième partie 73
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