3. Le secteur touristique :
Dans le processus de l'application du plan azur au Maroc, qui
vise à recevoir 10 millions de touristes en 2010, l'élargissement
de l'union européenne par l'est constitue une opportunité pour le
tourisme marocain, du fait que les PECO formeront de nouvelles sources de
touristes. En effet, et depuis quelques années, on remarque que le
nombre de visiteurs des Pays de l'Est et du Centre européen a connu une
augmentation considérable pour passer de moins de 5000 au début
des années 90 afin d'atteindre en 2000 quelques 31000 visiteurs, soit
1,5% des touristes européens.
En fait, l'adhésion de ces dix membres ne constitue pas
une menace pour le tourisme national. Les PECO, et malgré qu'ils sont
des pays qui offrent un tourisme de qualité, ne pourront pas
concurrencer le Maroc, du fait que la nature des services offerts sont
complètement différentes. Le Maroc offre en
général, un tourisme balnéaire profitant de ses quelques
2000 Km de cotes atlantiques et méditerranéennes. Les PECO,
chapeautés par la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie, proposent
du tourisme purement culturel, avec leurs châteaux et leurs forteresses
qui datent de quelques centaines d'années. Les PECO attirent aussi les
gens qui pratiquent les sports d'hiver, notamment le Ski. Sauf qu'il est
nécessaire de citer que Malte et Chypre, les nouveaux entrants
méditerranéens peuvent concurrencer le Maroc en matière de
tourisme balnéaire, même si leur taille est epsilon devant le
royaume.
En matière de touristes, le Maroc et les PECO se
partagent l'europe. En effet, le Maroc attire les touristes français en
premier lieu avec 62% du total des touristes, suivis par les espagnols avec 15%
et les allemands (14%). Les PECO de leurs parts, attirent les Allemands en
premier lieu avec 76%, suivis de l'Angleterre (8%) et de l'Italie (7%) en
1999.
4. Les Investissements Directs à l'Etranger
(IDE) :
Grâce à une cohésion sociale importante,
des libertés syndicales garanties, une mobilité sociale facile,
un marché du travail flexible et un dialogue social satisfaisant, une
restructuration de l'industrie, les PECO ont atteint un niveau de
développement institutionnel appréciable qui a permis l'essor des
investissements directs étrangers. Ces avantages qui sont en faveur
d'une grande attractivité des IDE, compensent les insuffisances
liées à un système financier qui n'est pas très
développé, un système judiciaire peu performant et des
coûts de la main-d'oeuvre appelés à s'accroître avec
l'intégration à l'Union Européenne.
Le Maroc est un pays peu attractif en matière d'IDE
à cause de ses problèmes économiques et sociaux, ses
problèmes de bureaucratie et d'infrastructure. En effet, malgré
les efforts entrepris pour la libéralisation économique et la
privatisation des entreprises publiques (Régie des Tabacs, Maroc
Telecom), et la vente deuxième licence du GSM marocain (Méditel),
et malgré le choix stratégique de l'ouverture sur
l'extérieur, la politique de stabilisation macroéconomique
menée depuis le milieu des années 80 (Plan d'Ajustement
Structurel), les réformes structurelles réalisées et le
renforcement de l'ancrage à l'euro suite au réaménagement,
en 2001, du panier de cotation du dirham, les flux d'IDE reçus sur la
période 1996-2001 par le Maroc n'ont représenté que 2,7%
du PIB contre 4,5% pour la moyenne des PECO.
L'élargissement de l'union européenne par l'Est,
risquerait d'entraîner un effet d'éviction en terme d'IDE pour le
Maroc ; Selon un rapport de la Direction de la politique économique
générale marocaine (document de travail n°87 - Avril 2003),
si le Maroc recevait autant d'IDE que les PECO en pourcentage du PIB, le
niveau du PIB augmenterait de manière additionnelle entre 2 et 2,5% par
an. Le taux de chômage baisserait de 1,5 à 2 points par an.
L'impact sur les finances publiques serait très positif puisque le solde
budgétaire s'améliorerait de 0,6 à 0,8 % du PIB selon les
années. Ces retombées seront d'autant favorables que le contenu
des IDE en matériel et outillage est important.
Conscient que la clé du développement
réside dans l'attractivité des investissements étrangers,
le Maroc s'est engagé dans un processus de mise à niveau de
l'économie marocaine, et d'une restructuration profonde des
différents organismes afin d'attirer le maximum d'IDE et pour faire face
à l'ouverture de ses marchés prévus en 2012.
|