2. L'industrie:
Comme on l'a déjà évoqué dans
notre première partie, les relations marocco - PECO en matière
d'industrie restent très faibles. En général, les
exportations industrielles du Maroc vers les PECO se sont corrigées
à partir de 1993. Elles sont composées particulièrement de
des produits agroalimentaires, des produits chimiques, suivis des produits
électroniques. Les exportations de textile et de lingerie très
sont marginales. Les importations du Royaume du Maroc en provenance des PECO
sont constituées essentiellement de produits chimiques, qui
représentaient les principales importations jusqu'en 1994, de produits
agroalimentaires et de produits sidérurgiques.
Durant les années 90, et pendant l'évolution de
l'approfondissement de l'union européenne, et dans le cadre du
pré adhésion des PECO à cette entité,
l'érosion des faveurs accordées au Maroc, pour les biens
manufacturés a eu lieu. Donc on peut parler d'ores et déjà
d'un inconvénient et d'une menace pour l'économie marocaine, du
fait que les exportations des PECO vers l'union européenne ont
dépassé les exportations marocaines en 1996.
Les dix pays de l'Europe de l'Est, et durant les années
qui ont précédés leur adhésion à la
communauté européenne, ont développé leurs
industries d'une manière considérable. De ce fait les avantages
comparatifs ont connu des mutations : les PECO ne se spécialisent
plus dans la production de biens de consommation ou intermédiaire
à faible valeur ajoutée. Désormais ces pays s'orientent
vers l'industrie lourde et la création des biens d'équipement.
Ainsi, le Maroc gagne sur les deux cotés ; non seulement il n'est
plus concurrencé par les PECO en ce qui concerne les produits à
faible valeur ajoutée, mais il bénéficie aussi d'un bon
marché pour ses achats en biens d'équipement, dû au faible
salaire de la main d'oeuvre des PECO.
Mais ce dernier avantage n'est pas durable ; car
dès leur adhésion à l'union européenne, les Pays de
l'Est et du Centre de l'Europe ont connu un renchérissement progressif
de la main-d'oeuvre qui limiterait les délocalisations industrielles
vers l'Est au profit du Sud de la Méditerranée. L'adoption des
normes et standards européens en matière environnementale,
sociale et sanitaire, conjuguée au passage à terme à
l'euro, devrait peser sur la compétitivité des PECO au profit des
pays tiers méditerranées tel que le Maroc et susciter, à
terme, l'augmentation de leurs exportations vers l'europe.
C'est le cas de la plupart des secteurs sauf celui du textile
- habillement, qui connaît depuis quelques temps une crise insolite
à cause de l'abolition des accords multifibres en Janvier 2005. Ce
secteur, qui souffre de la prédominance de la Chine et de la Turquie, la
percée spectaculaire des pays de l'Est (Roumanie et Pologne) et des pays
asiatiques (Bangladesh, Inde...) aura du mal à supporter, beaucoup plus
que les autres secteurs l'élargissement de l'Europe vers l'Est .
L'importance de la délocalisation d'entités industrielles
(surtout allemandes) à l'Est est de nature à cantonner
l'industrie marocaine dans la sous-traitance. Ce créneau limite les
transferts de technologie et engendre une faible valeur ajoutée dans la
mesure où, quasiment, tous les intrants sont importés. D'autres
part, la proximité géographique des PECO leur permettrait de
mieux répondre aux exigences des délais des donneurs d'ordre.
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